Intégrité

posté le 30 January 2009 à 19:06

Il est fort joli, ce mot ; il sonne bien à l'oreille, et charrie avec lui tout un flot d'impressions, d'idées honorables, positives. Foutrement connoté, ça, impossible de le nier. "Probité", "honnêteté", "caractère de ce qui est entier et vertueux" : le dictionnaire ne tarit pas de synonymes, et des qui en jettent, s'il vous plaît. D'ailleurs, je veux un Littré.

Mais tout ce bavardage dans quel but, pour quoi, d'ailleurs ? Rassurez-vous, je vous épargnerai l'étymologie de ces neuf lettres, ou le sens du terme en algèbre. Non, je voudrais juste revenir sur un petit détail au sujet de cette fameuse intégrité, un détail qui me chiffonne, et qui me chiffonne d'autant plus que rester intègre, cohérent et fidèle à ses idées/idéaux est pour moi primordial, le critère éthique par excellence.
Or, voilà : on ne mesure pas son intégrité qu'aux choses importantes. Ce n'est pas simplement lorsqu'on est confronté à un grand choix, une terrible décision qu'on définit ce que l'on est, que l'on jauge de la force de ses convictions. Au contraire : les choix de ce genre sont les plus aisés à faire. Non, le plus ardu, c'est de rester intègre dans la durée ; de ne pas insensiblement trahir ce que l'on veut être dans le quotidien et ses petits événements, ses détails triviaux et ses gestes sans importance. Etre admirable une fois, face à l'épreuve, au fond, c'est facile ; mais le rester l'épreuve passée, c'est tout autre chose. Oui, on ne peut mesurer quelqu'un qu'à l'aune de ce qu'il est chaque jour ; l'exception, même fantastique, ça n'est que l'exception. Et il est facile de voir s'éroder son intégrité, peu à peu, sans s'en rendre compte ; à force de petits actes "qui ne comptent pas", de gestes sans conséquence ; de marchandage permanent avec sa conscience. Mais tout compte, et l'on ne marchande pas.

Héros, mourez avant de choir.


Quatre mots qui font rire.

posté le 19 January 2009 à 19:43

"Entorse", "des", "ligaments", "extérieurs".


Recyclage : quid novi sub sole ?

posté le 13 January 2009 à 21:40

Les livres, quand même, c'est fantastique. Incroyable. Observons d'ailleurs, je vous prie, une minute de silence afin de bien considérer ce qu'a de merveilleux et de profondément enthousiasmant l'idée de livre : dans un volume somme toute négligeable (quoi, quelques centaines de centimètres cube pour un poche !) est disponible tellement de choses, tellement de pensées et de tournures délicieuses. Toute l'histoire, toute la philosophie (mais en beaucoup de tomes, alors, ou bien il faut avoir les poches et les reins solides), toute la poésie, tout le théâtre, toute la critique littéraire et théâtrale (là, il commence à y avoir une mise en abyme assez déroutante) ... disponible là, pour deux euros, ici pour cinq, ici gratuitement sur le pas d'une porte avec un chien qui vient juste d'uriner dessus ; empruntable ici, récupérable ailleurs où la bibliothécaire ne vous refuse pas le prêt au prétexte que vous avez fichu du café sur l'intégrale de Goëtlib la dernière fois. Je pourrais continuer longtemps, mais ça risque de devenir très chiant.

Une minute de silence, donc, pour penser à tout ce qu'on peut tirer de ces précieuses pages que l'on peut lire partout, toutes ces réflexions que d'autres ont couchées sur papier et qui, bien que leurs auteurs soient morts depuis longtemps, leur accordent un peu d'immortalité quand vous les réutilisez platement au détour d'une conversation, sans même penser que les fiers êtres qui prirent la plume afin de leur léguer des textes impérissables pourrissent à présent, dévorés par les vers et les requins des sables. C'est absolument atroce.

Après une de ces conversations avec un ami, récemment, qui a quand même duré environ un quart d'heure (la conversation), j'ai dressé un bilan concis des arguments que j'avais déployés et des idées qui m'avaient servi de matière. Je crois bien qu'aucune n'était de moi. Glânées dans des livres, ou dans des articles, ou bien dans des podcasts ; j'ai soutenu une conversation entière sans dire un seul mot. Et le pire, c'est que ça n'est pas la première fois que ça m'arrive.

