Alors, alors, c'était tout naze, hein ? Bénin, c'était bien.

posté le 26 October 2011 à 22:03

Avec des photos (prises au compact).

BENIN ET BURKINA FASO : LA TRAVERSEE FRATERNELLE

L'Afrique, j'en rêvais mais ne l'avais point encore osé. Le voyage de Frangin (surnom de mon frère dans cet article) m'en a convaincu ; j'y vais.

Et j'y suis.

Arrivée à l'aéroport de Cotonou, la Capitale béninoise. Une fois hors de portée de la climatisation de l'avion, je subis un vent, une volée de chaleur. Mes épaules tomberaient presque sous le poids de celle-ci. Dans le hall des arrivées, une tête connue et facilement identifiable, un blanc, un barbu. Mon brother, mon frérot, mon Frangin, un grand sourire aux lèvres. Après plus de deux années et demi sans le voir, les retrouvailles sont intenses.

Pour rejoindre l'hôtel où il a amarré « DD », le surnom du 4X4, il me surprend déjà en me briefant sur le moyen de locomotion le plus pratique, utilisé pour se déplacer en ville et, semble-t-il, dans le pays : le Zem. Mes véritables premiers pas en Afrique... seront donc de poser mes pieds sur cette moto-taxi.

Et nous voilà sur la route. Comme cela se pratique ici, sans casque. Les fumées d'échappement me fouettent le visage et les nasaux, me piquent les yeux et les poumons, s'ajoutant à la chaleur, je me crois désincarné. Nos chauffeurs respectifs se livrant pendant ce temps à un ballet de doublements, Frangin et moi nous échangeons de grands sourires à chaque manoeuvre de course.

L'hôtel se trouve dans la banlieue de Cotonou, dans le quartier Jack, en bordure d'Océan. A l'Eldorado Beach Club, plus exactement.

Une douche, une bière dégustée au dessus de la jetée et nous contemplons la mer. Castel sera notre première bière, celle avec laquelle nous trinquons. D'autres suivront, Flag, Beaufort, La Béninoise, Tri Tri (33 Export)... mais cette première bière est celle des premiers échanges en vrai entre frères, depuis tout ce temps.

Pour continuer la nuit, destination Cadjeoun, un quartier fréquenté par les jeunes branchés du cru. Un bar à ciel ouvert, jouxtant la route. Au menu, une spécialité locale : le poulet bicyclette. Un poulet de brousse galopant tellement qu'il donne l'impression de pédaler, accompagné de frites de manioc et leur inévitable sauce au piment. De la musique FM locale nous inonde alors que nous poursuivons nos bavardages. Un jeune gamin se lance dans une danse très maîtrisée sous les encouragements des spectateurs les plus proches.

Le but de mon voyage est non seulement de poser le pied en Afrique, mais aussi de passer du temps avec mon frère. Et, accessoirement, de voir comment il a vécu ces dernières années à bord de « DD ».

Nous longeons la côte béninoise et nous arrivons à Grand Popo, pas loin de la frontière togolaise. Le Lion Bar est un bar rasta aux couleurs jamaïcaines et éthiopiennes.


Sur la plage, de très nombreux pêcheurs. Leur travail paraît harassant et implique la solidarité ; il n'est pas rare de voir une vingtaine de personnes tirer les filets depuis la plage pour les sortir de l'eau.

Une étrange image s'offre à moi. Alors que j'avance vers eux, la corde est à hauteur de l'horizon; j'ai l'impression que ces hommes tirent sur la ligne d'horizon. Sont-ce donc eux qui font tourner la Terre ?

Le soir arrive, tout comme de nombreux voyageurs qui rentrent de leur balade du jour. un écossais qui voyage en sac-à-dos (imaginez la scène :). Après le Ghana, le Togo, le voilà au Bénin. A la table d'à côté, de charmantes jeunes femmes, en stage pour des ONG, qui profitent d'une pause pour mieux connaître le pays. Nous « mixterons » nos tablées pour la soirée. Le maître des lieux, DJ rasta de son état, officiant fréquemment en Europe, se joint à nous pour la soirée.

L'anniversaire de l'ami écossais sera le "véritable" leitmotiv de la soirée et justifiera surtout l'ingestion de nombreux cocktails.

Le lendemain, la proximité de l'Océan la rendant trop tentante, Frangin et moi oserons la baignade, prêts à affronter ces méchants courants.

Alors que nous rentrons au campement, après avoir dégusté une pizza thon ou Barracuda, le gamin qui a vendu à Frangin une carte téléphonique, nous rattrape dans le rue. Celui-ci nous devait 4000 CFA (env. 6 euros) de monnaie et, alors que nous n'avions rien calculé, il nous les rend une heure plus tard. Un événement d'une honnêteté peut-etre moins rare que l'on peut se l'imaginer...

