Le pire, c'est de chercher quelqu'un à blâmer, et de ne trouver que soi.

posté le 14 June 2009 à 20:47


« Pourquoi tombons-nous ? Pour mieux nous relever. »
C'est beau, la philosophie-Batman : une réplique profonde et le héros se relève, les mâchoires serrées et l'esprit en métal trempé, il a compris - la volonté ne le quittera plus, tout lui est clair désormais.Car il le sait, désormais : l'homme est faible et le destin traître : les déceptions ne manquent pas, les coups dans le dos, sournois, inattendus, l'échec qui vient déguisé en victoire : c'est notre lot, c'est inéluctable. La leçon est de ne pas se laisser abattre, c'est ça ? Ne pas avoir peur de faillir, de tenter même si l'on rate, de tenter à nouveau.
Et à l'inévitable question qui vient, alors, qu'est-ce qu'il faut répondre ? A celui qui en a pris plein la gueule, qui lui ne s'est relevé que pour mieux tomber, encore et encore, et qui demande « pourquoi » ?

Parce qu'à la fin, tout s'arrange ? Il doit bien y avoir une justice, non ? Un « arrière-monde » où les justes sont récompensés, où les pauvres peuvent enfin ne plus se faire marcher dessus, et où même les bébés phoques vivent heureux ? Non ? Une remise des prix après la représentation ?
Ou alors, peut-être que l'on ne perçoit tout simplement pas le tableau dans son ensemble, et qu'il y a un sens profond, plus profond, à tout ce qui arrive ? Une raison à tout cela ? En regardant bien, sous le bon angle, la fille au fond du verre est toute nue, et le monde est beau ?
Allez, dites-le maintenant. C'est ça ?

Parce que sinon, ce n'est pas très amusant, vous savez. Sinon, sans la récompense promise, sans l'espoir de comprendre un jour pourquoi et de s'écrier, enfin, que « bien sûr ! », il nous reste quoi, exactement ?
Il faudrait agir comme des grands parce que c'est ce qui se fait ? Il faudrait rentrer sa tête dans les épaules et encaisser en silence, parce que les hommes, ça ne pleure pas. Et quand le destin nous file un coup en vache, il faut juste sourire puisque tout le monde regarde ?

Ou alors, se rendre compte qu'il n'y a que ça. Qu'il n'y a pas de sens à chercher, pas de grand message en lettres de feu dans le grand livre des étoiles. Que la vie, c'est un joli merdier, mais qu'on est tous dans le même bain ; et que si l'on renonce à chercher le réconfort quelque part, le réconfort d'un dieu-père ou d'un monde-en-mieux, alors, eh bien, il n'y a plus qu'à regarder les choses en face. Les choses qui arrivent et qui font mal sans raison, sans motif. Les choses qui se produisent et qui rendent heureux, sans raison non plus – mais là, on n'en cherche pas, ce n'est que lorsque tout va mal qu'on maudit le ciel. Le hasard, l'insoutenable contingence de la vie.
Tout est accidentel.
C'est quand même vachement drôle.


Bienvenue chez les fous !

posté le 13 June 2009 à 10:58

Je suis tonton : une petite fille, Margot, est née jeudi soir, vers dix heures. Elle n'aura pas d'oncle polytechnicien, mais ça ne devrait pas représenter un trop gros handicap dans sa vie.

Reste plus qu'à ce qu'ils m'envoient des photos, ces égoîstes de nouveaux parents comblés !

 

tags : famille

Niveaux

posté le 09 June 2009 à 16:57

Niveau résultats, je suis admissible aux Mines assez confortablement, et probablement à Centrale Paris également, avec une marge aussi. Il me reste à stresser pour Polytechnique, les admissibilités tombent vendredi soir.

Niveau appartement, une fois aseptisé, le parquet commence à gondoler, la porte a gonflé et est devenue très difficile à ouvrir, et l'alimentation de mon ordinateur a pris l'eau et le large.

Niveau travail à fournir, il me faut revoir l'intégralité de mon cours de physique, faire de l'arithmétique, un peu de géométrie, tout en continuant l'analyse et l'algèbre ; cela, ainsi que la chimie et les résumés/synthèses thématiques d'anglais à parcourir, pour lundi évidemment.

Niveau sport, je saurai vendredi s'il m'est nécessaire de savoir nager le cinquante mètres en moins de quarante secondes.


