Alone in Crysis

Ils sont fort ces boches. Nan, sérieux, on a bien fait de pas tous les exterminer après avoir gagné la guerre, ha ha ha. Il y a maintenant maintes années, une petite boîte teutonne du nom de crytek se rendit dans un salon pour montrer leur moteur 3D. Tonton ubi, qui passait dans les parages, se serait écrié « ça peut rapporter grave, j'achète » juste avant de signer un chèque. Quelques tribulations plus tard, sortait Far Cry, un des meilleurs jeux de sa génération, une claque graphique absolue, longue campagne solo, IA de malade, liberté d'action, tout le tralala. L'eau a coulé sous les cons, Ubi a déconné et Crycry est parti forniquer avec EA. Objectif : sortir le meilleur jeu du monde atomisant techniquement la concurrence pendant au moins deux ans.

Techniquement, donc, effectivement, ça oune, c'est gourmand mais ça oune. Le seul truc qui m'a vraiment choqué dans Crysis, c'est l'absence de la localisation apparente des dégâts, alors qu'elle y était dans Far Cry. On a aussi droit aux corps qui disparaissent au bout de quelques secondes, ce qui nuit quand même un peu au réalisme. Crytek a semble-t-il également « oublié » certaines options comme le « time of day » qui rend le jeu ouachement plus réaliste pour ce qui est de la gestion des éclairages, sans doute par souci de fluidité, ou parce qu'EA voulait en garder sous la pédale pour les suites... Le moteur physique est ultra puissant mais n'est pas non plus dénué de défauts, et nous livre (comme la quasi-totalité des jeux) quelques bizzareries : personnages aux positions lolesques et autres curiosités. Autre remarque sur la technique du jeu : l'escroquerie « very high en directX 10 only », issu d'un câlin entre EA et nvidia. Heureusement que personne n'y a cru.

Reste qu'ils ont pensé à faire un jeu autour. Je n'ai pas encore plongé totalement dans le power struggle, alors je me contenterai de parler de la campagne solo. Et là, c'est bonheur : les environnements ouverts, la combinaison, les flingues... Comme dit auparavant, on joue un peu comme on veut, juste aux poings, à la « predator », au lance-roquettes, au lance-coréen : le gameplay est ouvert et ça fait du bien. Un énième de niveau dans un tank vous saoule ? Bah y'a qu'à appuyer sur F pour en sortir et continuer à pied, c'est pas grave, c'est autorisé. Les armes sont assez péchues et on peut les modifier avec des trucs qu'on trouve petit à petit. L'histoire ? Mais osef de l'histoire, c'est pas pour ça qu'on joue. L'IA est pas mauvaise, souvent assez réaliste (par exemple, quand on passe en invisible, les ennemis tirent dans la direction où ils vous ont vu la dernière fois) mais, à l'image du moteur physique, a un comportement parfois bizarre : et que je regarde les impacts de balle, et que je vois le cadavre d'un de mes potes sans réagir, et que je reste coincé contre un mur...

Malgré tout ça, la campagne solo est une réussite... sur les 6-7 premières heures. Dès qu'on entre en contact avec les aliens, le jeu devient chiant (le vaisseau), ultra-dirigiste (euh, tous les niveaux jusqu'à la fin) et qui plus est truffé de bugs. A croire que les mecs ont fait la dernière partie du jeu en 2 semaines, juste avant la sortie du jeu. Reste que la durée de vie est pas trop mauvaise, si on considère qu'on rejouera forcément les premiers niveaux une cinquantaine de fois chacun en trouvant à chaque fois une nouvelle façon de génocider du niac (mais pourquoi tant de haine raciale dans le verbe ?).

Bref : Crysis est un jeu inégal : une technique de folie pas exploitée à fond, une campagne solo en demie-teinte, une finition pas dégueu au début et pourrie à la fin, sans parler des pirouettes scénaristiques de la toute fin du jeu, on l'installera pour ses premiers niveaux, vraiment extraordinaires et pour ses outils de modding qui promettent grave.

Les + :
#La technique
#La réalisation
#Les premières heures de jeu
#Les outils

Les - :
#Les 3-4 derniers niveaux
#La finition
#Le scénario (un peu, quand même)

Les liens :
#Le time of day
#Le portail de modding
#Une map en cours qui fait dresser le zizi