Retour au bercail

posté le 23 April 2008 à 20:53
Pas d'idée de jeu de mots pour le titre, tu l'as échappé belle.

Conikafik ayant (ndlr: magnifiquement) défriché le terrain omanais en matière de blog, je n'ajouterai rien de plus mais je lui donnerai juste raison: putain, grands dieux, que ce fût bon.







...

Imageshack étant bien galère pour les 150 tofs prévues, vous trouverez ICI un vrai album d'instantanés de là-bas dis.


Akoibon

posté le 03 March 2008 à 00:06
(Edouard_Baer_2004)

2 euros 99 sur un
[baliseahah=http://www.cdiscount.com/dvd/dvd-comedie-theatre/dvd-akoibon/f-1041101-3700173214415.html
]
célèbre site de VPC
[/baliseahah].

Allez quoi, pourquoi pas ?

Humour Canal, absurde, mises en scène d’en abîmes, pas cher.

Action : Clic, achat.
Réaction : empilement sur la colonne des DVD à voir.

Une semaine passe (boulot, glande, dodo, boulot, glande dodo).

Un DVD qui passera après Dumb et Dumber, Truands, Office Space, la Route des Indes...

Mais pourquoi ce soir ? KtuLulu rentré bord de mer, un peu fatigué, dodo tôt.

Allez quoi, pourquoi pas ? Humour Canal, absurde, film pas long. 94 mns. Jean Rochefort.

Zapette. Musique. Voix off.

Comme ce film part grave en couilles, il devient inracontable mais totalement jouissif. Je ne peux qu’en conseiller fortement la vision. (2 euros 99 seulement)

Le décor principal : Un hôtel en mode survie. Cet hôtel est sur une pitite île, proche d’un camp militaire qui, toutes les nuits, teste ses bombes. Sur cette île vit une troupe d’artistes glandeurs, montée par un ancien jet-setteur paumé, qui s’escrime à préserver la mémoire (très floue quand même) de ce haut lieu de la Jet-Set d’il y a 30 ans. Une intrigue initiale amène jusqu’à cette île mais comme j’ai pas envie de la raconter, je passe à autre chose.

Chris Barnes (Jean Rochefort), l’ex-roi de la nuit, est à la Jet Set ce que le colonel Kurtz est à la guerre. Une statue vivante qui se fissure. Un vieux souvenir qui s’affole. Une folie qui prit vie sur mon écran TV (70 cms en action et au repos) ce dimanche.

balise Spoiler : Certains personnages redeviennent peu à peu des acteurs qui perdent pieds dans un film qui tangue.
fin balise spoiler

La voix off, incarnée par Gilles Gaston Dreyfus, s’inquiètant de la tournure que prend le film sera la première victime de cette folie.

Fellinien, godardien, Patrick Schulmannien. Casting impeccable : Benoit Poelvoorde, Atmen Kelif, François Rollin, Josée Dayan, Chiara Mastroianni, Nader Boussandel (acteur aussi), Georges Moustaki et Jean Passe.

Je compléterai cet article au prochain visionnage. Ce soir en tout cas, j’ai trop adoré. Trop.

Bisous.

Ton Ktu

Idiocracy

posté le 21 February 2008 à 00:01
idiocracy de Mike Judge (Beavis & Butthead, King of the Hill) est crétin.



la bande-annonce spoiler:



Comme la crétinisation est le thème même du film, je m'abstiendrai de signaler que ça en devient parfois horripilant.

Le peetch: Joe Bauers, un militaire planqué, moyen en tout, se retrouve propulsé par cryogénisation dans un monde futuriste. Comme dans la planète des singes, le monde du futur est uniquement peuplé de crétins, dirigé par des un peu moins crétins. Tout ça parce que l'humanité, par flemme, a fait le choix d'arrêter de lire et a préféré dire "Stop à l'instruction !" plutôt que de se forcer à la culture. Dans cet univers sordide qui voue un véritable culte aux violents coups de pied dans les boules, Joe a de quoi devenir un génie.

question: pourra-t-il sauver ce monde au bord du coma cérébral avec ses capacités qui restent de type moyennes ?

