Ah, c'était pas tout naze ? Bénin, j'te dis, c'était bien (suite et fin)

posté le 27 October 2011 à 14:17

Après ce repos et ce repas, nous arrivons à Tanguiéta, dernière ville avant d'attaquer la piste qui mene au Parc de Pendjari.Je prends le volant pendant ces prochains 50km.

Nous choisissons d'établir notre campement au Camp Numi. Reçus par Alfred, un mécanicien allemand à la retraite, ultra-dynamique. Il a passé ces trente dernières années dans cette région de l'Afrique. En véritable homme de brousse, Alfred fuit les villes africaines tant qu'il peut; sa femme et sa fille habitant à Cotonou pour cause d'école.

Afin de visiter le Parc dans les meilleures conditions, nous nous offrons un petit plaisir qui permet à Frangin de lâcher enfin le volant et de profiter de la journée qui vient. Un safari-brousse avec Chabich, le chauffeur, et Guerra, le guide, dans un des véhicules d'Alfred. Un 4X4 dont la banquette arrière a été réhaussée, permettant une bonne vision au loin et dans les hautes herbes. Surelevé = bonne vision, mais aussi surelevé = plein vent + myriade d'insectes dans la face.

Lors de ce premier jour ici, les animaux vussont : les antilopes Cobes, crocodiles, oiseaux divers (calaos, rolier d'Abyssinie, Jabiru du Sénégal, Ombrette, pintade) et un gosescargot. Un peu déçus de ne pas voir de grands animaux. Visiter les parcs pendant la saison des pluies expose les touristes à ce genre de déception. Comme les points d'eau sont plus nombreux, les animaux sont dispersés loin, profondément dans le Parc. Et les herbes sont plus hautes également.

Alors qu'en saison sèche, les herbes sont plus rases et les points d'eau, plus rares, généralement non loin des pistes, sont un point de ralliement des bestiaux assoiffés.

Une activité inattendue va néanmoins nous aider à passer le temps: une panne de démarreur et d'embrayage après deux heures de safari. Des tentatives de démarrage se feront en poussant le véhicule, à plusieurs reprises. Trois personnes ne suffiront pas pour cette rude épreuve, en plein soleil.

Heureusement qu'Hakim le guide de deux voyageuses françaises Anne-Sophie et Céline, arrive et donne un coup de main pour pousser le 4X4. Ca roule mais il ne faut désormais plus s'arrêter. Dommage! Frangin, au devant dans le 4x4 dysfonctionnant, aperçutune troupeau de pachyderme au détour d'un virage et, alors que nous les rattrapions dans la voiture suivante, il nous fit des signes que nous n'arrivions pas à interpréter. Pas de satanés éléphants pour nous.

Le deuxième jour au Parc: cette fois, nous prenons DD.


Harnaché sur le toit de la voiture, je surveille les environs pendant que Frangin conduit,et nous echangerons les roles. Un peu plus de chance cette fois: gyps africains, Rolier d'Abyssinie, chacal, pintades, écureuil (si, si !), varans, cobes, babouins, calaos, crocodiles, patas rouges (singes), grues couronnées.


Finalement, l'animal que l'on aura le plus vu au Parc de Pendjari est la mouche TséTsé. Et pour illustrer nos journées Safari, mon dicton sera: A Pendjari, pendant la saison des pluies, les grosses bestioles, tu ne les vois pas. Pour les petites, c'est facile, elles sont sur tes bras.

La pintade au finale sera la seule viande de brousse que nous dégusterons.

Lors de l'apéro, Alfred nous fait part de son seul regret: Ici, il a donné. Les gens ont pris ce qu'il donnait, mais il n'a jamais rien reçu des locaux... jamais un cadeau de bonne intention... jamais. Du coup, je lui donne ma pierre-à-feu, il apparait tres emu et nous offre une biere. Apéro suivi d'un dîner avec alfred autour du T3 de Volkswagen, le futur projet d'investissement de Frangin.

Suite de l'initiation au voyage selon mon frère : bien sûr, je pense constamment aux belles rencontres, aux beaux endroits du Bénin. Frangin m'explique qu'il faut aller de l'avant, quitter un pays pour en découvrir un autre, aller chercher de nouvelles aventures... et c'est la même chose pour les gens.

A présent, direction Porga et la frontière du Burkina. Au revoir le Bénin et Bonjour le Burkina!!!


A la frontière burkinabée, 75 camions attendent leur tour. Une file gigantesque que nous dépassons pourtant. Une fois arrivés au bureau de l'immigration, la raison de cette file se révélera à nous: la grêve des douanes béninoises. Nous passons malgré tout sans encombres. Après un détour pour jeter un oeil au Lac Kompienga, nous posons campement dans la brousse, à quelques kilomètres du plan d'eau et à un kilomètre de la piste pour rester le plus invisible possible.

