amour
Les araignées d'argent au nid truffé de bulles.
Je passe mes journées démotivé, à écouter de la musique, à programmer, à parler. À pleurer sans le faire, avec Mano Solo. À être empli de rage, aussi, avec d'autres. Demain il pleut.
J'aurais voulu ... oui, j'aurais voulu. J'aurais envie d'écrire des choses, des phrases magnifiques, des mots à pleurer. Des vers si beaux qu'ils retourneraient le coeur, des textes sincères et magnifiques. Mais rien ne sort vraiment, je reste dans la grisaille. Gris. J'aimerais me promener à tes côtés, mais je ne sais pas - plus - qui tu es. Rire de tes paroles, de tes sourires. Voir tes yeux.
J'ai besoin de te connaître, et de te parler. Mais je ne sais pas qui tu es. J'ai mal. J'arrive à ne pas trop le ressentir, la plupart du temps. On s'habitue. Non, en fait. Je n'ose même pas utiliser le verbe "aimer", trop galvaudé, trop usé, trop meurtri. J'ai peur de ne dire que des lieux communs, de tomber dans le pathétique. Dans le banal. Déjà écrit, rien d'original. Pas de message.
Pas de message.
Je voudrais pas crever.
Pourquoi ça fait toujours aussi mal ?
J'ai passé la journée dans sa classe, j'ai assisté aux cours avec elle. Le midi, j'ai été manger avec elle. Elle m'a raconté ce qu'il y avait de nouveau, je l'ai écoutée. Je l'ai regardée jouer de la flûte, s'entraîner avec des amies à elle. Elle n'a pas changé. Moi non plus.
Je suis en train d'écouter des musiques belles et tristes, à la fois mélancolique et heureux. Pourtant, ça fait un an. Rien n'a changé. J'ai envie de sourire et de pleurer, et je ne sais pas quoi faire.
L'amour n'a pas de fin.
Selon certains, l'amour n'a qu'un but : assurer la perpétuation de l'espèce. Nulle poésie, nulle magie : l'amour n'est qu'un moyen, guère plus qu'un outil. Rien de sacré, rien d'émouvant. Les poètes depuis des siècles se sont trompés, des milliers de personnes se sont leurrées, ont cru en une chimère.
Pourquoi, au contraire, ne pas penser que l'amour est inutile, en ce sens qu'il n'a pas de fin propre ? Ce qui ne relègue pas l'amour au rang du superflu pour autant : non, non ... c'est bien plus beau lorsque c'est inutile ! Montrer l'inutilité de l'amour, montrer qu'il n'a d'autre fin que lui-même, c'est le placer sur le même plan que ce qui existe de plus beau, en faire l'égal de l'Art, de l'Homme, voire plus : des cours de latin !
Au contraire, affirmer que l'amour a un but, ce serait affirmer qu'il a été conçu, pensé afin de remplir une mission, afin de mener à bien quelque chose. Ce serait admettre l'idée qu'il a été pensé avant d'être créé, que son essence précède son existence - pour détourner un peu les mots de Sartre. Ce serait accepter l'idée d'un être supérieur, d'une volonté qui nous transcende. Et ça, je le refuse.
Je suis personnellement convaincu que l'amour est apparu de manière totalement aléatoire, sans qu'il soit destiné à servir à quoi que ce soit. Il s'est avéré qu'il permet une meilleure pérennité des espèces, qu'il permet une cohésion sociale plus forte ; mais cela ne doit pas être considéré comme les fins de l'amour, juste comme certaines de ses manifestations. Ces manifestations ont sans doute permis à l'amour de subsister, à l'empêcher de s'éteindre : mais ce ne sont pas pour autant ces manifestations qui justifient l'amour.
Je ne nie pas que l'amour ait des effets ; je nie juste que ces effets soient des buts. L'amour est fondamentalement inutile.
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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