Spoiler : afficher/masquer
autre question: pourquoi s'obstiner à montrer ces stades qui se lèvent comme un seul homme et applaudissent le héros. D'accord, le film dénonce un appauvrissement intellectuel à venir mais pourquoi faut-il que ce genre de scène de liesse populaire apparaisse même dans une satire ?


J'ai aimé.

Crétin.

"Pour faire le portrait d'un oiseau"

posté le 15 January 2008 à 23:54
Un texte de J.Prévert joué par LeChat

"Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
C'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucment
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau."






Retranscription: KtuLulu pour lasile.fr:)ltd

Terry Gilliam en short

posté le 29 December 2007 à 20:57
J'en ai rêvé, Youtube l'a (enfin) fait.

Storytime (1968)



Alleluia !

Brainsport

posté le 26 December 2007 à 21:12


Un vacarme assourdissant à déchirer les tympans. Un bout de silence. La voix féminine de l’ordinateur d’accompagnement qui arrive du loin se fait plus présente, plus enveloppante. En mode traduction universelle 5.2.2.a.

« Ralph, détends-toi, Ralph. Les relâche tes pieds, tes épaules et étire. Jambes étire tous tes muscles, cou, bras, jambes. Ration prends une profonde inspi. Mum gonfle tes poumons au maxi. Tement, maintenant, expire len. Long une longue inspiration. Fruitées ton corps est maintenant baigné d’une eau tiède, parfumée senteurs fruitées. Rait le soleil appa. Une brise salée te purifie les naseaux. Cuisse AAAAAH quelque chose passe sur ton pied et remonte, longeant ta. Un cobra.»

Le couvercle de la cabine s’éjecte. Le touriste se réveille en sursaut, puis se fige, tétanisé. Il éprouve quelque difficulté à desserrer les machoires. « Putain ! Un putain de cobra c’était ».
En sueur, il halète. « Mais, pourquoi t’as fait ça ? J’ai flippé comme jamais ».
L’ordinateur : « De traverser pendant que tu m’écoutais, 950.000 kilomètres à travers la galaxie tu viens de traverser. Pénétrer le bouclier du Parc. Séquence telle chose ne se fait pas sans quelque con. »

Ralph Mustang, se remettant de son émotion: « La sensation m’a plu. S’pas dégueu. S’t’à se refaire. Un sacré coup de speed quand même. Wouffff » Il frémit. « On est où, là ?»

« Lexis Stadium. Terminus. Je file en pause » L’écran de l’ordinateur s’éteint. Et fume.

Le touriste dans sa propre ville se relève et émerge de sa capsule.

Lexis Stadium est dans le quartier chaud de Disneyland Saturne. Il est très dangereux d’y circuler à pieds. Pourquoi a-t-il choisi cette destination quand l'ordinateur d'accompagnement le lui a demandé ? Ralph ne saurait l’expliquer.

Aux alentours de Lexis Stadium, il est conseillé de circuler en transports en commun. Le tout est de réussir à en attraper un. Les véhicules d’aujourd’hui vont tellement vite que l’urbain n’arrive jamais à temps.
Ralph d’ailleurs le loupe à chaque fois. Là, de trouver cette capsule, il a eu de la chance. De celle qui ne se répète pas si souvent. Une exception.

Ralph : « Et le suivant est toujours bondé. Toujours bondé. Et encore. Non merci, j’prendrai le prochain. »

Il remonte dans la capsule pour y réfléchir quelque temps, regardant le défilement des véhicules supersoniques, en attendant. Et, hypnotisé par ce fascinant spectacle, y piquer un roupillon.

Ralph se réveille haletant, en sueurs. Une nouvelle fois pourtant, la sensation le fait tomber en pâmoison (= kiffer).
« Et là, je suis où, là ? »

version 5.2.2.a : « Ton point de départ. L’explosion aux Mines d’ActéO.»

Assourdissant à déchirer. Les tympans.



13 euros 20.

FATTY

posté le 21 November 2007 à 18:36
Et donc, je profite de l'inspiration de Ceacy pour balancer un vieux truc. Et tant pis si c'est encore un chef-d'oeuvre.

FATTY


LAVERIE DU TROTTOIR D’EN FACE.