Pour finir la soirée, nous sortons les dés : jeu de 421 et jeu de 5000. L'écossais maîtrise très vite les règles de ces jeux ; il est joueur, c'est certain. (il les diffuse et convertit dans son pays, d'après ce qu'il me dit)

Départ pour le Lac Ahémé avec l'écossais et deux des allemandes, assez inconfortablement installées à l'arrière de DD. 

Le constat est simple : bien que l'on ait pas été inondés durant notre séjour, malgré quelques averses locales et courtes, nous sommes bien toujours en saison des pluies. C'est vérifié. Il pleuvra tout l'après-midi et, ne pouvant faire quelque activité extérieure...on joue aux dés (421 et 5000).

A Possotomé, au bord du lac, nous arrimerons DD au camping de « Chez Préfet ». Un Camping estampillé Eco Bénin, qui favorise un tourisme solidaire et maîtrisé dans tout le pays.

Différents parcours y sont possibles, plantes médicinales, traditions, pêche et tour du lac, Vaudou, île et forêt. 

Les au-revoirs aux voyageurs font partie du voyage. Sans aucune garantie de se revoir. Le voyage est égoïste et brise-coeur, me dira Frangin. Je ne peux néanmoins pas me résigner à laisser partir nos compagnons de route sans prendre leurs coordonnées.

En fin d'après-midi, Frangin et moi partons en ballade pédestre vers les hauteurs du lac où nous entendons des percussions au loin. Le son nous amène jusqu'au village de Sehomi (« le destin nous a sauvé ») où nous assistons à la Cérémonie du Gardien de la Nuit, le Zangbeto, en langue fon. Pas de photo possible, c'est une cérémonie de protection.

Selon Frangin : il faut toujours eviter d'être le premier à faire quelque chose comme prendre une photo, se mettre torse nu, entrer quelque part... "Déjà qu'on est blanc et qu'on éclaire comme un gyrophare, meme dans la nuit !!!"

Dans cette cérémonie, la croyance veut que le sorcier puisse transformer n'importe qui en n'importe quoi. Les danseurs, dissimulés dans d'impressionnants costumes de raphia cornus ressemblant à des huttes, tournent sur eux-mêmes jusqu'à la transe.

Non loin de là, une source d'eau chaude permet aux enfants et villageois de se laver, faire la vaisselle, se réchauffer sous la pluie. Cette douche publique est tellement tentante. Ca fait un bien fou.

En rentrant « Chez Préfet », un chanteur breton au grand coeur, exilé volontaire à Cotonou pour l'enregistrement de son prochain album, Félicien et Préfet nous invitent à leur table et partagent avec nous leur Sodabi (vin de palme distillé), coupé au jus de citron.

Nous apprenons que, non loin de Possotomé, à Dahé, Félicien et son frère héberge 34 enfants, dont 30 orphelins.

Le chanteur français aide à réunir des fonds pour construire des bâtiments d'accueil plus grands, plus appropriés, en tournant une publicité. Le terrain, un champ de maïs est disponible; il ne reste « plus » qu'à trouver le toit et les murs.

Touchés par ce projet, Frangin se propose de nous joindre à eux dans le tournage, quitte à décaler le parcours de visites prévu le lendemain. Ils acceptent. Nous chercherons des idées durant la nuit, riche en réflexions.

Préfet nous régale d' «Agbeli» togolais, des beignets de manioc frit, et de «Tale Tale», des beignets de bananes, arrosés bien sûr de Sodabi (hips !).

Apres une courte nuit, le breton et Félicien nous amènent à Dahé où nous retrouvons les deux caméramen venus de Cotonou. Les enfants de Félicien et les orphelins se prêtent au jeu. Quelques bonnes photos de groupes plus tard, le tournage commence. Stéphane et Félicien choisissent deux enfants pour les images fortes de la publicité.

L'un d'eux nous marquera profondément. La tristesse se lisant en permanence sur son visage, il ne parvient jamais à décrocher le moindre sourire. Quand vient la séquence où on doit lui claquer la porte au nez, l'émotion arrive à son paroxysme.

Du vécu se cache derrière son expression figée; abandonné en ville à l'âge de deux ans et recueilli par Félicien.

Nous quittons finalement le plateau pour aller déjeuner : l'employée de Préfet nous a préparé un poisson-chat du Lac Ahémé, accompagné de purée de manioc, de bananes plantain frites, et d'une sauce oignon-piment (habituelle).

