cinéma

Gainsbourg (Vie héroïque)

posté le 30 January 2010 à 12:52

(Originellement écrit pour Le PI)

Affiche du filmJoann Sfar, je pensais qu'il ne faisait que des bandes dessinées, le Chat du Rabbin et autres Donjons. Et Serge Gainsbourg, c'est quand même un sacré morceau, on ne parle pas de n'importe qui, là. 

Alors Sfar qui réalise un film sur Gainsbourg, à part une magnifique affiche, je n'avais pas la moindre idée de ce que ça allait donner. Gainsbourg (vie héroïque), UGC Ciné-Cité Les Halles : plus de places, assis sur les marches du couloir de cinéma, ça commence (ça avait même commencé sans moi, à vrai dire).
D'emblée, c'est atypique et ça s'assume : le petit Lucien Ginsburg, ses amis imaginaires, sa croix juive et le modèle nu aux Beaux-Arts. Le jeune écolier réfugié au fin fond de la campagne, qui dessine des femmes nues sur les cahiers de ses camarades. Lucien, un peu moins jeune, et ses premières amours.Toujours, tout au long du film, le personnage, féérique et inquiétant de Gainsbarre avant l'heure qui le suit partout, double/mauvais génie effrayant mais élégant.
Insensiblement, on voit Ginsburg devenir Gainsbourg, et Gainsbourg s'abimer et s'abîmer. De femme en femme, de cigarette en cigarette, sa peau qui se plisse, ses joues qui se creusent. On a mal pour lui, lui le petit enfant du début, lui l'homme qui se trouve laid et qui peint pour que ça sorte. On a mal pour lui et on est fasciné, fasciné par le génie, fasciné par la vie et les choix, par l'esprit et les mots de Gainsbourg.
Accessoirement, les femmes défilent, les chansons aussi, seul le mauvais génie élégant reste et Gainsbourg y succombe. Gréco, Bardot, Gall, Birkin et les clopes, l'éternelle clope au bec et du talent à revendre. Un portrait magnifique d'un Gainsbourg qui devient laid.

Excellent.


Phantom of the Paradise

posté le 23 August 2006 à 16:02
Phantom of the Paradise, à entendre mon grand frère, c'était un peu ce qui sépare le bon grain de l'ivraie, la plèbe de l'élite, la populace des Vrais Gens. Je me méfiais quand même un chouïa, il a déjà voulu me faire regarder La Montagne Sacrée de Jodorowsky, et c'est lui qui m'avait parlé de l'Attaque de la Moussaka Géante. Mais comment résister, quand on a le choix entre cela et Mickey les yeux bleus ?

Voilà pourquoi, hier soir, on a quand même inséré le fin disque de plastique dans la fente qui se situe en-dessous de la télévision, et en voiture Simone. Première impression, c'est assez délirant : on nage dans un univers des seventies, et la musique est en accord. Groovy.
Au fil de l'histoire, on est de plus en plus captivé par ce qui se déroule dans le machin avec plein de couleurs ; tout d'abord, la musique, vraiment très bonne - cet opéra rock mérite son titre. Visuellement, c'est également plutôt une réussite, que ce soit au niveau coiffures, vêtements ou jeux de lumière. Et puis l'histoire, l'histoire !

Un compositeur amoureux de la musique, qui perd liberté, visage et voix par la faute d'un éditeur de disques démoniaque avec lequel il passe un pacte. Faust qui se transforme en fantôme de l'Opéra, avec des relents de Frankenstein vengeur. Une histoire d'amour entre la bête et la belle, mais cette dernière préfère le Dorian Gray venu de Transylvanie et une rock star meurt foudroyée. Brian de Palma mérite bien une camisole et un petit séjour à la brigade des stups.

Un film à voir, bande d'ivraie.
tags : cinéma

Le bonheur coûte cinq euros cinquante - tarif étudiant.

posté le 11 April 2006 à 14:34

Vous êtes un peu perdu, un peu déçu. Vous avez besoin d'amour, besoin de merveilleux, et désespérez un peu. Le monde vous semble étriqué, mesquin, vous avez l'impression de vous être fait avoir : vous rêvez d'une princesse, d'un coup de foudre, et tout ce que vous trouvez, c'est la banalité de tous les jours. C'est mon cas.

Pas de problème, des gens pensent à vous, à moi. Il suffit d'aller au cinéma. Voir La Doublure, par exemple. L'histoire de types un peu paumés mais très gentils, qui trouvent le bonheur. Chacun s'identifie à eux, évidemment ; chacun souffre un peu avec eux, sourit avec eux. Et, évidemment, à la fin, les gentils gagnent. Et tous ressortent, plus légers, avec le sourire.

On vous donne de l'espoir. On vous prête des illusions. On vous vend du rêve. Rien de solide, juste du vent. Pour quelques euros, une bouffée de magie dans les veines. Mais dans la vraie vie, le gentil paumé, il le reste souvent. Paumé, je veux dire. Les coups de foudre et le bonheur, ça n'arrive généralement qu'aux gens dans les films. Alors, du coup, on tombe. On souffre.

C'est méchant de donner de l'espoir : quand il s'en va, il laisse un trou. Et il ne reste plus rien.


Underworld II : Évolution.

posté le 25 March 2006 à 17:03
J'ai failli placer cet article dans "Art/Culture", mais même mon sens de l'humour a des limites.