L’horloge de la laverie automatique indique 21h30. Plus qu‘une demi-heure avant sa fermeture. Une femme est assise sur la banquette. Trois jeunes hommes, plutôt bien bâtis, sont affairés sur les machines. Il s’agitent calmement autour d’elle.
Elle pourrait craindre pour ses fesses, mais il n’en est rien. Tous trois sont bien trop concentrés sur leurs occupations. Elle a passé 60 printemps mais ne devait pas être très jolie, il y a 160 saisons.

Le choc des cultures. Elle, algérienne d’origine, n’est pas habituée à voir des mâles se rabaisser à s'occuper une telle tâche.
L’un, la vingtaine, sort les affaires sales de son sac. Un autre plus âgé sort les propres de la machine n°5. Le troisième essaye de mettre en route les séchoirs pour la troisième fois.
Il peste, fouillant nerveusement ses poches pour y trouver quelque piécette qui lui manque pour lancer le cycle. Officiellement, la femme montre qu’elle compatit à leur sort. Elle s’en amuse intérieurement. Elle ne va pas leur offrir son aide, oh, non. Elle va plutôt rêver. Rêver que tous trois sont ses esclaves et que ce qu’ils font, c’est pour elle, rien que pour elle.
Elle devient Cléopâtre.

TOIT

Sur le trottoir d’en face, tout en haut d’un imposant bâtiment gris et sale, un individu cagoulé rampe. Protégé de la lumière des néons, il se déplace sur les toits avec une agilité certaine.
Il s’arrête devant une fenêtre en plexiglas surplombant la plateforme bétonnée puis cisaille avec précaution le cadenas de sécurité qui la ferme. Tel un contorsionniste, il se glisse par la maigre ouverture en faisant bien attention de ne pas toucher la grille métallique qui, en faisant contact avec le cadre, déclencherait l’alarme.
Allongeant ses bras au maximum, l’acrobate dénude deux des fils, les connecte à l’aide d’un arceau isolant puis les coupe. En passant au travers de l’arceau, l’alarme ne se déclenchera pas. Il peut à présent entrouvrir plus largement son discret entrebâillement.

Après une chute de presque trois mètres, l’individu atterrit sur ses ballerines. Tout en souplesse. Tout en silence.

Le cambrioleur reste quelques secondes immobile, un genou à terre, afin de savoir si son intrusion a provoqué quelque changement. Mais rien.
Il longe alors les murs et remarque la caméra au bout du couloir. Le temps d'un balayage, il rejoint un coin non couvert par l'objectif et pénètre dans la cage d’escalier.

COULOIR

Les deux pans de l’ascenseur, mis hors service pendant la nuit, s’entrouvrent péniblement. Puis sont bloqués par un écarteur métallique. Faisant joué sa manivelle, l’intrus parvient à créer une ouverture suffisante pour y passer son corps. Il se hisse à présent hors de la cage d’ascenseur... aussi discrètement que possible. Toujours à l'affût.

Quelqu’un approche.

Après avoir fait quelques pas feutrés, l’inconnu se tapit subitement dans l’ombre. Quand la lumière de la torche se rapproche trop de lui, il disparaît derrière.

Balayant les murs du couloir d’un mouvement de balancier, la MagLite produit l’effet d’un son et lumière. Mais sans le son.

Le gardien du lieu fait sa ronde le plus machinalement du monde. Il s’amuse avec le faisceau lumineux comme un chat avec la pelotte de l’aine.

Le veilleur de nuit n’a pu déceler la moindre trace de présence de l’intrus.

JIM FATTY DEHNOWSZIC

Comment aurait-il bien pu voir quelque chose d’ailleurs. Jim « Fatty » Dehnowszic est du genre à être carrément à l’ouest. Matin, midi et soir. De préférence avant les repas. Ce handicap majeur aurait dû lui interdire l’accession à cet emploi de gardiennage. Et pour tout autre emploi sérieux. Heureusement pour lui, il a toujours eu de très bonnes relations avec ses professeurs, avec sa hiérarchie. Comme si il était un papier transparent pour lequel on éprouverait un minimum de respect.
Tout le monde le sait, il est incompétent, Jim. Incompétent mais sympathique. Il ne fait jamais de vague. Enfin, ça dépend de la surface.
Dans ce laboratoire de taille familiale, il n’y a pas grand chose à voler de toute façon. Hormis peut-être quelques vagues idées de concepts. Et peut-être aussi les appareils d’analyse, fruit de dix années de recherche, qui coûtèrent tant de masse capillaire au collectif de scientifiques qui travailla sur le projet. Enfin bref, le poste n’était pas indispensable mais ça rassure toujours de savoir que quelqu’un garde la boutique. Aussi peu intéressant soit-il.