Un peu de scatophilie, suite

posté le 04 June 2009 à 06:38

Après avoir alerté concierge et syndic assez de fois pour les rendre sourds, ça recommence, la composante marron en moins : juste une inondation toilettesque. Et juste au bon moment, en plus.


Avorté

posté le 02 June 2009 à 09:46
Souvent la lâcheté ressemble à la bravoure :
J'ai toujours été couard, on m'a dit courageux.


Là, j'ai reposé la plume. Enfin, la plume : le stylo, plutôt - je n'ai jamais eu de plume, excepté peut-être dans des endroits où je n'ai pas été vérifier. Deux vers, donc, et un manque total d'inspiration : ces deux vers, je les ai à peine écrits qu'ils semblent me cracher au visage ; et pour plusieurs raisons, en plus. D'abord, il y a "je" dedans, encore et toujours lui. Pas moyen d'écrire quelque chose sans qu'il ne vienne se glisser dedans, comme si je ne pouvais m'exprimer sans dessiner mon nombril. D'ailleurs, je suis vraiment indécrottable, je viens de recommencer.
Ensuite, c'est péremptoire. "Souvent, la lâcheté ressemble à la bravoure" : eh oui, après avoir bourlingué longtemps, après avoir arpenté le monde, vu les horizons lointains, combattu dans maints conflits, vu trahir des amis, affronté l'adversité ; après avoir respiré toutes les fleurs, et essayé les vespasiennes de tous les pays du globe, je reviens, donc, et je donne mon avis. Car pendant mes longues années d'existence passées à peu près protégé de tout, j'ai acquis une telle expérience de la vie que maintenant, je ne fais pas des vers, mais des sentences. La classe.

Si j'ai tremblé souvent, ce n'était pas de froid
Si je suis resté ferme, c'est que je n'osais fuir


Encore mieux, c'est encore pire - parce que ces deux-là, je me suis forcé à les trouver. A la limite (mais à la limite seulement), les deux premiers, ils étaient plus ou moins spontanés : mais là, c'est devenu du vice.  Pompeux, certes, et totalement creux par sucroît. Sans oublier que pour trouver des rimes à ces quatres vers, je vais devoir pondre encore plus artificiel. D'ailleurs, je crois que je vais arrêter, même l'autocritique ne sent pas bon.


Words, words, words

posté le 16 May 2009 à 23:24

Trouvées, posées par terre, ce matin en rentrant
Quelques lettres, c'est tout, et pas même une adresse
Ta main s'est égarée, sans doute, en griffonnant
Mais comment le comprendre, ce mot que tu me laisses ?

Ce lien, fragile lien, est tout ce qui me reste
C'est fou comme on regrette ce qu'on a laissé fuir
J'ai trop peu écoutée ce que tu as pu dire
T'ai trop peu écouté pour comprendre ton geste.

Tu as fermé la porte, et emporté jusqu'à
L'idée de ta présence qui imprégnait les lieux
Maintenant, tout est vide, et maintenant je bois
Pour oublier ta bouche et oublier tes yeux.

Tout ça, c'est bien joli, je sais, mais soyons franc
Je pourrais aussi bien pisser dans un violon
Soit, ça ne mène à rien, mais c'est bien plus marrant -
À parler à mon mur, je me sens un peu con.

tags : encore, poème

Ah, c'est l'année de l'astronomie ?

posté le 03 May 2009 à 17:56

Les mines sont passées, le parc floral sentait bon les feuilles de composition et tout semblait beau à l'ombre des jeunes fleurs en fille. Centrale aussi, et avec lui les caleçons les plus chers de l'histoire de l'humanité, tout ça pour s'enterrer dans un champ et souffrir.

Sinon, le Pont des Arts va bien, merci. Et puis, j'ai des rouflaquettes.


Et maintenant, un peu de scatophilie !

posté le 25 April 2009 à 19:12

Suite à une remarque de M. Zoup, je vais essayer de me dépouiller de tout cet "élitisme puant" qui, hélas, me caractérise. Mais comment ? J'y ai beaucoup réfléchi, tourné le problème dans tous les sens.
Je vais parler de caca.

Alors tu vois, le caca, c'est ce qui envahit ta salle de bains quand tu habites un immeuble de vingt-neuf étages et que tu es au premier, et que par malchance il ya un léger problème au niveau de la colonne F. "Un léger problème," ça veut dire que le monsieur qui a la diarrhée au 28e, il te montre exactement ce qu'il a mangé, c'est à côté de ta douche.