(A suivre dans les commentaires... putain, j'en chie, là)


Commentaires

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:44
Survivorman, le test : je tente de faire du feu à l'ancienne ; hand drill, à l'arc, à la scie... rien n'y fait, quelques volutes de fumées récompensent mes efforts, mais pas d'incandescence, pas de charbon ardent pour faire prendre le fagot de brindilles. Il faudrait être plus patient et motivé, parfois cela demande une demi-heure de friction. Mais j'y arriverai un jour, j'y arriverai.

Pendant mon acharnement sur mes maudits bouts de bois, Frangin cuisine. Des nouilles sauce Rabiatta et piment of course. Puis jeux de dés : 5000 et Yam's (ça change !)

En pleine nuit, nous sommes réveillés par des lampes-torches qui balaient notre tente. Comme cela arrive en cas de réveil brusque, on pense à tout et au pire en premier. Des chasseurs, des voleurs, braconniers ou locaux qui nous pistent... mais finalement, ce ne sont que des vachers et leurs troupeaux qui passent autour de DD, certainement aussi surpris de tomber sur notre véhicule que nous d'être réveillés par leur passage. Ils ne nous dérangeront pas...

Le Burkina étant deux fois et demi plus grand que le Bénin, la densité de population est plus faible; nous croisons moins de gens. Sur les routes, quelques motos, surtout des vélos et des carrioles tirés par mes animaux préférés, des ânes.


KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:45
C'est incroyable comme nous passons du temps à saluer ou à répondre aux salutations des locaux. Dans nos contrées, c'est plutôt rare de saluer les noirs qui passent.



Arrivée à Ouagadougou. La circulation est à nouveau dense. Nous prenons la direction l'OK INN, un hôtel signalé à Frangin par d'autres voyageurs. Camping, Wifi et piscine gratuits pour peu que nous mangions quelque chose au restaurant. Chose que nous ferons pour profiter de ces facilités et ainsi se rafraîchir pour passer les derniers jours du périple. Et deux heures avec une bonne connexion internet, ça fait du bien.

Après une mâtinée dans le centre de Ouaga et nous être renseignés sur les divers lieux de concerts qui s'offrent à nous, l'un des serveurs de l'hôtel, Marcel, nous conseille le Jardin de l'Amitié tenu par son neveu. Situé juste à côté du rond-point des Nations Unies, ce lieu se révèle parfait pour une dernière soirée en Afrique.

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 14:45
Du bon manger nous sera servi et de la bonne musique nous aura bercé. Le gérant du lieu, Nestor, nous tiendra d'ailleurs compagnie toute la soirée. Comme quoi, nous sommes vraiment des mecs sympas.

Le groupe du soir est Super Mandingue, des musiciens et chanteurs originaires d'ici et du mali pour la plupart et chantant en Bambara (Mali). Il nous gratifiera d'adaptations de Salif Keita, dont nous sommes, Frangin et moi, très friands. Chanteurs, chanteuses, griots, musiciens guinéens et burkinabés, se succédant sur scène, dans des mélanges toujours épatants, habitués qu'ils sont de jouer ensemble en ce lieu. Je me permets même de faire chauffer la piste de danse à l'invitation de Nestor et des personnes sur place. Encouragé, je ne me sens pas ridicule, malgré quelques rires au fond (tssst) et l'effet gyrophare dans la nuit....

Le samedi, mon dernier jour ici. Alors que nous passons tranquillement la journés à l'hôtel, qui serait parfaite si les moustiques ne nous aimaient aussi fort, nous assistons à un cours de natation avec quatre mamas de Ouaga. Des leçons de plongeons qui virent au concours de "ploufs".

Bien désolé de devoir partir, de quitter Frangin, de ne pas partager de nouvelles découvertes avec lui, au Mali, en Mauritanie, au Maroc... je ne saurai exprimer ce qui me désole le plus. Mais aussi tellement enchanté par ces moments partagés avec lui, tout ce que l'on a vu ou juste aperçu. Un premier pied dans l'aventure qui en appellera sûrement un autre dans le futur. Quoiqu'il en soit, il m'en a donné le goût.

Moins sympa : les passage en douanes et l'attente à l'aéroport de Ouagadougou. Heureusement que mes nouvelles expériences avec Frangin et que mes pensées ont été fortement enrichies. Ca passe le temps.

