Intervention surprise: de l'eau jusqu'au cou

posté le 20 April 2011 à 01:03

Dans un effort pour garder ce blog vaguement en vie: un nouvel article!

Donc de temps en temps, parce qu'il faut bien qu'on rigole un peu sinon la vie manque de sel, on a une galère. La dernière pour moi, c'était le chauffe-eau. 

Pour ceux à qui ça parlerait: groupe de sécurité qui fuit en continue. 

Pour ceux à qui ça parle pas: plus d'eau chaude du tout, et de l'eau qui coule en continue directement à l’égout. 

Cause probable: particule de calcaire qui vient bloquer le mécanisme en position ouverte, vu que ledit chauffe-eau a été détartré récemment par mes soins (15 bons kilos de tarte sortis, ça m'avait déjà bien occupé). 

 

Bon, comme je ne sais pas nettoyer un groupe de sécurité (il parait que ça se fait, mais le concept même me paraît incompatible avec le terme "sécurité"), il a fallu remplacer. Quitte à y être, j'ai décidé de mettre en application deux-trois choses apprises depuis ma dernière intervention sur la bête.

 

État des lieux: comme à peu près tout dans cette maison, le chauffe-eau a été monté en mode "après moi le déluge". Rien n'est flexible: arrivée d'eau froide en tuyau de cuivre non flexible jusqu'au groupe de sécurité, sortie d'eau chaude pareil, évacuation du groupe de sécurité aussi. Il va falloir découper les tuyaux pour installer les nouveautés.

 

Chantier prévu: 

 - isoler la partie chauffe-eau du reste du réseau par l'ajout de 2 vannes à boisseau qui permettront en cas de chantiers ultérieurs ne pas avoir à couper l'eau dans toute la maison.

 - ajouter de flexibles à la sortie de ces vannes pour faciliter le raccordement du ballon (même en cas de changement dans le futur par un ballon d'un modèle différent) et autre matériel.

 - ajouter entre le ballon et le groupe de sécurité un vase d'expansion sanitaire qui limite le gaspillage: quand l'eau chauffe la nuit, elle prend plus de place. Si vos robinets sont bien fermés et que le groupe de sécurité joue bien son rôle (obligatoire) d'anti-retour vers le réseau d'eau froide, le groupe de sécurité laisse s'échapper une petite quantité d'eau pour éviter que le chauffe-eau ne monte trop en pression et finisse par exploser. C'est d'ailleurs cette fonction de régulation de la pression qui lui vaut son nom. L'ajout d'un vase d'expansion va, par un système de membrane souple, compenser ce volume gagné lors de la chauffe sans trop augmenter la pression à l'intérieur du ballon, évitant au groupe de sécurité de devoir laisser partir de l'eau chaude et saine. On économise ainsi environ 1000L d'eau par an. Alors certes, au prix actuel du mètre cube d'eau, l'investissement pourtant faible mets plusieurs années à se rentabiliser, mais en termes d'économie d'eau potable, la planète vous dis merci.

 - ajouter un mitigeur thermostatique à la sortie d'eau chaude du ballon. Double avantage de cet équipement: d'une part il évite les accidents en limitant la température maximale de l'eau chaude à 50°C (ce qui est largement suffisant pour une vaisselle ou une douche même très chaude, mais on peut baisser ce seuil) ce qui explique qu'il est désormais obligatoire en construction et en rénovation lourde, et d'autre part il garantit une température stable de l'eau chaude: tant qu'il reste de l'eau chaude dans le ballon, la température de l'eau chaude dans vos tuyaux sera la même. Sans ce dispositif, entre le "début" et la "fin" de l'eau chaude dans votre ballon, la température peut varier de 80°C à 40°C, obligeant à de constants ajustements au niveau des robinets...

 - tant qu'on y est, installer 2 raccords diélectriques (absents dans l'installation d'origine) qui protègent le tout de la corrosion galvanique (entre le tuyau de cuivre qui amène l'eau froide et l'acier du ballon d'eau chaude peut se développer une réaction chimique qui raccourci la durée de vie de l'installation).

 

Allez, quelques photos du résultats pour vous reposer les yeux.

