Un samedi perdu ...

posté le 13 May 2006 à 21:25
Je n'ai pas travaillé. Pas programmé. À peine un peu lu. Je me déçois. J'ai dormi.
tags : moi, morosité

Les cailloux se cachent pour mourir.

posté le 11 May 2006 à 21:15
Je mesure trois pouces, je pèse environ une livre, et je n'ai pas d'âme. Je n'ai jamais écrit de roman, jamais composé de poèmes, jamais créé. J'ai traversé les siècles, les millénaires, sans jamais livrer bataille ni traverser les mers.
Je n'ai rien fait de grand, et pourtant j'ai vécu. J'ai vu la lune briller dans des nuits sans étoiles, j'ai vu le ciel changer au gré de maintes saisons. J'ai vu le soleil se lever plus de fois qu'aucun être sur terre, j'ai vu des déserts recouverts par les eaux. J'ai vu mourir des hommes et pleurer des enfants.
Je n'ai pas de coeur, pas d'esprit, et pourtant j'ai peur. Je vais mourir. Bientôt, le feu qui m'entoure, les flammes qui crépitent et me lèchent auront dégagé trop de chaleur.
Et là, dans ce brasier, au milieu des rires et des chants, je vis mes derniers instants. J'espère que personne ne me verra crier.
tags : texte

Je suis un loup pour l'homme.

posté le 09 May 2006 à 19:43
Chacun sait que les monstres n'existent pas. Il est cependant déplorable que personne n'ait songé à les prévenir, eux. Nous.

Je me rétablis d'un mouvement souple sur le rebord de la fenêtre, dans l'ombre. J'entends distinctement leurs pas, maintenant, je pourrais presque entendre battre leur coeur. Ils approchent. Je sens leur odeur, je les vois à présent. Un jeune couple. Ils rient, ils discutent. Je saute.
Lui n'a même pas le temps de me voir qu'il est par terre, que mes dents fouillent sa chair. Son cou craque quand je l'achève. Son sang emplit ma bouche. Elle, elle me regarde en tremblant, les yeux écarquillés. La lune se reflète sur ses cheveux, sa peau, ses yeux. Elle est belle. Elle commence à crier. Elle n'aurait pas dû. Je ne dois pas être découvert ici. Je n'ai plus le choix. Elle s'effondre lentement, la gorge tranchée et les yeux emplis de terreur. Dommage.
La nuit touche à son terme, et je n'ai plus faim. Il faut que je rentre.

Personne n'a jamais prouvé l'existence des vampires, des loups-garou, ou des croque-mitaines. Ce qui est amusant, c'est que cela vous rassure : tout ce que ça signifie, en fait, c'est que tous ceux qui nous ont vu ne sont jamais revenus pour le prouver. Vous pouvez dormir tranquilles.

Avant d'entrer chez moi, je m'arrête pour humer l'air. L'odeur du sang qui imprègne mes narines m'empêche de bien tout discerner, mais je sens que quelque chose cloche. Quelque chose d'inhabituel est passé ici, et je ne sais pas quoi. Je sens mes poils se hérisser, je recule prudemment, peu à peu. Ne pas rester au milieu de la ruelle. Danger.
Sans faire de bruit, retenant mon souffle, je m'adosse au mur et je tourne graduellement la tête. C'est à ce moment précis qu'il choisit de me tomber dessus. Je le vois glisser silencieusement dans les airs, comme au ralenti, la cape déployée. Merde, il s'était planqué sur les toits. Je n'ai pas vraiment envie de le laisser finir son joli vol plané, alors je sors mes griffes, bande mes muscles. Et bondis.
L'impact a lieu à environ trois mètres du sol. Un tourbillon de cape, de griffes et de crocs. Il est rapide, très rapide, il esquive mes crocs sans difficulté. Mais moi, je suis une masse de cent vingt kilogrammes de muscle, je suis en colère, et j'ai récupéré des forces tout à l'heure. Il ne pare pas tous mes coups. Pas celui-ci. Je l'envoie voler contre l'angle du mur avec un bruit sourd, et atterris avec grâce, avant de lui bondir à la gorge. Il parvient presque à bloquer ma mâchoire. Presque. Je le regarde mourir avec joie.
Ah, non, il n'est pas mort. Bordel, je déteste les vampires. Il va falloir que je lui coupe la tête, et je vais encore m'en mettre partout.