Ne penser jamais, assimiler toujours : j'ai l'impression d'avoir oublié de former mon esprit critique et d'avoir perfectionné ma capacité de paraphrase. Et, pis encore, je suis devenu très sensible lorsque d'autres le font : trop d'érudition affectée m'horripile - un peu comme dans cette scène de "Will Hunting", lorsque le personnage principal est confronté à un étudiant en économie transpirant la suffisance, qui tente de le rabaisser en citant Adam Smith et consorts. À ceci près que je ne suis pas Matt Damon, ni Will Hunting d'ailleurs. Enfin bon ; comme disait Saint Paul :

C'est vraiment trop la merde.     (Épître aux Romains, 2,3)


Pour une plus juste répartition des bombes

posté le 07 January 2009 à 14:27

Il paraît qu'il y a des pays
Où il fait chaud toute l'année
Vu comme on se les gèle ici
On s'est un peu fait couillonner.

Il paraît qu'il y a des régions
Où c'est napalm à volonté
Pendant qu'on se change en glaçons
Ils ont chaud, sans rien débourser !

Il paraît qu'il y a des contrées
Où le phosphore est bon marché
Mais moi j'ai les lèvres gercées
Quand même, ils pourraient partager.

C'est le problème, avec ces gens
À qui l'on donne sans compter
Bombes, mines, jamais contents
Faut toujours qu'ils viennent râler.

 

Bombardier


Je vais être tonton !

posté le 04 January 2009 à 19:52

Eh oui ! Ma grande soeur va donner vie à un petit machin qui va croître, se développer, s'instruire, faire des caprices, fumer des joints, réfléchir, dormir, devenir grand, et qui m'aura comme oncle.
Le pauvre, s'il savait.


How to fail your exams

posté le 15 December 2008 à 19:22
Bonjour,
En discutant avec des camarades de L3, eux aussi inscrits en téléenseignement, j'ai découvert que le parcours algèbre
que je suivais n'était pas exactement le parcours canonique (en fait, nous sommes deux dans ce cas : IUBGSGVSDEB

Fiojrgihi et moi) : en effet, j'ai eu, tout au long du semestre, accès sur le serveur Australe aux cours suivants :

     LM319-FOAD
     LM323-FOAD
     LM360-FOAD
     LM363-FOAD
Le problème étant qu'apparemment, le parcours Algèbre choisi ne comprend pas la LM363 ("Théorie de la Mesure et

Intégration", 12 UE) mais, à la place, LM339 ("Optimisation Linéaire", 6 UE) (matière à laquelle je n'ai pas eu

accès sur Australe [NB : l'espace en ligne des élèves en téléenseignement]).


Les examens commencent demain ; je vais du coup assister à celui de LM363, ne sachant trop sur quel pied danser ;
mais l'examen de LM339 a lieu lundi, et ... je n'ai pas pu apprendre le cours, ne sachant même pas qu'il le fallait,
et ne l'ayant de toute manière pas eu.

Pis, il semble que la LM363 soit incompatible avec "Calcul Intégral" (LM315), qui est dans la liste de mes matières
du 2e semestre ... que suis-je censé faire ?

Veuillez agréer, Madame, l'expression de mes sentiments distinguées,
Clément CANONNE.


Bonjour,
Il s'agit d'une erreur de ma part et du responsable de la Licence de
Mathématiques qui a examiné et validé vos contrats pédagogiques.
vous fais donc parvenir par mail les supports pédagogiques que vous
auriez du avoir.

Ne vous présentez pas à l'épreuve du LM363 qui est effectivement
incompatible avec le LM315. Vous pourrez donc vous présenter en janvier à
l'épreuve du LM339

Cordialement

Sfszebngvsl Nzsjhfvb

Responsable Licence L2 et L3
Télé-Sciences 6
(...)