En plus d’être à moitié con, Jim « Fatty » Dehnowszic est aussi imposant que son surnom l’indique. Chaque déplacement lui est pénible. Gravir un escalier est une torture. Et le sprint, quasiment un suicide.

Fatty essaya tant bien que mal de réduire de moitié ses quantités d’aliments habituelles. Des aliments qu’il aime par-dessus tout; tout ce qui contient sucre ou gras. Son pêché mignon, le mélange des deux. C’est encore mieux. Mais la tentation d’en engloutir toujours plus assaillait son esprit chaque seconde de privation qui passait.
Ses efforts à chaque tentative ne duraient pas longtemps.
Seulement deux minutes après avoir refusé la 5e viennoiserie de la matinée, il fut repris de sa folie vorace. Fatty dépassa son record personnel haut la main.

Six mois plus tard, son pèse-personne devait rendre l’âme. Et Jim, atterré, le regarda mourir. C’est après ce triste évènement que le déclic se produisit.

LE DOCTEUR VANESSA DONE

Conscient qu’il devait radicalement changer de mode de vie pour survivre à sa quarantième année, Fatty se décida à prendre un rendez-vous avec la nutritionniste la plus cotée de l’université d’à côté. Un rendez-vous avec le Dr Vanessa Done. Raaah. En temps normal, une diététicienne de sa stature ne se rabaisse jamais à soigner un individu sans le sou. Et qui, Dieu sait qu’il a raison, pense avoir raté sa vie. Un type comme Fatty Dehnowszic.

Jim se dit qu’il n’a rien à perdre à essayer de composer son numéro.

Une bien belle femme que ce docteur Done quand même. D’âge presque mûr, elle commença à enseigner à Genève alors qu’elle n’y était qu’étudiante. Vanessa triompha de l’Everest à deux reprises et, pour se remettre les pieds sur terre, fréquenta la misère dans les léproseries de Calcutta.

Elle y trouva d’ailleurs son cœur. Un coeur tout neuf, empli de cette ferveur qui annihile toute ambition démesurée de gloire.

Après deux maris, difficiles à vivre au quotidien, Vanessa s’essaya au célibat. Et finalement, s’en contenta. Comme elle ne pouvait avoir d’enfants, elle soigna et aima ceux des autres. En Inde, d’ailleurs, elle appris l'art et la manière pour exorciser les fringales en un simple claquement de doigts.

A défaut d'enfants, des amants. Vanessa en eu des centaines. Le Docteur Done n’a jamais eu à rendre le moindre compte à aucun d’entre eux. Ni aux trafiquants de drogue petits et moustachus, ni aux juges les plus puissants, aux philosophes, ni même au Prix Nobel.

KHALIL LADHOUSI, PRIX NOBEL DE LITTERATURE

Ce génie, mort dans les bras de Vanessa, un sourire aux lèvres et un godemichet à la main.
Alors que Vanessa commençait à peine à s’amouracher de ce génie littéraire. Un homme passionnant. N’importe quel mot craché par sa bouche respirait l’aventure. Khalil Ladhousi eut quand même le temps de croiser une dernière fois le regard de Vanessa avant de succomber à sa méningite foudroyante.

Vanessa pleura des jours entiers, entre deux rendez-vous. Elle n’avait pas éprouvé cela depuis son adolescence et son premier chagrin d’amour. Ce triste souvenir qui la rendit stérile à jamais. Et là, alors qu’elle songeait à nouveau à confier ses sentiments à un homme.
Celui-ci la quitta, sans un mot, en pleine extase. Elle eut juste droit à un râle incompréhensible. Khalil est parti sans qu’il eut à lui rendre de compte. Raide. Décédé de cette mort subite qui ne laisse même pas le temps de voir défiler sa vie.

