course

The City — ain't Half cold

posté le 17 March 2014 à 11:33

NYC Half, hier. 0°C au départ, et 30 minutes à attendre sans manteau (il fallait donner son sac à l'entrée pour passer à travers la sécurité vers la ligne de départ. Bien joué.) avant le coup d'envoi à 7h30. J'avais les doigts gelés pour la première partie dans Central Park (monter au nord, et subir la pente vraiment raide au Nord-Ouest. En dépit de mes magnifique mitaines.

Ensuite, une fois les montées et descentes de Central Park laissées derrière, l'entrée en ville et la course au milieu des rues et de Times Square... pas mal. Un léger sentiment d'euphorie et de puissance — « cette ville est à nous », même si seulement pour une matinée. Des dizaines de gens qui acclament, des groupes de musique le long du tracé, jusqu'à environ le bas du trajet le long de l'Hudson. Mais la fin (tunnel sous Battery Park, vers Wall Street), et les miles 10 et 11 juste avant étaient difficiles : plus de jazz le long de la course, du vent, la fatigue, la monotonie commence .... Mais étant en avance sur mon objectif de ~7 mn par miles (6:50, pour faire 1h30) de plusieurs minutes, j'étais assez confiant ... au pire, je pouvais ralentir.

À la sortie du tunnel, et la montée qui s'ensuit, en revanche, moins : je n'en pouvais plus — et malgré ce que je m'étais promis, j'ai commencé à marcher. Enfin, jusqu'à ce que je voie le panneau "800m", où là — merde ! je pouvais bien courir 800 mètres de plus. Et en bon crétin, pour plus de motivation j'ai enlevé mon t-shirt et recommencé à courir — le plus vite possible en effet, il faisait froid.

Total : 1:27'01", mon meilleur temps pour un semi jusqu'ici, et ma meilleure performance (en dépit de la minute de marche)

564e sur 20790, à 14.55 km/h de moyenne. 31e de ma catégorie âge/sexe (sur 342), et 68.06% d'age-graded performance [1]. Évidemment, le premier l'a fini en 1:00'50", mais je ne suis pas certain qu'il soit totalement humain.

Quelques photos :


Oh, et une amie et moi nous sommes fait brièvement interviewer après la course, aussi :

For many local runners, the NYC Half was a chance to see their city from a whole new perspective. “I’ve seen Times Square so many times, but never like this,” said Clement Cannone, who’s originally from France and now lives in Manhattan, and finished in 1:27:01. “To run through there—it was a glorious feeling.”

(ceci, bien que ce ne soit pas exactement ce que j'ai dit, qu'ils eussent mon nom écrit puisqu'ils avaient relevé mon numéro de dossard, et que la dernière phrase soit en fait de l'amie, dont le nom n'apparaît nulle part)

[1] "Age-graded percentage is the ratio of a world-class time for a runner’s age and gender divided by the runner’s actual time; 100% is approximately world-record level, 90% is world class, 80% is national class, and 70% is regional class." — FAQ NYRR.

 

tags : course, new york, race

The Park — "I hurt myself today"

posté le 18 November 2013 à 21:34

NYRR 60K: 9 tours (intérieurs — ils nous épargnent le sud bondé, et la montée longue et abrupte du nord) de Central Park, après un petit "échauffement" de deux kilomètres.

What's one way to cure the post-Marathon blues? How about a loop around Central Park? How about nine? For some 500 runners, today's NYRR NYC 60K was the "ultra" remedy.
These hearty souls ran 37.2 miles in the ultimate test of mental toughness while family, friends, and a small army of 300+ volunteers cheered them on. Each lap started and ended at 90th Street, just around the corner from NYRR's brownstone headquarters and under the watchful eye of NYRR founder Fred Lebow's statue. The race is the only ultramarathon on NYRR's annual calendar and always brings out a slightly different breed of runner -- one more intent on challenging himself than his fellow competitors.

