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Le cerveau simule ce qu'on lit

posté le 03 February 2009 à 00:10

Des chercheurs du Dynamic Cognition Laboratory à l'université de Washington, à Saint Louis, ont réalisé une étude sur l'activité du cerveau lorsque nous lisons une histoire. L'étude conclue que notre cerveau simule l'action de l'histoire.

D'après les scans du cerveau, les lecteurs construisent une simulation à partir de situations narrative

Les chercheurs utilisent l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour suivre en temps réel l'activité du cerveau lorsque les participants lisent les courtes histoires. La lecture de longs passages de texte lors d'une IRMf pose des problèmes car les participants doivent rester immobile pour que le scan soit exploitable. Dans le but de limiter les mouvements des yeux, les participants sont immobilisés dans l'IRMf et on leur présente le texte affiché sur un écran d'ordinateur où les mots apparaisse l'un après l'autre. Chaque participant lit quatre histoires, faisant moins de 1500 mots, extraites d'un livre des années 40 racontant le quotidien d'un jeune garçon.

Les chercheurs ont "balisé" les histoires afin de savoir quand d'importantes caractéristiques de l'histoire étaient modifiées. Les chercheurs avaient fait l'hypothèse que certaines régions du cerveau augmenteraient leur activité pour plusieurs caractéristiques modifiées mais que d'autres ne s'activeraient que pour la modification d'une caractéristique précise. C'est ce qui a été démontré.

Par exemple, un personnage interagissant avec un objet (exemple : elle appuya sur l'interrupteur), a été associé à une augmentation de l'activité d'une région du lobe frontal connu pour être importante dans le processus de compréhension des mouvements.

Nicole Speer, auteur principal de cette étude, explique que leur découverte démontre que la lecture n'est pas un exercice passif. Le lecteur simule mentalement chaque nouvelle situation qu'il rencontre dans l'histoire. Le lecteur utilise ses connaissances et souvenirs personnels pour interpréter les actions et sensations de l'histoire. Ces données sont alors répétées dans une simulation mentale utilisant des régions du cerveau étroitement similaires à celles impliquées lorsqu'on exécute, imagine ou observe des activités semblables dans le monde réel.

« Ces résultats suggèrent que les lecteurs utilisent des représentations perceptuelles et motrices dans le processus de la compréhension de la lecture, et ces représentations sont dynamiquement mises à jour en fonction des changements des situations » explique Speer, « Les lecteurs comprennent une histoire en simulant les événements de l'univers de l'histoire et mettent à jour leur simulation quand les caractéristiques de ce monde change ».

Maintenant, il faudrait répéter l'expérience en faisant lire aux participants de la science fiction. Quelles parties du cerveau utilisons-nous quand nous lisons des descriptions de planètes lointaines, d'extra-terrestres, ou de technologies futuristes pour lesquelles nous n'avons aucune expérience dans notre quotidien s'y rapprochant ?

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