JIM ET VANESSA

Jim Dehnowszic s’était bien préparé à son premier rendez-vous avec le Docteur. Car il eut finalement le courage de l’appeler.

Un soir, alors que ses secrétaires étaient partis depuis bien longtemps, Vanessa prit elle-même l’appel de Jim. Jim devint tout fébrile à l’autre bout du fil quand il découvrit l’identité de son interlocutrice. Il tremblait, rendant sa voix chevrotante.

Vanessa s’assit sur le bureau et tenta de communiquer avec lui.

Par un bref échange téléphonique, elle parvint à rendre à Fatty ce qui lui manquait le plus. L’espoir. Car, selon Vanessa, Fatty pouvait changer. Transformer son mode de vie ou de pensée. Qu’il lui manque juste un peu d’aide extérieure pour se sentir mieux... et Jim but et crut ces paroles.

Vu l’impact de leur conversation téléphonique, Fatty pensa que la réalité de leur rencontre allait être quelque chose d’énorme.

Tellement leur connexion était forte, dès les premiers entretiens, Vanessa osa même trahir le secret professionnel. Elle osa raconter à Jim l'histoire des deux femmes qui attirèrent tant l’attention de Fatty dans la salle d’attente.

Deux amies, très très proches, qui ne pouvaient se passer l’une de l’autre depuis qu’elles avaient posé ensemble pour des photos à caractère saphiques. L’une, plutôt fine, voire maigrelette, et l’autre dotée d’une solide et grasse charpente.

Elle étaient tellement proches l’une l’autre que quand l’une perdait des kilos, l’autre récupérait exactement la même masse. Vanessa leur conseilla juste de rechercher l’équilibre car elles devaient éviter ces constantes variations de poids néfastes à leur équilibre individuel.

Au résultat, peut-être que l’une ou l’autre se trouverait trop grosse ou très maigre, mais ce serait la meilleure alternative à leur bonheur. Puisque la séparation paraissait inconcevable.

JIM FATTY DEHNOWSZIC

Se dégageant de l'ombre, le cambrioleur se met alors à suivre Jim, perdu dans ses pensées.

Après avoir fait tombé sa lampe torche, Jim se retourne et entraperçoit le mouvement furtif de l’intrus.

Ce dernier trouve le temps de repasser dans son dos. Jim s’en rend compte.

Trop tard.

COULOIR

Fatty est à terre, immobile, laissé pour mort.

Sa graisse empêcha pourtant le tueur de finir son boulot. La corde à piano ne pénétra pas assez sa chair pour le priver entièrement d’oxygène.
Jim saigne abondamment mais parvient encore à se mouvoir. De ses yeux embrouillés par ses propres globules, il parvient quand même à localiser l’alarme incendie plaqué sur un mur. Juste à côté de la porte que l’intrus vient d’emprunter.

Jim rampe comme il peut pour essayer d’atteindre le boitier. Pour se donner plus de force, il se met en tête de belles images : sa deuxième fiancée. Celle dont il éprouve la fierté de l’avoir baisé dès le premier soir. Puis il pensa à ses retrouvailles futures avec Vanessa. Une entrevue au coin du feu. Il lui parlerait de tous ces problèmes. Et elle l’écouterait. Elle le conseillerait tendrement en lui caressant les bourrelets.

A cette idée, il parvient à se redresser et à avancer de plus belle. Une belle pensée, c’est un mètre de gagné. Il est presque arrivé au niveau du boîtier rouge de l’alarme. Elle n’est plus qu’à un mètre au dessus de ses mains tendues. Il n’a qu’à se redresser sur les genoux afin de briser la vitre et tirer la manette.

Mais la douleur devient maintenant trop importante. Elle déchire toute volonté. Il se vide de son hémoglobine, centilitre par centilitre.

Fatty se replie sur lui-même et lutte pour rester éveillé. Contre l’engourdissement. Contre le froid. Contre ces pensées qui n’ont qu’un objectif : le faire lâcher la rampe.

