ah magnifique !

posté le 17 May 2006 à 11:51
Gremetz, «patron voyou» ...

par Christophe FORCARI pour le Journal LIBERATION
QUOTIDIEN : vendredi 28 octobre 2005















Echarpes tricolores en bandoulière pour les élus, autocollants PCF, badges et drapeaux CGT pour les autres. Déploiement habituel d'une manifestation syndicale devant le siège de n'importe quelle antenne locale du Medef pour protester contre un employeur, adepte forcené des délocalisations ? Non, ici, c'est Maxime Gremetz qui occupe le rôle du «patron voyou». Lundi matin, ils étaient environ 70 à protester devant la permanence amiénoise du député de la Somme. Juste avant qu'il ne reçoive ses trois assistants parlementaires pour des entretiens préalables à leurs licenciements. Le piquet de grève ne bouleverse pas plus que cela le parlementaire, qui arrive pipe au bec, tranquille comme Baptiste, et lance un «salut les gars» avant de s'engouffrer dans ses locaux sous quelques huées. Les licenciements passent mal auprès de ses camarades. D'autant que Gremetz se retrouve dans le camp des patrons, avec trois plaintes pour «harcèlement moral» déposées par ses anciens collaborateurs.

Fin de non-recevoir. Le litige démarre au lendemain des régionales de mars 2004. Maxime Gremetz accuse ses trois assistants de déloyauté et leur demande de démissionner. «Nous avons refusé. Et le harcèlement a commencé», raconte Pascaline Annoot, virée après onze ans au service du parlementaire. «Nous avons simplement demandé le respect du contrat de travail, comme le paiement des heures supplémentaires, l'inscription à la médecine du travail et la présence d'une trousse de premiers secours dans les locaux de la permanence», ajoute Fred Hardy, jeté après huit années de collaboration.

Les heures supplémentaires hérissent à ce point Gremetz qu'il envoie des fax qui se veulent ironiques à ses collaborateurs : «l'heure est comptée» ou encore «votre heure est comptée». «Il nous a même demandé de laver les rideaux de la permanence. Il disait aussi : "Travaille,cela te fera du bien"», se souvient Pascaline Annoot, en dépression nerveuse au cours de cette période. Tout comme Vincent Gosset, le troisième licencié, qui jouait les chauffeurs occasionnels de Gremetz. En octobre 2004, les trois salariés demandent une médiation au directeur départemental du travail qui se heurte à une fin de non-recevoir du député. Pas question pour lui d'envisager un reclassement, ni des indemnités de licenciement.

Le harcèlement va se poursuivre pendant un an. Les choses s'enveniment un peu plus ce début octobre, quand les trois salariés annoncent à leur patron leur intention de participer à la journée d'action nationale du 4 et de faire grève. Gremetz ne trouve rien de mieux que de les convoquer ce même jour pour réattribuer les tâches de chacun. Car, entretemps, il a embauché une nouvelle collaboratrice en CDD pour six mois. Une recrue qui, de son côté, a déposé plainte pour harcèlement moral contre ses anciens collègues. «Gremetz savait que nous allions porter plainte. Il a en quelque sorte pris les devants», estime Fred Hardy. Le 11 octobre, le député fait changer les serrures de sa permanence et déménager les ordinateurs. «Un lock-out», poursuit Fred Hardy. «J'ai la responsabilité de dossiers qui concernent des affaires privés», se justifie Gremetz, qui crie au complot politique. «Parce que je défends une ligne politique qui n'est pas celle de Marie-George Buffet.»

«Rupture». Pour ses camarades picards, le député, réputé pour ses coups de gueule et son autoritarisme, a franchi la ligne rouge. «Pendant trente ans, on a tout accepté de lui sans broncher, lâche Laurent Beauvain, responsable de la section du PCF à Amiens. Maintenant c'est fini. C'est une rupture ferme et définitive.» Gilles Renault, maire (PCF) de Camon, une bourgade de la circonscription de Gremetz, a «le sentiment d'assister à un enterrement. Ce coup-là, il a poussé le bouchon trop loin. On ne peut pas être de gauche et soutenir un député comme cela». Joël Carliez, le responsable de la fédération de la Somme, n'occulte pas «les divergences politiques qui existent entre nous. Mais le problème n'est pas là. Il tente de déplacer sur le terrain politique un simple conflit du travail». Alors qu'il sortait de sa permanence, à l'issue des entretiens préalables, ses camarades n'ont pas résisté au plaisir de le traiter de «patron voyou».


tags : sodomie

Commentaires

Dableuf a dit :
posté le 17 May 2006 à 12:12
Eh ben, il fait même du copier-coller d'un journal socialiste: vade retro!

groove_salad a dit :
posté le 17 May 2006 à 12:21
Maxime Gremetz, ha ha... Je croyais qu'il n'existait pas, je pensais même que c'était le personnage d'un conte pour enfants que l'on raconte lorsqu'ils n'ont pas été sage (un peu comme l'ogre ou le géant)...
Ha ha, ça fait riche venant du PCF. C'est marrant que tous ces connardZs de politiciens, dès qu'ils se retrouvent dans la tourmente (tournante?) parlent de complots politiques ...

Conikafik a dit :
posté le 17 May 2006 à 13:09
Hahaha, excellent le coup du "salut les gars !". Il devait jubiler à ce moment là.

Repiemink a dit :
posté le 17 May 2006 à 13:11
Ha ben merde. Comme quoi y'a quand même des gauchos qui bossent.

lazykiller a dit :
posté le 19 May 2006 à 13:30
Repiemink a écrit :

Ha ben merde. Comme quoi y'a quand même des gauchos qui bossent.


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