poème
Douleur ? Oh non.
Griffe, mords ; crocs, ongles, dents
Rage, blesse, coupe en dedans !
Attaque et brise
— Lacère et broie
Douleur, vraiment ; sous ton emprise ?
Douleur ? Oh non — mais, Dieu ! Quel froid.
Ce n'est que chair, ce qu'on arrache
Et ce n'est qu'os ce qui se rompt
Qu'importe alors ? Bien plus sérieux
Ce silence qui perce et hache
— (Bien plus profond.)
Douleur ? Oh non — mais, Dieu ! Quel froid.
Aveugle, soumis à ces yeux
Qui partout ne voient plus que toi
Sourd à ces sons, ces bruits, odieux
Depuis que n'y est plus ta voix
Douleur ? Oh non — mais, Dieu ! Quel froid.
Et tout ceci, tu n'en sais rien
Bien sûr
(Ceci, cela ne se dit pas)
Oh, tout ceci, je te l'assure
C'est mieux que tu n'en saches rien.
Attaque et brise — oh, Dieu ! J'ai froid.
[06/04] The US are far (Retour)
Bonjour Paris - me revoici
Je n'avais pas vêtu tes briques
Depuis longtemps : dix ans, un mois ?
Mais tu n'as pas changé, je vois
J'ai dit adieu à l'Amérique
Adieu, au revoir, pourquoi pas ?
C'est triste, un samedi, Roissy
Triste et irréel à la fois
Vois, j'enfile ma vieille peau
Reprends mes yeux, mes mots, ma voix
Et la nostalgie dans mes os
- Dans mes jeunes os de vieux con
Dans mes vieux os de si jeune homme
Ne (tu le sais)
Durera pas
Tes rues m'ont tant manqué là-bas
Quand je croquais la grosse pomme
On s'en va, mais on n'oublie pas
Tes rues, et puis eux, et puis toi
Je reviens, oui, mais sans regrets
(Oh, les regrets sont flous déjà)
Laissés à l'arrière, au guichet
Si loin, là où l'on n'est pas
Effacés
Je suis revenu, je suis là
(On n'est qu'en un lieu à la fois)
Mes yeux, mêmes mots, même voix
Eh, je n'ai pas changé, voyez !
Emeth
Cet enfant que j'étais, je ne le connais pas
- oh, nul ne le connait
si vieux petit garçon
Parfois je le regarde et le vois s'estomper
J'ai réécrit ses rêves, inventé ma mémoire
Il m'est plus sympathique depuis que je l'ai fait
Pardonne-moi, golem, petite marionnette
Mais tu n'existais plus, je voulais te parler
Je voulais me tromper
T'entendre confirmer que tout est pour le mieux
Que ton futur est là
Que je n'ai pas dévié, et que tu es heureux
Oui, je voulais savoir
Si l'enfant que j'étais, qui avait des espoirs
Et s'était vu grandir
- en avait des regrets
Cet enfant que j'étais, je devrais le haïr
Il m'a abandonné sans que je l'ai vu fuir
Petite marionnette
Pinocchio de ma fable
Laisse-moi me mentir
Mais tu as sur mon front
Ce mot
Laisse-moi me leurrer
Ce mot insoutenable
Qui brille sur ta tête.
Bon, puisque c'est comme ça, je vais me recoucher.
Encore une écriture à contrainte, cette fois en poème : faire un autoportrait allégorique en vingt vers, et en insérant des mots parmi une liste que j'ai depuis longtemps perdue. Vingt verres, c'est dur, surtout vers la fin.
Le miroir, ce matin, me lançait des œillades
Au réveil, comme ça, je l'ai trouvé gonflé
Je manquais de sommeil et n'étais pas rasé
Niveau charme et attrait, j'étais dans la panade
Hélas, face à son tain, je n'avais pas une chance
Et Narcisse à l'instant en moi l'a emporté
J'ai - la fatale erreur ! - fini par me tourner
Et j'ai connu l'horreur, subi son froid toucher
Jadis, oh oui, jadis, j'avais de la prestance
Vénus en son jardin m'accordait sa faveur
Pas un jour ne passait - que dis-je ? pas une heure
Sans qu'Orgueil et Superbe viennent me visiter
Ô mes belles années, où vous ai-je égarées ?
Et toi, oui, toi, jeunesse, pourquoi cet abandon ?
Je ne suis pas si vieux : pourquoi ces yeux, ce front ?
Pourquoi ma déchéance ? Comment, « trop picolé » ?
C'est l'appel incessant de la dive bouteille
Qui aurait fait de moi cette loque innommable ?
Et ce serait Bacchus, de son épée vermeille
Qui aurait massacré mes traits si agréables ?!
À pic !
C'est en sautant par la fenêtre
À dix-sept heures ce mardi
Que je me suis dit que, peut-être
J'avais fait comme une conn'rie
Tout en bas, tout était petit
Le sol, les arbres, les enfants
Des miniatures très jolies
- Qui grandissaient rapidement
La neige est belle, tout est blanc
Et toi, au milieu, qui souris
Magnifique (de là où je suis)
Mais l'angle de vue est frustrant
Je voudrais savoir : samedi
- si bien sûr tu en as le temps
Le temps et, j'espère, l'envie
Que dirais-tu d'un restaurant ?
Si c'est trop brusque, dis-le moi
Tu m'as l'air un peu effrayée
Ou bien le jour ne convient pas ?
Je m'en voudrais de mal tomber.
Voyez !
Voyez, voyez, oui oui, oui oui
Tout va très bien c'est évident
Le monde est beau le soleil luit
Les gens sont beaux heureux contents
Voyez voyez, le ciel est gris
Rien ne s'arrangera demain
Le vague à l'âme de pis en pis
Les gens sont laids et tout est vain
Voyez voyez si ça vous dit
De l'indifférence partout
Quelle importance moi je vis
- Les yeux fermés un point c'est tout
Regardez-moi regardez-les
Pleurer sourire et oublier
Tête haute, mais mains liées
Veulent du temps, ont des délais.
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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