Bonsoir,
Malheureusement, j'ai pris connaissance de votre réponse jeudi soir, après avoir passé le
partiel LM363 jeudi après-midi .... je suppose que ce n'est pas trop gênant : au pire, ma
copie sera ignorée à la correction.
Cependant, je dois avouer que la perspective d'une charge supplémentaire de travail
durant les vacances de Noël ne m'enchante pas : je ne dispose que de deux semaines, étant
en prépa par ailleurs, et le travail, justement, ne manque pas. Y ajouter 75 pages de
cours et, globalement, un semestre d'exercices à rattraper n'est pas vraiment
réjouissant. Cela, sans compter le polycopié de LM363 et le temps passé sur les exercices
pendant le premier semestre ... pour rien. N'y a-t-il vraiment aucune autre alternative
que de passer l'examen de LM339 en session de rattrapage ?

Merci d'avance,
Clément CANONNE.


Taxinomie et bordel ambiant

posté le 12 December 2008 à 19:44
J'ai terrassé tous mes démons
Il m'en a fallu, du courage
Je me suis vaincu pour de bon
Et ils ont dit que j'étais fou.

J'ai remercié ceux que je hais
Pour m'avoir fait ce que je suis
Pour m'avoir fait à leur image
Et personne n'a écouté.

J'ai versé du sel sur mes plaies
Crié de douleur et de rage
Quand je fus démoli, brisé
On m'a déclaré sain d'esprit.


En ces temps tragiques où le PCF est dans la merde, où la Grèce crame et où les journalistes du Monde se font plaisir sur les jeux de mots, surtout, n'oublions jamais :
"Les composantes connexes d'un ouvert d'un espace localement connexe sont ouvertes"
Alors, s'il vous plaît, je vous en prie.
tags : poème.

Le mieux, et l'ennemi du bien.

posté le 06 December 2008 à 20:39
Une théorie scientifique nous dit quelque chose sur le monde,alors que les mathématiques nous disent quelque chose sur les mathématiques.
Ivar Ekeland



Dans le rôle de critique littéraire, je n'appelle personne et je chourre le costume ; pour parler de livres qui ne sont même pas à classer dans la littérature proprement dite, qui plus est. Nous allons parler de vulgarisation (du latin "vulgus", signifiant "plouc", et "arisationere", signifiant que dalle).
En d'autres termes, il va être question de deux bouquins qui nous expliquent la science de manière simple, comme à des demeurés que nous sommes, surtout vous. L'un des deux est très bon, et l'autre très mauvais.

Commençons par le pire. Vous connaissez Stephen Hawking ? Considéré à juste titre comme l'un des plus grands physiciens de notre temps, il a notamment travaillé sur les trous noirs, le Big Bang, la relativité générale et le rapport entre les trois. Accessoirement, suite à une pneumonie et à une maladie neurologique dégénérative, il ne peut pas parler et est cloué dans un fauteuil roulant, communiquant via un synthétiseur vocal.
En 1989, il publie Une brève histoire du temps, chez Flammarion. Ca coûte une dizaine d'euros, et ça ressemble à ça :


L'intention est louable : "du Big Bang aux trous noirs", il aborde (ou tente d'aborder) de manière simple des concepts tels que la relativité, la mécanique quantique, le temps, et retrace l'évolution de la pensée scientifique entre Laplace, Einstein, Newton ... Louable, en effet ; mais l'ensemble est assez confus. Certains concepts sont introduits de manière floue, voire pas du tout introduits ; la simplicité du propos est parfois prétexte à une simplification outrancière, ou à une absence d'explication sur le pourquoi et l'intérêt de certaines notions - créant finalement un l'ensemble assez peu convainquant, que la traduction, assez maladroite, n'aide certainement pas.
Décevant, donc ; à éviter.

Et puis, il y a l'aîné. Cette fois, c'est Ivar Ekeland, un mathématicien français sorti d'ULM, qui s'y colle ; et s'y colle bien. Sans aucune des lourdeurs de style et de ton du précédent (avantage, peut-être, de se passer de traduction), il parvient à être clair et intéressant, complet et sobre. Ah, au fait, il s'agit cette fois de la théorie du chaos, ou comment un système déterministe peut néanmoins être totalement imprévisible : un vague rapport avec des papillons, pour les amateurs de cyclones. D'ailleurs, le titre est assez explicite : Le chaos.