En proie à une hallucination, il crut un instant apercevoir Vanessa, Vanessa Done, attendant l’ascenseur. Son inconscient lui parle. Le somme de rester éveillé. Vanessa rit aux éclats après une blague mineure. Ceux qui l’entourent sont flous. Il n’y a qu’elle. Il croit se reconnaître à ses côtés. Mais redétourne son attention pour la recentrer sur Vanessa. Vanessa Done.

Jim est affalé, juste devant la porte des archives où s’est enfermé l’intrus.

La poignée de la porte bouge, mais rien ne se passe. Fatty la bloque de tout son long, de tout son poids.

De l'autre côté, le cambrioleur, dans une langue étrangère, s’époumone à essayer de l’ouvrir. Ses coups d’épaule n’y changent rien. Puis, l’intrus ne bouge plus. Il doit penser.

« purain de merle, ai oublié la sauvegarde. Le jeu bug et j’ai oublié la sauvegarde. »

Encore deux trois coups d’épaule et nouvelles tentatives de crochetage. Rien n'y fait.

« Merde. Je recommence pas ce niveau, pas question »

Plus que 4 heures avant la relève. Jim doit tenir. Il doit penser à elle. Il va penser à elle. Mais, jusqu’à maintenant, a-t-il jamais cessé de le faire. Il va probablement devoir reporter son rencard. Tenir. Tenir.

TOIT

La silhouette d’un chat de découpe dans la clarté de la lune. Il regarde la ville, puis scrute l’astre brillant démesuré. Sans sourciller une seconde.

La lune est ronde et change de forme, s’amincit en croissant. Pour ne devenir qu’un demi-cercle lumineux. Le chat dérape et, ne pouvant se retenir, chute du toit.

LAVERIE DU TROTTOIR D’EN FACE.

Le Chat s’écrase dans le reflet de la vitrine. Vue sur la pancarte.

Heures d’ouverture :
Du lundi au samedi de 7h00 à 22h00
Le dimanche de 10h à minuit.

Merci de laisser cet endroit aussi propre que vous l’avez trouvé en entrant.

C'est l'idée à Ceacy !

posté le 06 November 2007 à 23:05
Parmi mes lecteurs/lectrices, qui coucherait avec moi ?

(sachant que je mange au lit et ne dors jamais sans ma hache)
tags : ceacy, hache, jamais, ma, sans

To Live and Die in L.A. (ou les années 80, j't'ai cassé o)

posté le 24 September 2007 à 00:45



appelé aussi "Police Fédérale Los Angeles" en version française dans le titre.



Thèse de l’article : ce polar fourre-tout est remarquable pour décrypter son époque.




1985 : date de sortie du film. après moult tractations, la télé accéde enfin à son trône, étendant un peu plus son voile sur la culture universelle. C’est l’âge d’or du film jetable. Hollywood tourne d’ailleurs ses premiers "direct-to-video" (films qui ne connaitront jamais le bonheur d'une projection). Les séries télé et téléfilms cheap sont de plus en plus nombreux. Nous en découvrirons une tripotée en France, grâce à la 5.






William Friedkin, un jeune réalisateur de 50 ans, a déjà deux gros films à son actif: "French Connection" et "L'exorciste". Il a réalisé aussi "the Sorcerer", un savant remake du "Salaire de la Peur" (que l'on a astucieusement renommé "Le Convoi de la Peur" en France pour être sûr que personne ne le confonde avec l'original mais un petit peu quand même).


Ce cinéaste est réputé intelligent, efficace et clairvoyant. Certaines personnes, probablement douillettes, prétendent qu'il torturerait ses acteurs pour obtenir les scènes les plus percutantes.


extrait du making of de "l'exorciste":

Helen Burstyn, actrice:

"Comment j'ai morflé".


il a pas une belle gueule d’enculé ? :D

p.i.: Son film "Cruising" avec Al pacino, (la Chasse (??!), une enquête sur les backrooms gays a fait polémique. le film est d'ailleurs toujours difficilement visible. Une légende urbaine voudrait qu'un plan subliminal de fistfucking ait été secrétement intégré au montage final.