Le mitigeur thermostatique en forme de T (le "bouchon" en plastique bleu permet de régler la température de l'eau chaude entre 35°C et 50°C ), avec au dessus de lui le raccord diélectrique doré qui le sépare du ballon (arrivée d'eau chaude), au premier plan et en bas le flexible qui lui amène de l'eau froide, et en arrière plan la vanne à boisseau suivit d'un flexible qui isole le reste du réseau d'eau froide. La sortie d'eau chaude vers les robinets est à gauche (branchée sur un flexible suivi d'une vanne à boisseau donc).

 

Vous voyez que le principe est simple: dès que l'eau (très, voir trop) chaude sort du ballon, on la mélange avec de l'eau froide, l'aspect thermostatique permettant d'obtenir une température constante en sortie, indépendamment de la température de l'eau dans le ballon et de la température de l'eau dans le réseau d'eau froide.

 

 

Le vase d'expansion sanitaire, pas encore fixé au mur, mais déjà raccordé à un flexible lui-même raccordé à un Té qui vient s'insérer entre le chauffe-eau et le groupe de sécurité.

 

Et pour finir, une vue d'ensemble de l'installation:

L'arrivée d'eau froide se fait par la vanne rouge au fond à gauche, et via le flexible arrive au Té au milieu. La sortie de droite de ce Té alimente le ballon en eau froide (notez le groupe de sécurité en bas à droite dont on voit bien la vanne de sécurité rouge, le Té du vase d'expansion au dessus, et le raccord diélectrique tout en haut juste avant l'entrée d'eau froide du ballon), tandis que la sortie de gauche alimente en eau froide le mitigeur thermostatique (entrée du bas de ce dernier) qui dont l'entrée d'eau chaude et branchée directement sous le raccord diélectrique à la sortie d'eau chaude du ballon (à gauche donc, si vous suivez). Pour finir, la sortie d'eau chaude du mitigeur part dans le flexible le plus à gauche, vers le réseau d'eau chaude (on ne voit pas la vanne qui sépare ce flexible du réseau).

 

Les plus observateurs auront remarqué que l'évacuation du groupe de sécurité n'es pas encore raccordée, ce qui n'est pas grave puisqu'elle servira beaucoup moins grâce au vase d'expansion.

 

Bilan: presque 4 heures de boulot (plus le temps d'aller chez lerein-mèreloie choisir et acheter:), un peu plus de 100 euros de matériel (soit environ 300 euros d'économisés par rapport à l'intervention d'un plombier en urgence pour le seul remplacement du groupe de sécurité), une poignée de galères comme sur tout bricolage digne de ce nom (oublié d'acheter les raccord mâles pour les tuyau de cuivre, etc), une jolie frayeur (oublié d'ouvrir la vanne d'arrêt du groupe de sécurité => pas de pression d'eau chaude après avoir tout monté...) et une "belle" installation sécurisée.

 

Ça valait la peine de se donner du mal!

 


Commentaires

Repiemink a dit :
posté le 21 April 2011 à 10:51
Avec la sécheresse qu'ils annoncent. Bravo!


Sinon il me semble que j'ai juste une bassine sous la sécu moi. Rien de raccordé en tout cas.

Gingembre a dit :
posté le 21 April 2011 à 12:10
100 euros et 4h, bwavo
Doué en bricolage comme je suis, ben j'aurais appelé un gentil artisan, et je m'en serais tiré pour à peu près 800 euros je suppose...

Selune a dit :
posté le 21 April 2011 à 14:11
Tiens,

En lisant tes explications, je me dis que tu as peut-être amené la réponse à une question que je me posais...

J'ai déménagé l'année dernière, dans un appart' récent (construction de 2004). Je suis arrivé dans les lieux en juillet, donc à une période où le chauffage est éteint. Or quand on a l'allumé (vers octobre), on a vu que la chaudière laissait échapper un peu d'eau.

La conséquence était que la pression dans la chaudière baissait, et qu'il fallait la re-remplir environ 2 fois par semaine (sinon la pression devenait trop basse, la chaudière se mettait en sécurité, et il n'y avait plus de chauffage ni d'eau chaude). Accessoirement, on avait de l'eau qui gouttait sous la chaudière.

Malgré deux interventions de la société qui fait l'entretien des chaudières de l'immeuble, le problème n'a pas été résolu. Ma question : est-ce que ceci peut-être lié au groupe de sécurité (qui laisserait donc échapper l'eau) ? Si oui, est-ce qu'il faudrait baisser la température de l'eau de chauffage pour avoir moins de "gouttage" ?