Soyons francs : vous ne trouverez dans ces pages que très peu de "véritable" contenu scientifique (pas d'équations, ou à peine une) : il est plutôt question de la théorie du chaos d'un point de vue qualitatif, des rapports qu'entretiennent la réalité, les mathématiques et la physique ; de note perception du monde, et de l'illusion du déterminisme ... mais les mots coulent avec fluidité, et l'on comprend ce qui importe : non pas les théorèmes ou les résultats de cette branche mathématique, forcément arides ou abscons, mais à quoi elle sert, et ce qu'elle implique.
Oui, il est bien.


Ce qu'on se marre !

posté le 21 November 2008 à 18:45
En argot scolaire, une thurne est une chambre d'élève de l'École normale supérieure. Le mot « thurne » possède deux orthographes : turne et thurne (variante pseudo-hellénisante du précédent). Si le choix de l'une ou l'autre des écritures est libre les années bissextiles, seule l'orthographe thurne est admise dans les écrits normaliens les années non-bissextiles. La même règle est observée pour tous les mots dérivés du nom thurne (cothurne, thurnage...)


Presque aussi drôle que nos blagues de "juste" taupins, ma foi. Vous connaissez celle de la suite de Cauchy ? Ben, c'est une suite de Cauchy qui se ramène à une soirée no limit, et là, le videur la regarde, et dit : "Désolé, c'est complet" [1].
Eh oui, l'humour, c'est vachement discutable. Le pire, c'est que finalement, celle de la suite, je la trouve plutôt rigolote.
tags : adrôles., blagues

Culture, drogue & rock'n roll.

posté le 17 November 2008 à 18:30

Ou alors, rien de tout ça, et encore un pavé atroce à lire qui ne parlera que de moi sous couvert d'aborder des sujets autres et potentiellement variés. Comme d'hab'.
Commençons par une question amusante : qu'est-ce qui pousse des individus apparemment normaux et sains d'esprit, comme vous et moi, et surtout vous, à agir de manière stupide ? Pourquoi X, ou Y, a fait ceci, apparemment sans raison et sans but, et sans gain personnel ? Osons une autre question, tout aussi amusante : pourquoi tout le monde, en voyant X, cherche une raison à son acte ? Au fond, ne serait-ce pas pour se rassurer, pour que tout soit bien en ordre ; parce que c'est désagréable, l'irrationnel, et qu'il faut bien qu'il y ait une raison à tout. Parce que, bon, X est comme tout le monde, donc ...
Sinon, on ne serait pas dans la merde, comme disait Schopenhauer.

Maintenant que ce passage incompréhensible est passé, allez voir The Visitor, tout de suite. C'est probablement un des meilleurs films de l'année, et il vaut en tout cas infiniment mieux que James Bond, qui bouge beaucoup mais Bond mou. The Visitor, c'est une histoire cohérente, crédible, toujours juste. Des acteurs qui jouent tellement bien qu'on ne doute pas d'eux un instant, qui réalisent un sans faute tellement parfait qu'on en oublie qu'ils jouaient ; et un sujet pas forcément facile, traité avec brio, et cette fois je ne ferai pas de zeugma bien que ce soit tentant, imaginez un peu.

Voilà pour la culture. Niveau drogue, au risque de vous décevoir, c'est le premier paragraphe qui se rapproche le plus du sujet : voilà ce qui peut arriver quand on donne du LSD à un pédant. Mères, surveillez vos enfants. Reste le rock'n roll, mais ça sera plutôt alternatif, voire dark cabaret, et court : Amanda Palmer, c'est bien ; The Dresden Dolls, c'est bien ; d'ailleurs, il y a un lien entre les deux, allez savoir. Par conséquent, écoutez les deux.

Ah, j'allais oublier un machin, histoire de ne pas perdre le Contact :



Voilà, c'est fini. Et le mot de la semaine :

Ultramontanisme, n.m. Doctrine de l'infaillibilité du pape.

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Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

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