Le style de mise en scène de Friedkin serait, selon ses plus ardents défenseurs, du niveau du documentaire. Il apporte toujours plus de vie, de mouvement à chacune de ses scènes. La poursuite du métro par Gene Hackman dans French Connection, pourtant sans musique, est un modèle d’intensité.

ici, la scène nature

la scène sur une musique d'Oasis

Sachant tout ça, quelle ne fut pas ma joie à l'idée de revoir "Police Fédérale Los Angeles", ce dernier m'ayant laissé un si bon souvenir. Un souvenir entretenu, il faut le dire, par un http://culte collectif cinéphilique certain .

Après une vingtaine de minutes, le doute m'assaille pourtant. De ce que j’entrevois, je me mets à penser qu'il compile tout ce que les années 80 ont conçu de pire: les néons fluos, peintures criardes, fringues moulantes, chorégraphies saccadées mais aussi boites à rythmes horripilantes et raccourcis scénaristiques faciles.

Pitch pour l’exemple: Richard Chance, c'est un impulsif du genre nerveux. Il aime bien les trucs risqués, porte des santiags, des jeans moulants et des vestes en cuir trop courtes pour bien qu'on voit son cul moulé. En dehors des trucs risqués du week-end, (il aime bien baiser avec son indic), il travaille aussi au F.B.I. avec Jim hart. Tous deux sont spécialisés dans le trafic de fausse monnaie et doivent empêcher quiconque veut pourrir le marché.

Mais ces cocos-là sont bien plus que des collègues... Richard et Jim sont potes depuis 7 longues années. (on dit qu’ils sont copotes)




Le problème, l’ombre au tableau de leur idylle professionnelle, c'est que Jim, il est vieux.
Il doit partir prochainement à la retraite mais il aimerait bien finir sa carrière sur un beau coup d'éclat. Et là, le Jim, il ne trouve rien de plus stupide à faire que de suivre la piste d'un individu dangereux. Tout seul. A trois mois de la retraite. Le con. Le plus horrible est à venir. C'est Richard, son pote, qui va retrouver son corps dans une poubelle de l’entrepôt de fabrication des faux.
Sous la douleur de 7 années d’amitié qui s’envolent, ce dernier jure de faire payer le faux monnayeur pour ce meurtre. Il est prêt à tout.

Pour l’aider dans sa tâche, Chance va s’adjoindre un blanc bec froussard et devra le dépuceler pour enfreindre sereinement les procédures policières.




Attention SPOILERS SUITE

Vous avez frémi en lisant ce résumé des 20 premières minutes ? (nan, c’est pas qu’à cause de mon style), il faut pourtant s’accrocher dans la vision car ça vaut le coup d’oeil. Ca vaut beaucoup plus en tout cas qu’un direct to video.



Tout ce qui vient après ces 20 mns va devenir de plus en plus jouissif pour tout non-amateur des années 80.
Pour exemple, Rick Masters, le méchant trafiquant de faux billets (Willem Dafoe) est un « copiste » hors pair et se porte en chantre du bon goût. Lui seul parait détenir un semblant de classe. Il a tellement bon goût qu’il brûle ses propres œuvres bien que les critiques d'art l’estiment talentueux. Mais il n’est pas dupe.


A mesure que l’histoire avance, ce ne sont plus les états d’âme du héros qui m’ont intéressé, mais de savoir jusqu’où le cinéaste allait bousculer les clichés du genre.
A coups de feu tirés en pleine face par ci, frôlant le ridicule sans presque jamais le toucher par là, passant d’une situation attendue à un revirement brutal et aride.

Pour se démarquer de sa poursuite de référence (citée plus haut), la scène spectaculaire sera une fuite. Avec de plus en plus de poursuivants qui jaillissent d’on ne sait où (non, ça c'est un vent). Et dont l’issue est de plus en plus incertaine et haletante.



En clair: Ce film est une petite entreprise de destruction des clichés, doublé d’une réflexion sur l’art. Les références étant nombreuses, seras tu assez malin pour les dénicher ?

A découvrir donc. Mais soyez prévenus, vous risquez de détester le début (et cette chanson d’entrée, AAAARRRRGGGGHHH).
tags : and, die, friedkin, in, l.a., live, sodomie, to

Ivoire, Or et Lapis-lazuli

posté le 26 July 2007 à 01:14
décoration d'un meuble babylonien (VIIIe siècle avant JC)



étonnant, non !
tags : babylon, feel, rasta, zoo

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