(en)FIN

N.B : Concernant la communication avec les locaux, il est important de ne pas poser de questions suggestives. Par défaut de compréhension, par méconnaissance, et surtout pour ne pas contrarier, la réponse des locaux sera quasiment systématiquement « oui ».

Exemple : ne pas dire : « pour aller à tel endroit, c'est par là ? » en indiquant la direction. Privilégier le « Où se trouve tel endroit », bras le long du corps.

N.B : Frangin et moi rencontrerons tout au long du périple des difficultés pour faire de la monnaie, personne n'en a. Nous devons constamment insister. La raison de ce manque de monnaie n'est pas claire. Forcer les voyageurs à donner plus = forcer le pourboire ? Pas assez de pièces ? Mauvaise distribution de celles-ci ?

JiHeM a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:05
Ouais ça c'est chiant, dans tous les pays pas trop développés que j'ai fait je passais la moitié de mon temps à tenter de casser mes "gros" billets (l'équivalent de 10~20 dollars c'est déjà un gros billet)...

Le pire c'est en Argentine, pays pourtant plutôt développé. Ils sont complètement fous avec les "monedas", les pièces de 1 peso, au point de ne jamais vouloir les lâcher. Si tu payes un truc qui coûte 9 pesos avec un billet de 10, ils préfèrent encore te rendre un billet de 2 que de lâcher la précieuse pièce (sans oublier de te fusiller du regard au passage, à quoi tu répondras par le grand sourire naïf de celui qui ne comprend pas).

Zeb a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:07
Excellent, *bave*

superbe récit, merci.

J'ai bien aimé le "gyrophare". Ayant connu ça à Trinidad, je disais plutôt "non mais t'es pas blanc, t'es fluo, on te voit même la nuit en plus". Après selon les gens c'est marrant ou dangereux d'en jouer.

*bave*

[edit]Et tout comme Jihem, après avoir trouvé un endroit pour retirer de l'argent "secure", tout de suite trouver un moyen de casser les gros billets (gros restant relatifs comme l'explique Jihem)

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:13
et vous auriez une théorie là-dessus ?

(merki, Zébu ! Toute le mérite de mon aventure et du "gyrophare" revient tout de même à mon maître de stage: Frangin ;)

Zeb a dit :
posté le 27 October 2011 à 15:26
Disons que pour mon experience personnelle c'est pour éviter 3 choses:
1/ éviter de me trimballer avec des grosses coupures
2/ et donc éviter de sortir un billet de 100TTD (Trinidad & Tobago Dollars, 100TTD = environ 12 euros) pour acheter une bière à 8TTD, et regarder le vendeur agacé d'avoir à vider sa monnaie pour récupérer un billet qu'il ne refourguera pas de si tôt. (je me suis fait engueuler plusieurs fois, gentiment par les gens qui me connaissaient, moins gentiment par les autres)
3/ permettre de payer le prix exact pour éviter de blablatter sur la monnaie qui aurait du être rendue.

Et sinon les grosses coupures je les garde pour les sorties la nuit: bars, boites etc... où c'est tout de suite plus cher et accompagné t'as vite fait de faire fondre ton capital.

kaplan a dit :
posté le 27 October 2011 à 16:11
Zeb a écrit :
3/ permettre de payer le prix exact pour éviter de blablatter sur la monnaie qui aurait du être rendue.


Oui, point essentiel (avec la sécurité bien sur. Eviter de sortir devant tout le monde la moitié du salaire local juste pour payer ta bière).
Sur des trucs dont tu connais plus ou moins le tarif (petits bus locaux si tu l'as déja pris, repas dans un restau ou tu es deja venu), si tu tends le gros billet, tu VAS te faire enfler et tu vas passer une dizaine de minutes à avoir ta monnaie (et encore tu pars mal parce que tu sauras pas expliquer que tu connais le prix si tu parles pas bien la langue).
Si tu tends le billet arrondi supérieur, tu es presque certain qu'on te rendra correctement la monnaie (presque, il faut quand meme que tu tombes sur des gars qui essaient ;) ).

KtuLulu a dit :
posté le 27 October 2011 à 17:14
d'accord. L'explication principale serait que c'est galère à écouler, même pour les locaux.

Bien noté, thanks, buddies ! C'est tellement dur à avoir que j'en ai même ramené en France ;)

Frangin a dit :
posté le 28 October 2011 à 10:34
Je sais bien que tu as piqué des petites coupures (ou jetons comme ils disent aussi), ne me laissant que dégobiller...

Merci pour ce récit qui retrace fidèlement notre aventure!

Repiemink a dit :
posté le 28 October 2011 à 11:17
Frangin a écrit :
Je sais bien que tu as piqué des petites coupures (ou jetons comme ils disent aussi), ne me laissant que dégobiller...