Il m'avait fallu 6:35:27 l'année dernière, en étant préparé — du moins, aussi bien préparé que possible : pas une goutte d'alcool le mois d'avant, quelques entraînements longue distance (1h, 1h30), repos la semaine précédente ... mais une migraine au sixième tour, faute d'hydratation suffisante, et impossible de courir tout du long — une heure de marche imposée pour ne pas finir par terre, la tête entre les mains (les jambes, c'était déjà fichu). Et la semaine suivante, des courbatures sévères, et un genou gauche qui a mis un mois à s'en remettre. J'avais testé mes limites, vu où elles étaient — trop proches, bien trop proches ! "Une fois, ça suffit."

Mais l'inconséquence, et la mémoire, ont ceci de bon que l'une est pernicieuse et l'autre lacunaire. On oublie la douleur et la souffrance et le désespoir et le découragement ; ne restent que la fierté et les mâchoires serrées et le dépassement de soi (ou des autres, s'ils sont vraiment lents). Les brûlures dues à la sueur et les muscles qui grincent et les cuisses en feu et la certitude qu'il reste 3 tours et qu'on ne peut pas et qu'on ne les fera pas et qu'il serait si facile de s'arrêter, là, tout de suite et s'assoir et se relever dans cinq heures, six heures, parce que même prendre le métro à ce moment précis semble insurmontable; ça, on oublie. Mais les cheveux dans le vent et les cris à l'arrivée, non.


Race Name Date Finisher
Name
Gender/
Age
City,
State
Team Distance
(miles)
Net
Time
Pace
per
Mile
Overall
Place
Gender
Place
Age
Place
NYRR 60K November 16, 2013 Canonne, Clement M24 New York, NY   37.3 5:55:27 9:34 69 60 2

 

Cette année, je suis sorti — un ami venait me rendre visite — du 31 octobre au 7; bu ... beaucoup, dormi peu, couru tous les matins de courtes durées trop vite et me suis brûlé le foie, les jambes et les ailes ce faisant. Peu importe, eh ! Pas de course en vue.

Et dimanche 10 évidemment, par internet et défaut, je me suis inscrit, idiot (mais sobre).

Clément Canonne November 10 near New York
NYRR NYC 60K — under-trained, unprepared, less than one week left, and a body currently composed of 60% ethanol. What could possibly go wrong?

J'ignore encore pourquoi — du moins, je ne suis pas certain. Bravade, c'est sûr ; entêtement, fierté ; envie de lancer un message, même si la personne à qui il est destiné ne le verra sans doute même pas. Insatisfaction, et ces fichues limites, ces limites à toucher du pied, à essayer de repousser.

Alors bon, je l'ai fait. Heureusement, un ami le courait aussi — parce qu'à 8h00 un samedi matin, sous la bruine après un réveil à 5h30, la perspective de courir 60 kilomètres sans avoir personne à qui parler — la musique, ça ne dure qu'un temps, après l'envie de piétiner le lecteur et ce casque si chaud prennent le dessus — m'auraient fichu d'emblée un coup au moral. Et même si s'est perdus de vue vers le cinquième tour, c'est déjà cinq tours qui sont passés un chouïa plus vite moins lentement.

Sixième tour, fin d'un marathon. J'ai réussi à maintenir un rythme correct jusque là, en brûlant beaucoup plus d'énergie que de raison; le marathon m'a pris un peu plus de 3h30 (vu qu'en termes de distance, c'est techniquement légèrement plus de 6 tours), mais au prix de ne pas être capable de courir l'intégralité des 3 tours suivants. Alors j'ai marché un demi-tour, le plus vite possible en croisant les doigts pour que mes cuisses et mollets récupèrent suffisamment; couru un demi-tour. Marché un tour entier puisque manifestement ça n'avait pas suffi; marché, donc, dans le but de pouvoir réellement courir le dernier tour — mes poumons, coeur et tête allaient bien, je pouvais ignorer mes pieds pour encore une heure — ils se vengeront plus tard, quoi qu'il arrive. Tout reposait (!) sur les jambes, qui à part se reposer n'étaient plus bonnes à rien. Fini le huitième tour en ~5h20; là, j'ai pu partir en courant à un rythme acceptable (13, 14 km/h ?). Pour 5mn, et pas plus. Et j'ai dû marcher de nouveau. Une minute. C'est bon, courir ! Une minute. Marcher. Minute par minute, j'ai couru/parcouru la dernière boucle, entre encouragements et applaudissements des volontaires et spectateurs (suivant la minute).