Ce n'est pas toujours facile d'être un loup-garou, vous savez. Enfin, lycanthrope. D'abord, il y a le problème du besoin irrépressible de sauter sur les gens pour les réduire en pièces, chaque fois que la lune paraît. C'est un léger handicap, socialement parlant. Manger ses petites amies, tout ça, je veux dire.
Non, le véritable problème, c'est que chaque nuit, je reviens avec des habits en lambeaux. Je crois que je suis l'être ayant le plus gros budget chemises annuel du monde.

Heureusement que j'ai des repas gratuits, pour compenser.
tags : humour, loup, texte, vampire

D'accord, c'était très drôle. Elle est où, la caméra ?

posté le 08 May 2006 à 18:55

Quand vous avez passé le quart de votre week-end aux urgences, que votre jambe vous élance et que votre chaussure sent bon le petit déjeuner de Dracula, on pourrait croire qu'il est difficile de tomber plus bas.
Grave erreur.

Pour s'enfoncer avec joie encore plus profondément dans les abysses insondables du bonheur perpétuel, il suffit d'une soeur. Non pas deux soeurs, ni une soeur armée d'un épluche-patates et d'un missile sol-air, non, je dis bien une soeur. Qui rentre en Bretagne en emportant au passage votre seule et unique clé de chez vous.

Je n'invente rien.


Quatorze heures d'urgences.

posté le 07 May 2006 à 20:17
Hier soir, devant ChezWat, trottoir, mouillé, pas la moindre trace d'alcool dans le sang, couru, tombé, bobo. Rien de très grave, apparemment, alors je mets un bout de truc pour éponger et je pars en métro apporter les clés à ma soeur, qui les a oubliées.
Je reviens avec un pantalon version communiste, l'armée rouge sur les talons. Quand je marche, je laisse une jolie flaque d'hémoglobine, alors du coup, Isa, Netsabes, Snoopers et Tommyx - par ordre alphabétique - m'emmènent aux urgences (d'ailleurs, je tiens à leur dire merci d'être restés :) ), à Saint Louis. Il est deux heures du matin.
L'interne est très gentille, et sympathique, mais un problème semble surgir : je suis mineur, et il n'y a aucun membre majeur de ma famille sur Paris. Et je suis tombé dans le seul hôpital parisien aussi pointilleux là-dessus qu'un orang-outan sur le terme "singe".
Je suis ressorti quatorze heures plus tard, mon frère est venu de Nantes en train pour me libérer.

D'un autre côté, ça aurait pu être pire. Il aurait pu pleuvoir.
tags : moi, vie

Bqck to Tibulle !

posté le 03 May 2006 à 10:41

« Avant tout, je tiens à m'excuser par avance si ce que contient cette lettre te peine ou t'attriste. Moi aussi, je déplore que ça doive se terminer comme ça. Six ans, quand même.
Depuis quelque temps, déjà, ce n'était plus pareil : nous n'étions plus vraiment heureux, ensemble. Depuis quelques mois, je songe à une rupture : autant le dire une fois pour toutes, plutôt que de laisser notre relation agoniser lentement, comme un oiseau blessé. J'espère que nous pourrons rester amis, ou au moins en de bons termes : ce serait dommage d'effacer le souvenir de ces six ans, de les oublier sous prétexte qu'ils sont désormais révolus.
Cher latin, adieu. »

Ce matin, oui. Je suis tombé sur un texte de Tibulle. Traduction du texte surligné, et commentaire de l'ensemble du passage.



Deux-trois erreurs de traduction ("inmiti" placé avec "faber", alors que c'est "saevus", qui a sensiblement le même sens), et quelques cafouillages à l'oral - notamment pour la "question bonus", où l'examinatrice a dû avoir envie de m'envoyer à l'Asile. Du coup, je ne pense pas dépasser seize - c'est-à-dire que je pense avoir une note inférieure à seize. Non, mais on ne sait jamais, pour les jeans du fond.

À part ça, eh bien, je suis libre. Plus jamais de latin. Libre. Libre.

tags : études, bac, latin, moi

Bqck to the qwerty !

posté le 01 May 2006 à 17:52

La finale de Prologin 2006, c'était ces deux derniers jours. Trente-six heures pour coder un programme, qui, par la suite, affrontera ceux des autres candidats.
Je n'ai pas dormi beaucoup. Sur 36 heures, entre dix-huit et vingt ont été passées devant l'ordinateur, à programmer sous Vim en Qwerty. Cq lqisse des trqces.