A noter, maintenant que le chauffage est coupé, la chaudière goutte beaucoup moins, je ne dois plus rouvrir le robinet de remplissage qu'une fois toutes les 3 semaines environ.

plantmann a dit :
posté le 21 April 2011 à 16:52
Réponse rapide à selune (je développerais plus et je répondrais aux autres ce soir quand j'aurais le temps): à priori, il n'y a aucune raison pour qu'une chaudière goutte en continue, à fortiori quand elle ne chauffe pas. Il y a effectivement un groupe de sécurité qui ne devrait JAMAIS goutter (sauf malfonction auquel cas il joue son rôle de sécurité) et il me semble que le vase d'expansion (non sanitaire, puisque cette eau là n'est pas destinée à être bue) est obligatoire, du fait que le principe même de chaudière va entraîner cette expansion chaque nuit. Après j'admets ne pas être expert en chauffage par chaudière, vu que chez moi (malheureusement) c'est chauffage électrique...

Si tu peux décrire un peu plus (voir mieux: balancer des photos de) l'installation, en particulier ce qui goutte, je pourrais peut-être t'aider (mais je répète que je suis ni spécialiste chauffage, ni professionnel de la plomberie hein? juste bricoleur du dimanche).

Conikafik a dit :
posté le 21 April 2011 à 18:01
Le vase d'expansion n'est je crois pas obligatoire, le groupe sécu est là pour justement laisser échapper le trop plein de pression accumulé dans le cumulus quand l'eau est chauffée.
Par contre s'il fuit en dehors des périodes de chauffe de la chaudière c'est peut-être un problème d'entartrage de la vanne.
Dans tous les cas il faut régulièrement ouvrir la vanne de sécu pour purger son cumulus.

plantmann a dit :
posté le 21 April 2011 à 22:18
Allez, j'ai un peu plus de temps, réponses détaillées:

@Repie: l'évacuation n'est pas nécessairement reliée aux eaux usées même si c'est le plus standard, une bassine ou un sceau peut faire l'affaire selon la quantité d'eau rejetée à chaque chauffage (potentiellement rien s'il y a un vase d'expansion correctement dimensionné par rapport au volume du ballon et à la température de chauffe, et jusqu'à une dizaine de litres chaque soir pour un ballon de 200L qui chauffe un peu trop). Les bobos en particulier aiment à récupérer cette eau parfaitement saine pour arroser les plantes... ;)

@Gingembre: le simple remplacement du groupe de sécurité par un plombier intervenant en urgence coûte (en région parisienne) environ 400 euros (c'est à dire 350 euros de déplacement d'urgence et 50 euros de pièces, et encore je suis généreux, puisque c'est le prix au détail, outillage compris). Donc là, vu qu'il y a eu découpe de tuyaux, et pas mal de pièces, oui, j'imagine qu'on aurait avoisiné les 800 euros (et encore, à condition de trouver un plombier qui veuille bien intervenir sur un aussi petit chantier). C'est essentiellement le prix (ou plutôt l'économie réalisée) qui m'a poussé à apprendre suffisamment de plomberie pour être capable de dépanner moi-même la plupart des pannes courantes.

@Selune (et le sieur kafik par extension): oui, le groupe de sécurité est là pour laisser s'échapper le trop plein de pression... et pas plus! Donc une fois une pression correcte atteinte dans le circuit, puisqu'il n'y a en théorie pas d'apports (pour un circuit d'eau chaude de chauffage, car pour l'eau sanitaire il y a apport en permanence, d'où l'évacuation à chaque cycle de chauffe) lorsque l'eau refroidit la pression baisse, lors du prochain cycle de chauffe elle augmente à nouveau... jusqu'au même niveau de pression qu'au précédent cycle de chauffe, donc dans mon esprit on ne devrait pas dépasser à nouveau le seuil de sécurité et donc pas d'eau évacuée (bon, il faut peut-etre plusieurs cycles, mais en tout cas ça devrait se stabiliser).