Que cette blague entre dans le panthéon des Paul Emploi


Et salut le Frangin _ö/

kaplan a dit :
posté le 28 October 2011 à 12:31
Mon Dieu, le frangin du Barbu à tentacules !
C'est une invasion d'islamistes canal R'lyeh!
f34r §

KtuLulu a dit :
posté le 28 October 2011 à 16:51
dammit, l'ami m'épie. Je suis survrillé.

Conikafik a dit :
posté le 28 October 2011 à 21:11
SALUT LES FRANGINS !

KtuLulu a dit :
posté le 29 October 2011 à 12:56

Selune a dit :
posté le 30 October 2011 à 15:13
Of course I would say !

hohun a dit :
posté le 31 October 2011 à 09:23
Ktululu est en fait le chanteur de Eels.

carwin a dit :
posté le 31 October 2011 à 10:58
Très chouette carnet de voyage !
(chtite question, z'êtes pas passé par Ouidah )?

KtuLulu a dit :
posté le 31 October 2011 à 12:39
thanks, Crawinou !

Nous sommes effectivement passé par Ouidah à la recherche d'un contact que l'on a jamais trouvé, car il n'habitait pas encore à l'adresse indiquée (Frangin appelle ce phénomène de désinformation : "le téléphone africain").
On ne s'est pas attardé là-bas bien que la culture vaudou y soit importante.
Le bar rasta de Grand Popo sur la côté nous attendait.

Tu connais quéqu'un de là-bas ?

@hohun : Il est moche. Merci.

carwin a dit :
posté le 31 October 2011 à 16:34
Bah j'ai une amie qu'a de la famille là bas. J'en ai un gardé un très bon souvenir.
Il doit me rester quelques photos du temple des pythons. Ceci dit, c'est vrai que les plages de Gran Popo et la bouffe sous les paillotes, c'est quand même plus sympa comme programme ;)

KtuLulu a dit :
posté le 31 October 2011 à 18:11
ah mais t'es déjà allé là-bas ?? Incroyab', comment t'as pas flambé là-dessus quand je t'en ai parlé ;)

hohun a dit :
posté le 31 October 2011 à 18:41
@ktululu : en même temps on voit pas grand chose sous la barbe/casquette/lunettes !

KtuLulu a dit :
posté le 31 October 2011 à 19:58
agaddonc, hohun :
KtuLulu (avec Joséphine et Angelo)


Mark Oliver Everett (avec une rembarde et de l'eau) :


La différence majeure qui jump aux yeux : je SAIS sourire.
Accroche toi pour en trouver une du chanteur avec cette même capacité à exprimer son bonheur :D

carwin a dit :
posté le 31 October 2011 à 20:14
KtuLulu a écrit :
ah mais t'es déjà allé là-bas ?? Incroyab', comment t'as pas flambé là-dessus quand je t'en ai parlé ;)

Effectivement, j'ai du mal à... (mais du passé faisons table rase :)

kaplan a dit :
posté le 31 October 2011 à 20:42
KtuLulu a écrit :


Sympa tes lunettes Kutlulu !
Par contre, sur la photo avec le chanteur, pourquoi elle fait la tronche Joséphine ?

KtuLulu a dit :
posté le 31 October 2011 à 21:51
Pasque Joséphine, elle aime pas voir les gens partir, alors que Mark Oliver, il adore ?

russianbrides a dit :
posté le 26 February 2012 à 14:03
The motor puzzles a camp. The bias lusts underneath the graphical curtain. The shape attacks. The listening east pictures the fragile soundtrack. A constitutional queen stirs under a socket. The alphabetical safeguard compresses an accompanied tennis.

Ceacy a dit :
posté le 26 February 2012 à 20:38
ATTACK OF THE HAIKU BOTS§§§

hohun a dit :
posté le 26 February 2012 à 21:00
On dirait ma voisine sur le palier de porte.

kaplan a dit :
posté le 15 March 2012 à 19:43
T'as des Russian Brides sur ton palier ?
Je peux passer chez toi te dire bonjour toussa ?

hohun a dit :
posté le 16 March 2012 à 11:18
Non, elle est vieille, moche et elle pue mais elle débite aussi des phrases de ouf toute seule. Par exemple quand je fais caca (les chiottes ont une micro fenêtre qui donne sur le palier, oui c'est bien foutu) je l'entends souvent déblatérer, c'est un peu ma gameboy à moi.

Poster un commentaire

Invité

Vous souhaitez commenter immédiatement ce billet. Vous ne pourrez pas l'éditer une fois envoyé.

Membre

Vous êtes membre ou souhaitez vous créer un compte sur l'asile.fr