Underworld. Mais si, vous savez : le film avec des vampires habillés de manière très classe, un peu comme Néo qui se serait laissé pousser les canines, qui combattent des grosses bestioles poilues dans notre mondanous. Vampires vs Lycans - parce que "loup-garou", c'est pas vraiment tendance.
J'avais vu le premier épisode, qui ne casse pas trois pattes à un canard mais n'est pas non plus un navet. J'avais donc plutôt passé un bon moment, en grande partie grâce à l'actrice principale*.

Du coup, je me suis proposé d'aller voir le deux. Un bref résumé : le Gars de la fin du Un, qui est donc Unique, le premier à être mi-vampire mi-loup, avec sa charmante vampire toute de cuir moulant vêtue, sont poursuivis par le Tout Premier des Vampires qui souhaiterait bien réveiller son frère, quant à lui le Premier Loup-Garou. Pour mettre la terre à feu et à sang, tout détruire, et établir un culte en son honneur, si j'ai bien compris - avec un peu d'amour fraternel qui intervient au milieu.
Moi qui le pensais gentil, j'en suis comme deux ronds de flan. Tant de félonie et de méchanceté, dans ce monde.

Ah, oui, parce qu'évidemment, c'est Vampirette qui sait où est le Frère, et Gars qui a la clé de la prison. Oh, il y a aussi le Père de Premier Vamp' et de Premier Loup qui intervient, vu qu'il a un autre bout de la clé.

Au final, ça a des relents d'Highlander, qu'il faut que je voie d'ailleurs, avec massacres tous azimuts entre Immortels. On trouve aussi, dans le lot, une résurrection tellement évidente que je n'ai aucun scrupule à la révéler, un vampire qui se paye du bon temps avec deux de ses consoeurs passablement dévêtues, une scène d'amour entre Gars et Vampirette, des méchants pas beaux tout dégoûtants, beaucoup de détonations et du vomi.

Si vous avez une carte UGC illimitée, allez-y. Si vous avez beaucoup d'argent, allez-y, et envoyez-moi un chèque au passage. Si vous n'avez aucune réduction, et que vous ne roulez pas sur Laure, évitez. C'est un bon divertissement**, mais guère plus.

* Kate Beckinsale
** Je ne regrette donc pas d'y être allé. J'ai trouvé ça très agréable, et je n'ai pas eu à penser pendant presque deux heures.
tags : cinéma, loup, vampire

Utopiales, Kebab et Jugement Dernier.

posté le 12 November 2005 à 10:28

Hier matin, au saut du lit à une heure bien matinale - neuf heures trente, ma soeur m'apprend une effarante nouvelle, qui provoque aussitôt dans mon être un pic d'adrénaline qui me submerge : c'est le jour des Utopiales à Nantes !
Mon sang ne fait que sept tours : je me précipite dans la douche, avale en vitesse un vol de truc marron infâme dont j'ignore tout, j'emprunte pour une durée indéterminée vingt euros à ma mère, et je pars pour la gare.
Arrivé aux Utopiales, je jette un coup d'oeil au programme : un film intéressant à quinze heures quinze ... et Doom à vingt heures quinze !
En attendant ces heures, je visite un peu le rayon livre, véritable paradis de la SF et de la Fantasy : au passage, je lis un Terry Pratchett que je n'avais pas, en achète un - Le Dernier Héros - en anglais, et je vais manger un sandwich.
Le premier long-métrage est un peu sympa, mais étrange : en attendant l'Heure Fatidique, je vais un peu sur internet, via une des quatre bornes, je lis encore et vais faire un petit tour du côté Salle de Jeux de Rôles, histoire de voir le nombre d'autistes.

Puis je vais me restaurer : on ne m'y prendra plus, pas de sandwich au bar la prochaine fois ... j'ai réussi à manger un des deux "sandwiches surimi" avant de m'effondrer sur la table, l'écume aux lèvre, en tendant l'autre à un affamé qui passait - d'ailleurs, je tiens à m'excuser auprès de sa famille. Non, je suis plutôt sorti dans la Rue, sous la pluie battante, à la recherche d'un foutu truc ouvert un onze novembre.
J'ai finalement trouvé un petit kebab, où le patron, dépité de son peu de chiffre d'affaire, m'a préparé de quoi manger tout en discourant longuement sur sa vie, sur un de ses amis, sur ses relations et sur son expérience, à l'attention d'un autre égaré qu'apparemment il connaissait. Ce fut très amusant.

Et voilà Doom. J'ai eu peur de ne pas pouvoir entrer, tellement la queue était conséquente ; mais une fois tout le monde tassé, les pubs endurées, et le film commencé, qu'est-ce que c'était bien !
N'attendez pas un film intelligent (sans blague ?). N'attendez pas non plus un film totalement stupide. Dans Doom, le second degré est un peu partout, entre répliques d'anthologie de The Rock, alias Je Sais Même Compter Sans Remuer Les Lèvres et petits détails croustillants. Citons notamment les sublimes :
"Here, Doctor Carmack."
"Wooo ... Big Fuckin' Gun"
"I'm not meant to die !"
"[The chromosome 24] gave them extra strength, extra power, extra intelligence"
"If they were so smart, how come they're so dead ?"
"Dr Carmack's condition is irreversible, because Dr Carmack's condition is that he's dead."
"Don't say anything ... there's one of them behind me ?"


Sans oublier l'épisode du soldat bigot en pleine mutation qui fait le signe de croix à l'envers avant de se suicider en se tapant la tête contre la vitre, et, surtout, le moment magnifique où on passe en vue subjective, pour démolir tous les môchants et buter le Pinky à la tronçonneuse. o/

J'avais peur de tomber sur un navet, ce n'est pas le cas. Allez le voir, ça vaut le coup.


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Quelques mots ...

Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

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