Le sujet était très intéressant, à base de De Lorean, d'almanach, de retour vers le futur dans le passé et de sous à gagner dans des casinos. Je ne connais pas encore le classement, excepté une chose : je ne suis pas dans les dix premiers (sur quatre-vingt seize participants). Eux, on a leur nom. Mon algo était naïf, mon code assez sale, je pense être plutôt dans la moyenne.
Entre lq bataille d'eau, le gigantesque bain de mousse, et le stroboscope en salle machine, c'etait absolument geniql.


Un conseil, si vous installez Ubuntu ...

posté le 24 April 2006 à 22:55
... réservez assez d'espace pour votre partition root. J'ai voulu faire le 133t, en installant Ubuntu Dapper Drake Bêta : j'ai bravement créé une partition root de 3 Gio.
C'est un peu court, jeune homme. Je viens de passer une heure à la redimensionner à 5 Gio, à grands renforts de CD Live, Gparted et attente anxieuse. Parce qu'après tout, c'est utile de ne pas oublier que par défaut, /tmp est sur la partition racine ; et que /tmp, c'est bien quand il reste de la place dedans.

Voilà, c'est fait.

Une autre astuce, parce que de toute façon tout le monde s'en moque éperdument : Rhythmbox, livré par défaut, a tendance à planter un peu tout le temps : Quod Libet, c'est bien mieux.
tags : linux

Heûreux !

posté le 23 April 2006 à 21:18
tags : moi

L'éternité, ça dure longtemps ?

posté le 20 April 2006 à 17:19
Je suis mort hier. Ça n'a l'air de rien, dit comme ça, mais ça m'a fait un choc. Quand je l'ai réalisé, je veux dire. Au début, bizarrement, je ne me suis rendu compte de rien - oh, une légère migraine, peut-être, mais pas grand chose de plus. C'est seulement quand je suis allé dans la cuisine chercher un cachet d'aspirine que j'ai compris.
Il faut dire qu'un squelette de deux mètres de haut, avec une grande cape noire et une faux, ça aide.

Tout de même, je suis un peu déçu : je m'attendais à un tunnel avec une grande lumière blanche, et des tas de jolies filles qui m'attendraient avec des cocktails et des pommes de terres. Ou, au moins, un gros moche tout rouge avec des cornes et des flammes tout autour, et une sorte de voix off par dessus. Le minimum, quoi.
Eh bien, que dalle. Depuis vingt et une heure, douze minutes et trente-sept secondes, je m'ennuie.

Il y a bien eu le grand type du début, avec sa faux, qui m'a annoncé la nouvelle et m'a raconté deux ou trois blagues ; mais il est vite parti, en me disant qu'il avait du boulot et qu'on viendrait s'occuper de moi. La mort, ce n'est plus ce que c'était, si vous voulez mon avis. Je veux dire, il aurait au moins pu rester un peu plus, histoire que je comprenne la chute de celle avec le curé, l'ornithorynque et les trois poireaux.

La mousse de saumon, mon cul. Y avait du sang partout, quand je suis retourné voir dans ma chambre. J'aurais bien vomi, mais j'avais mon estomac sous les yeux. Ça n'aide pas. D'un autre côté, je sais enfin de quoi j'ai l'air, vu de l'extérieur. D'un cadavre.

À la réflexion, il y a bien eu quelqu'un d'autre, un espèce de petit machin bleu, il y a quelques heures, avec des poils partout genre fourrure. J'espère que ce n'était pas trop important, j'ai marché dessus sans faire exprès. Ça a fait "poutpout", et après, il y avait une grosse flaque bleue, c'était drôle. Je suis quand même bien emmerdé, si ça se trouve, j'ai fait une connerie avec le poutpout. J'espère que je ne vais pas me réincarner en mouche ou en asperge, pour le coup.

Vingt et une heure, quatorze minutes et vingt-cinq secondes. J'espère que je ne vais pas passer l'éternité à poireauter, j'ai des trucs à faire, moi.
Quoique, vu les circonstances, je pense que je peux annuler un ou deux rendez-vous pour demain.
D'accord, tous.
Vingt et une heure, quatorze minutes et quarante-trois secondes.

Ça va être long.
tags : humour, mort, texte

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Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

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