AUSCHWITZ

posté le 22 November 2008 à 19:48
1992 – Visite du camp de concentration d’Auschwitz


Quelle étrange sensation lorsque je passe le portail de ce camp surmonté de cette inscription « Arbeit macht frei » (le travail rend libre).
Quelque chose de particulier parcourt mon corps et me glace déjà le sang.
Je vais découvrir un lieu de cauchemar : LA SHOAH



J’arpente les chemins entre les blocks entourés de barbelés électrifiés et surveillés par des miradors.



Pas un bruit ne se fait entendre malgré le nombre important de visiteur.
Comme l’impression que je suis moi-même observée.



J'arrive à l'entrée de l'une des 4 chambres à gaz souterraines que comportent le camp. (1 chambre peut contenir environ 1000 personnes)(le gaz utilisé était le Zyklon b).
J'entre dans les douches avec d'autres visiteurs, le plafond est bas, l'air est bizarrement irrespirable et le guide referme la porte.
Tout le monde est submergé par la peur, l'angoisse ; et si cela n'était pas une simple visite ?; c'est horrible et j'ai hâte de ressortir. Je n'écoute même plus le guide. je sors rapidement et maintenant je me dirige vers les fours.
Un bâtiment avec une grande cheminée et autour, tout est gris.
Lorsque je pénétre dans ce block, j'aperçois au bout du couloir, une gigantesque amphore, au moins 6 fois plus grande que moi (et je fais déjà 1m75) remplie de cendres. C'est une vision d'horreur. Puis je vois les fours, neufs, et les chariots qui transportaient les corps.
Les images sont à jamais gravées dans ma mémoire, je suis complétement retournée, je sors du bâtiment.



Je continue la visite. J'entre dans un block où des instruments de chirurgie sont exposés, c'est là que les "médecins de la mort" effectuaient leurs expériences de stérilisation sur des jeunes femmes juives.



Puis il y a les blocks où les vestiges du camp sont exposés. Derrière de grandes vitres, des centaines et des centaines de valises, de vêtements et de papiers. Et derrière une vitre encore plus grande, des cheveux entassés jusqu'au plafond. A côté, un énorme rouleau de moquette (comme on voit dans les magasins) sauf qu'il s'agit de cheveux tissés. Sur une table vitrifiée, des vêtements d'enfants déchirés et brûlés. Sur les murs, des petites photos de détenus et de grandes photos de SS heureux.



La visite se termine, le guide s'arrête devant de simples poteaux en bois placés entre deux bâtiments. Ce sont des poteaux d'éxécution.
Les volets des bâtiments restaient fermés pour ne pas que les autres prisonniers ne se doutent de l'horreur qui se déroulait dehors.




C'était un petit tour en enfer. Le vrai, pas celui de l'Asile.

Ce camp fût construit en 1940. Il fût évacué en janvier 1945, libéré par l'Armée rouge.
Plus d'un million de juifs furent exécutés à Auschwitz.










tags : camp, concentration, de

Commentaires

JustineF a dit :
posté le 22 November 2008 à 20:16
J'avais visité le camp de Maidanek en Pologne en 1987. J'en ai un souvenir assez diffus, mais ce qu'il reste de cette expérience en ma mémoire est un malaise qui ne veut pas partir.
Je pense que c'est lié à l'incompréhension.

c'est là que les "médecins de la mort" effectuaient leurs expériences de stérilisation sur des jeunes femmes juives.

Je n'ai pas le souvenir d'une telle salle à Maidanek, mais en revanche, je crois que je resterai marquée à vie par un bouquin de Cavana, où il parle d'une femme, une future amante à lui, qui avait vécu ça.

KtuLulu a dit :
posté le 23 November 2008 à 02:44
Ca fait bizarre d'imaginer que des personnes travaillent de leur plein gré sur ce lieu pour le maintenir en l'état et ainsi entretenir la mémoire via un pèlerinage morbide.

*hésite à demander si l'entrée était payante*

Daisy a dit :
posté le 23 November 2008 à 10:27
JustineF a écrit :
Je pense que c'est lié à l'incompréhension.

En effet, et même si certains d'entre eux en ont réchappé, je ne pense pas que nous puissions comprendre ce qu'ils ont vécu à cette époque.


Daisy a dit :
posté le 23 November 2008 à 10:34
KtuLulu a écrit :
Ca fait bizarre d'imaginer que des personnes travaillent de leur plein gré sur ce lieu pour le maintenir en l'état et ainsi entretenir la mémoire via un pèlerinage morbide.

*hésite à demander si l'entrée était payante*


Oui, c'est étrange. Mais certains disent que c'est nécessaire pour l'histoire.
L'entrée est bien évidemment payante, ce qui est d'autant plus surprenant.

Ouamdu a dit :
posté le 23 November 2008 à 11:43
Moi j'ai visité ce machin là dans ma jeunesse. Ca fait vraiment froid dans le dos.

Curare a dit :
posté le 23 November 2008 à 14:47
J'ai visité ce camp en 2004 et je ne me souviens pas avoir du payer une entrée. Je ne vois pas de photos de Auschwitz II. As tu pu le visiter ?

Daisy a dit :
posté le 24 November 2008 à 22:31
Curare a écrit :
J'ai visité ce camp en 2004 et je ne me souviens pas avoir du payer une entrée. Je ne vois pas de photos de Auschwitz II. As tu pu le visiter ?

Je ne me souviens pas avoir visité Birkenau, toutefois il me semble être passée devant le célébre portail mais c'est un peu flou dans ma mémoire car j'étais assez boulversée lors de mon retour à l'hotel. Mais je confirme qu'à l'époque, l'entrée était payante.


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