J'aurais bien posté des photos, mais ça ne vaut peut-être pas le coup.


Vous comprendrez donc, en Hollande

posté le 18 April 2009 à 10:54

Ajimoincätr, il est grand temps de parler d'autre chose, par exemple des singes à cul nu dévoreurs de tropiques. Ce que je ferais avec grand' joie et bonheur non mêlé, si seulement je savais quelque chose à leur sujet - ce qui n'est pas le cas, n'écoutez pas les racontars. Changement de sujet.

Dès qu'on évoque la Hollande surgissent, pêle-mêle, des images de volutes de fumée, de champignons douteux et de femmes en vitrine. C'est d'ailleurs exactement ce dernier point qui m'intéresse, qui fait l'objet de cet article : une chambre en Hollande.

CouverturePierre Bergounioux signe ici un livre complètement atypique : ça commence sur les chapeaux de roue, entre les Gaulois, les Romains, Jules César et compagnie ; trois pages plus loin, on en est au Moyen-Âge, puis la Renaissance arrive, et c'est Cervantès, Bacon et Spinoza. Et Descartes.

Parce qu'en fait, ce livre, court, direct et jaune comme une banane accrochée à une flèche, traite de Descartes. Descartes, ou pourquoi un Tourangeois est parti s'exiler en Hollande pour écrire son oeuvre majeure, et révolutionner la philosophie.

Pourquoi la Hollande ?

Note : 14/20

Dans un autre genre, tout autre genre, il y a un titre. Ce titre, quand même ! Il contient tout, il résume tout, il allèche, appâte et al dente s'il vous plaît : un titre qui choque et provoque, insolite comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute.

CouvertureMaurice G. Dantec, avec un G. comme dans tec, écrit de la science-fiction. Soit, ça peut arriver aux meilleurs d'entre nous.
Il écrit aussi plutôt bien, semble-t-il : c'est fluide, pas désagréable. Le narrateur nous conte ses aventures, dans un futur plutôt beaucoup trop proche et probable à mon goût : atteint, tout comme sa compagne, d'un neurovirus qui le rend extralucide, extrasujet à des phases de dépression profonde, et extrarecherché par les services sanitaires, il est en fuite après plusieurs braquages. Sinon, jusqu'à la moitié du livre, on ne sait rien de lui.

La fin est un mélange de 2001, Odyssée de l'espace et de Matrix avec des bouts de l'Apocalypse selon St-Gustave : un peu dommage, je trouve, mais bon, du moment qu'Elvis est là pour les titres des chapitres ...

Note : 12/20

Je passe sur Laborit, parce que je ne suis pas certain de pouvoir résumer l'intégralité de La nouvelle grille sans trahir le livre, ce que j'en ai compris et ce qu'il aurait fallu comprendre ; et c'est au tour d'Orphée. Enfin, Eurydice, ou plutôt une Eurydice actuelle. Vous comprendrez donc, donc. Donc.

CouvertureLa parole est à la nouvelle Eurydice - son nom, nous ne le connaîtrons jamais, pas plus que celui de son Orphée à elle, le poète qui est venu la chercher dans cette Maison de repos, endroit sombre, gris, immense où l'on se rend quand notre santé ne nous permet plus de supporter la vie "dehors". Un long monologue de 54 courtes pages, où elle s'adresse au "Président" de la Maison, le remercie de la faveur qu'il leur a accordée, lui peint son amour, ses craintes, lui parle de son homme, de la vie en bas, de ce qu'elle regrettait d'en haut. Où elle met à nu, avec des mots toujours justes, son coeur, sans tomber dans le lieu commun, jamais, jamais de guimauve, juste la vérité, on ne peut rien cacher au président de toute façon. Où elle témoigne d'une histoire d'amour, une vraie, qui a survécu à la vie, et ensuite à la mort.

Et où elle explique pourquoi Orphée s'est retourné.

Note : 17/20

Rofl.

posté le 14 April 2009 à 17:28

Les heures passent bien trop lentement. Les jours se succèdent bien trop rapidement. Il y a, quelque part, un salopard qui fait le con avec le temps, ou avec ma tête.

Ben ouais : les concours approchent, et je dors mal.

tags : rien.

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Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

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