Nous y rencontrerons Armel et sa fille Line. Une gamine très attachante qui nous affublera du sobriquet de « Yovo ». Un sobriquet qui se révélera être, au finale, plus une insulte qu'une gentillesse (« Blanc », « trafiquant d'Esclaves », gloups). Mais elle est tellement mimi qu'on lui pardonnerait tout.

Armel est rompu à toutes les disciplines : Instituteur, artiste-peintre, sculpteur et éco-guide ; un véritable "Artistuteur". Pour preuve, ses fresques en bas-relief disseminé dans le village sont magnifiques.

Afin de détendre tout le monde après cette journée riche en émotions, Frangin sort les boules de pétanque. Débute alors un tournoi avec des joueurs locaux "pas manchots". Cette activité provoque l'intérêt de tous; chaque passant s'arrête, ramasse et soupèse les boules, nous les tend. Tous ont envie de jouer. Comme le jour va se coucher et que l'éclairage de ville n'existe pas, il nous faut malheureusement arrêter.

Ne perdant pas le Nord, nous entamons avec notre compatriote et Félicien un apéro Pastis-Saucisson. Vivien, le fils de Préfet, un adolescent multitâche très débrouillard, s'incruste à table. Tous les soirs, lui et ses amis dorment au bout du ponton de la maison sur pilotis juste au bord du lac. Un endroit où Frangin va d'ailleurs passer la nuit.

Commence la visite Eco-Benin que nous avions reporté pour participer au tournage. Nous apprenons notamment qu'il y a une ileau milieu du Lac, où se regroupent les chefs des 45 villages alentours pour discuter des problèmes, des pénuries de poissons et vénérer le Dieu du Lac. Avélékété Dossou, la divinité de l'eau. Lors de ces reunions occasionnelles qui peuvent durer 7 jours. De la musique se joue en continu et la pêche est interdite

Le Lac connaît des saisonnalités, du fait qu'il communique avec l'Océan. La saison des pluies repousse l'eau douce du Lac vers l'Océan = eau douce = saison du poisson-chat. Lors de la saison sèche, l'Océan avance dans le lac = eau salée = saison des crabes et des crevettes.

Durant le voyage, Frangin va m'enseigner les rudiments de l'organisation du voyageur automobile. Avant de prendre la route, il faut ranger DD, la voiture, une activité quotidienne indispensable. Frangin me fait bien comprendre l'importance de cette étape. Mon laisser-aller naturel en prend bonne note.

Ne perdant pas de temps, nous remontons encore le pays, traversant Abomey, la ville historique du Royaume de Dahomey, Dassa et Bassila presque sans nous arrêter. En sortant de Dassa, le compteur de DD (depuis Mouchan, Gers), affiche 113 417 kms.

Campement en brousse dans la forêt classée, située entre Bassila et Djougou, notre prochaine étape.

Bien que l'endroit soit propice aux insectes de tous poils, je ressens les sensations des petites bébètes sans jamais être piqué. Le dîner sera sommaire, du grignotage : graines, amandes, noisettes, raisins secs, accompagné de "Benin Libre" (cocktail subtilement improvisé par Frangin, dérivé du Cuba Libre : sodabi, coca-cola et citron )

Au lever, commence la mâtinée type : tables et chaises dépliées, eau bouillie pour l'infusion de citronnelle, weetabix, pain, pain d'épices, beurre de cacahuètes, Marmite, miel. Puis vaisselle, toilette (avec douche d'1 litre et demi d'eau, rangement de DD, pliage de la tente, vidange des eaux usées. Prets a partir...

Le long de la route, encore et toujours, filles et femmes portent les fagots, les paniers. Les hommes, eux, rentrent des champs, avec seulement leur machette à la main ou sous le bras.

Nous arrivons finalement au village de Papatia où l'on nous avait conseillé la grande fête du jardin botanique de la ville, sous l'égide de Rederc ONG (Réseau de développement des réserves naturelles communautaires). A cette occasion, les tribus des villages avoisinants nous offrent leurs danses traditionnelles, sketchs et chants.

Rencontre de la fondatrice allemande du jardin, en collaboration avec les guérisseurs locaux, servant à préserver les plantes médicinales endémiques de la région, mais également de deux suisses et une autre française qui nous assurera la visite de ce vaste jardin de 15 Hectares.

Après, c'est la fête ! Un moment de partage et de grignotage: beignets de haricots accompagnés de "Tchoukoutchou" (mil fermenté ressemblant à de la bièretiède ou à du cidre non sucré)

A notre grande surprise, nous retrouvons la jeune française et ses deux camarades à elles, allemande et suisse, rencontrées sur la cote, qui se joignent à nous. La suite de la soirée se passera au bas du village, à la discothèque-buvette. Tous les jeunes des environs viennent ici pour danser, jamais dérangés dans leurs gesticulations par les constants problèmes de sons.