Jusqu'à la ligne droite finale, où ce qui me restait d'entêtement aidant (la volonté, elle, était partie, épuisée, depuis très longtemps), j'ai piqué un dernier sprint en sentant mes muscles m'insulter, couverts par la voix de Jack White, et, à grandes foulées, franchi la ligne d'arrivée comme si tout allait bien, merci madame. 5:55'27".

Et maintenant, descendre les escaliers est un cauchemar. Ça ira mieux demain.

 

All rights reserved for Jay Denson —  Runners Experience

All rights reserved for Jay Denson —  Runners Experience All rights reserved for Jay Denson —  Runners Experience

tags : course, race

The Bronx — race issue

posté le 01 October 2013 à 01:35
Last Name First Name Sex/
Age
Bib City State Country Overall
Place
Gender
Place
Age
Place
Net
Time
5-Mile
Split
Pace
per
Mile
AG
Time
AG
Gender
Place
AG %
Canonne Clement M24 157 New York NY France 190 183 13 1:06:55 0:33:15 06:42 1:06:55 395 66.33%


6555 coureurs (ayant atteint la ligne d'arrivée). Par rapport à la même course l'année dernière, j'ai gagné 6 minutes (1:06:55 vs. 1:12:52), à 14.43 km/h de moyenne, et j'ai fini avec quatre pommes et deux bagels. Hurray!

En revanche, il y avait deux petites enflures de 14 ans qui ont fini respectivement 28 et 32èmes, en moins de 59:30. Jesus et Edras, qu'ils s'appellent. Plus de seize kilomètres en moins d'une heure. À 14 ans. Raclures, va.

Et puisqu'il y a des photos avec un si beau watermark en ligne, ne nous privons pas.

Ah.

Ah.

Ah ?

Ah ?

Ah.

Ah.

Ahahah.

Ahahah.

 


I have been to the mountaintop...

posté le 27 January 2013 à 20:29

... it's —ing freezing up there.

Après un 10K le 5 janvier, juste pour que mes genoux et mollets me fassent gentiment comprendre que les conneries, ça va bien cinq minutes, mais qu'il faudrait voir à ne pas trop déconner non plus; suivi de trois semaines de montagnes russes et déprime, ainsi que de quinze jours d'abstinence totale* pour que mon foie ne joigne pas le mouvement, c'est fini, enfin.

Semi-marathon ce matin, par -6°C (-4°C vers la fin), à 8h00 : deux tours de Central Park, l'agréable montée incluse. Et évidemment, j'ai perdu mes gants un quart d'heure avant le départ.

Étonnamment, c'était assez agréable (i.e, je m'attendais à bien pire) : il y avait du soleil à défaut de chaleur, et le parc enneigé, avec ses montées, descentes et faux plats, est suffisamment varié pour ne pas s'ennuyer (plus précisément, grosso modo au moment où la première vague d'excitation et adrénaline vient mourir et que le caractère répétitif pointe le bout de son nez, les muscles commencent à signaler que les apports en sucre n'entrent pas dans la catégorie "éléments optionnels" ; quand l'ennui commence, la douleur vient frapper à la porte et lui dire d'aller se faire voir. Quel à-propos !).

En résumé, 1:32'13", et les verres d'eau servis à la fin étaient gelés — littéralement : il y avait une couche de glace à la surface, l'eau était prisonnière en-dessous.

En résumé, vingt jours de (sous-)préparation qui ont enfin touché à leur terme : avec le recul, c'était plutôt une idée stupide. Si c'était à refaire, je recommencerais.

En résumé, liberté ! Pas d'autre course avant au moins deux mois (ou la fin de l'ère glaciaire, au choix). 

* C'est-à-dire que je n'ai pas bu une goutte d'alcool. On parle d'alcool. Alcool.

tags : course, new-york, vie

L'accueil de l'asile.fr Les blogs sur l'asile.fr S'abonner au flux RSS des articles

Rechercher

Quelques mots ...

Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

Articles importants