A ce moment là, de deux choses l'une:
- soit c'est le groupe de sécurité qui laisse partir de l'eau en permanence, potentiellement parce qu'il est entarté ou une autre raison (défaillance/usure du ressort, etc) et il faut le changer. J'ai envie de dire que c'est de toutes façons la première chose à faire (c'est assez simple à faire soi-même sur un ballon d'eau chaude sanitaire, je détaillerais dans un prochain article, j'imagine que pour l'eau de chauffage c'est plus ou moins la même chose) parce qu'il est plus facile d'éliminer cette possibilité que l'autre. D'un autre côté, ça me parait tellement la base que je suis surpris que ça n'ait pas déjà été fait par "la société qui s'occupe des chaudières de l'immeuble"... à ce propos, si c'est des chaudières communes il se peut que tu n'ai pas le droit d'intervenir dessus personnellement (faut voir avec le syndic de ton immeuble, en sachant que ces gens là ont en général tendance à dire que tu n'as pas le droit même si tu l'as, pour pas prendre de risques).
- soit il y a une fuite sur un autre élément du circuit, et c'est plus embêtant parce qu'il va falloir trouver où avant de songer à réparer.

Dernière chose, coni rappelle un conseil que j'ai entendu et lu maintes fois: il faut ouvrir régulièrement (les avis varient d'une fois par semestre à une fois par semaine) la vanne de sécurité du groupe... en fait ce conseil est bon et mauvais. D'abord il faut savoir qu'il ne s'applique que dans les régions où l'eau est calcaire. Dans mon limousin natal où le granit du sol filtre l'eau parfaitement, c'est totalement inutile par exemple. Ensuite, il faut rappeler que le but de la manœuvre c'est d'inverser pendant un moment le sens habituel de circulation de l'eau dans le ballon (donc il faut ouvrir en grand et pendant un petit moment) pour soulever et évacuer le tarte déposé au fond du ballon avant qu'il ne soit trop agrégé, histoire de prolonger un peu la vie de votre chauffe-eau (prix: dans les 600 euros pour un 150L). L'effet pervers, c'est que ça augmente fortement la probabilité qu'une particule de tartre vienne se prendre dans la vanne et la bloque en position ouverte. Donc je déconseille personnellement de le faire si vous ne le faites pas très régulièrement (particules plus petites) et que votre groupe de sécurité n'est pas "spécial calcaire" (parties téflonnées qui empêchent les particules en question de se déposer aux mauvais endroits, à moins que vous soyez capables de le changer par vous même si le cas se présente (auquel cas avoir un groupe de sécurité de rechange à côté du ballon peut être une bonne idée.

plantmann a dit :
posté le 21 April 2011 à 22:27
J'oubliais (malgré le pavé, je trouve moyen de pas répondre tout à fait à la question): baisser la température de chauffe pourrait réduire le symptôme, mais si la cause n'est pas réparée, il reviendra (potentiellement en pire). D'autre part, je rappelle à toutes fins utiles que pour l'eau chaude sanitaire (celle qui sort de votre robinet), afin d'éviter des risques d'intoxication à la légionellose (qui se développe idéalement entre 25° et 45°, ne se reproduit plus à partir de cette température, et est détruite à partie de 60°) la température de chauffe réglementaire est de 60° au minimum (afin de garantir une température d'au moins 50° en fin de circuit). D'après tes explications, j'ai cru comprendre que la chaudière servait aussi à chauffer l'eau chaude sanitaire, donc c'est un point à garder en tête!

gwendal a dit :
posté le 23 April 2011 à 13:07
Un évacuation au niveau d'un ballon d'eau chaude ou d'une chaudière est normalement non obligatoire, mais fortement conseillé pour vider le circuit de chauffage si nécessaire, mais aussi assurer l'évacuation des groupes de sécurité le jour ou il y a un problème pour éviter le bain dans la pièce.

Si tu vois des variations importantes de pression dans ton chauffage au moment ou il chauffe et au moment ou il est en arrêt, c'est le vase d'expension. Dans le cas contraire il faut regarder du coté du groupe de sécurité.

Dans les deux cas il est préférable de demander à un professionnel de réaliser une intervention sous peine de faire sauter ton assurance en cas de problème ( ne pas s'amuser avec les chaudières )

Pour le reste c'est trop long à lire :)

Selune a dit :
posté le 24 April 2011 à 22:15
(@Plantmann : c'est une chaudière individuelle)

Merci pour les réponses et pistes d'explications.

Bon, je ne sais pas si je suis tombé sur deux apprentis, mais les 2 fois où ils sont venus pour s'occuper du problème, les 2 fois ils n'ont rien trouvé... Et vu mon niveau en bricolage (1ère utilisation d'une perceuse : il y a 4 mois...), ça n'est pas moi qui vais trouver !

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