La nuit sera courte, forcément. Après les salutations d'usage et remerciements au chef de village, Frangin et moi reprenons la route.

Kota Falls nous attend, les chutes de Kota, après un péage de chasseurs, censés nous protéger des bandits. Le GPS indique d'autres chutes plus loin sur la piste que nous empruntons. Nous ne les verrons jamais ces chutes, la faute à un DD embourbé dans une flaque de boue au milieu de la piste.

Alors que je coupe des branches, une bestiole, vive comme l'éclair, fonce sur moi et me pique, très fort. 7 jours de grattage, sans succès au tirage!

Trois heures plus tard et l'utilisation de diverses techniques (branches, grilles...), c'est avec l'aide d'un motard de passage que nous nous en sortons. Nous soulevons la roue grâce au cric. On creuse dessous. On remplit ce trou de grosses pierres et c'est reparti. Mais dans l'autre sens. On ne prend pas plus de risques.

Retour donc vers l'itinéraire initial: les chutes de Kota, dans lesquelles nous nous baignerons, y faisant un brin de toilette salvateur au passage. Repas au Lounge de Khofi qui nous parle de boulettes de termitières avec miel sauvage et poissons. Nous nous orienterons plutôt vers un repas conventionnel : omelette, piment, sauce tomate et igname frit

A Suivre... (dans l'article suivant, le site veut pas)


Commentaires

kaplan a dit :
posté le 27 October 2011 à 08:11
Yes \o/
Dommage que tu n'ais pas mis de texte, j'aimais bien ton compte rendu sur le site de ton frère !
J'aime bien l'ambiance des tofs de la barque au bord du fleuve, très chouette.
Et à nouveau : excellente l'installation du combo de la voiture : camping/déplacement :)

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 08:29
Thanks, Kap !! Venant de toi, ça a d'autant plus de valeur.

C'est grâce à ce combo que mon frangin voyage depuis presque trois ans.

Pour le compte-rendu, ça me paraît difficile de le mettre ici, vu que mon expérience fut riche en émotions.
Et, ici, qui dit émotion, est dit tarlouze ;)

gwendal a dit :
posté le 27 October 2011 à 08:36
O|O oupsss j'imagine les souvenirs d'un séjour comme celui-la :)

Superbes photos qui font bien partager ton expérience. Merci

P.S : Je ne savais pas que tu étais en famille avec Bruno Solo

Cyp a dit :
posté le 27 October 2011 à 09:27
Je serais également très intéressé par un récit de ton voyage de tarlouze.

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 09:38
salaud ! ça marche, mais je vais l'adapter.

@gwendal : merci ! En effet, les souvenirs sont plutôt intenses. Et pour info, Bruno Solo, c'est moi. D'ailleurs, je vous offre 5 euros gratuits sur partypoker.fr. Rejoignez moi à nos tables et recevez ce bonus de bienvenue sans faire de dépôt préalable. Pasque ça me fait plaisir !

gwendal a dit :
posté le 27 October 2011 à 09:51
Mince je ne vous avez pas reconnu monsieur Ktulu hors de votre milieu aquatique. Sinon je relance de 20.

LeChat a dit :
posté le 27 October 2011 à 10:09
Oui, jolies photos qui ont besoin du récit qui va avec !

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 12:27
Ca y est, c'est rectifié !

Bonne lecture.
Edit : deux fois que j'essaye de le sauvegarder, deux fois que l'article plante. Trop long ?

Cyp a dit :
posté le 27 October 2011 à 13:55
Excellent !

kaplan a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:02
Yes yes \o/
C'est mieux quand on a le son avec l'image ;)

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:08
y'aura QUAND MEME un deuxième article ;)

merci, gars, vous être bien bons !

JiHeM a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:12
Chouette récit ! (tarlouze)

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:58
Merki, JiHeM !! (je te crache très amicalement à la gueule)

LeChat a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:00
Merci pour l'histoire !

Selune a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:22
Récit et photos très sympas. J'aime notamment bien la barque au bord du fleuve comme Kaplan, et celle du danseur en cours de salto.

PS : Pour le titre, t'es à la limite de la violation de copyright vs ma blague pourrie sur ton premier article "béninois"

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:30
Merci !

PS : même si ça tient pas devant le triburnal (ici Bénin = béh nan), allez, je te dois combien ?

Selune a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:57
Une bière lors de la prochaine AsileCon parisienne ! (tu es bien sur Paris ?)

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 17:10
ah ouaih quand même :D

(et oui, pour Paris, vivement la prochaine)

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