La semaine dernière un employé a demandé un entretien en personne avec moi.

Le rendez-vous est pour demain.

Sa femme va avoir des jumeaux.
Il veut une augmentation...

Oui mais moi demain j’ai golf.

C’est important le sport, c’est ce qui me permet de rester en forme au boulot.
Du coup, ma secrétaire lui a envoyé une lettre de licenciement hier.

Pas vache, je lui offre deux porte-clefs de la société, que ses gosses aient un souvenir.

Pierre Mink, vous êtes viré.

Mon plaisir, c’est les entretiens avec les stagiaires.

Surtout quand ils pensent qu’ils vont retirer quelque chose de bénéfique de ce stage.
Alors que le but d’un stagiaire, c’est de récupérer la merde qu’aucun employé ne veut faire.

Et c’est gratuit en plus.

Quand ils tiquent sur le fait qu’ils ne seront pas payés, je leur fais miroiter une embauche à la fin du stage.

Julien Miraille, vous êtes engagé comme stagiaire.

Et dans six mois...

Julien Miraille, vous n’avez pas le bon profil pour ce poste. Mais on conserve vos coordonnées au cas où.

Tiens ça me fait penser qu’il faudrait vider la corbeille.

Julien ? Vous pensez vraiment que ma corbeille va se vider toute seule ?

Ben moi je suis DRH (Directeur Ressources humaines) dans un grand groupe.

Je suis déçu par mes employés.
J’ai appris que dans mon dos, ils m’appellaient le boucher.
Ma secrétaire m’a précisé que ce n’était pas grave, c’est de l’humour.

Bizarre, ça ne me fait pas rire.

Pourtant moi aussi j’ai de l’humour.

Pour leur prouver, je vais faire virer tous les gens qui s’appellent Boucher dans le groupe.

Ghislain et Germain Boucher, vous êtes virés.
Christian Boucher, vous êtes virés.
Denis Bouchers, vous êtes virés.
Sylvie Leboucher, vous êtes virés.
Georges et Jeannine Bouchais, vous êtes virés.

Ha ha ha ! Là c’est oui, c’est drôle.

Ben moi je suis DRH (Directeur Ressources humaines) dans un grand groupe.

Aujourd’hui je regardais ma secrétaire, elle est vieille et triste.
C'est parce que son mari est au chômage depuis 6 mois.
Si triste, qu'elle me donne le cafard, et ça se ressent dans mon travail.
Du coup, je la vire à la fin du mois pour faute grave.
Malin, c’est elle qui auditionne ses futures jeunes et souriantes remplaçantes.
Le plus marrant c’est qu’elle croit qu’en fait elle va avoir une assistante.
D’ailleurs c’est cette dernière qui va lui annoncer.
Simone, vous êtes renvoyée.

Y'en a bien qui sont flics.

Aujourd’hui c’est la manifestation de Frigex Meulin, mais moi j’ai prévu le coup, j’ai fait venir des CRS pour défendre l’usine. Je les accompagne... Incroyable, je rentre encore dans mon équipement de CRS de 1968 !

Escouade Bleu ! Chargez !

On court vers la zone de chargement de l’usine, en donnant des coups de matraque dans la gueule aux employés que l’on croise sur le chemin.

C’est ici leur quartier général, entre le stand banderole et le stand saucisse merguez bière.
Steven passe devant moi, il court de plus belle, il a reconnu Vladimir Taroskine, le fils de Youri en haut d’une pile de palette.

La petite ordure était en train de lancer des rouleaux de PQ enflammés sur nos collègues d’un jour.
Steven grimpe sur les palettes, à peine arrivé, le félon de Taroskine lui donne un grand coup de clef à molette dans la tête, Steven en perd son casque de protection, Taroskine en profite et lui défonce la mâchoire avec un deuxième coup encore plus puissant !

Voyant cela, j’arme mon flash-ball électrique, j’appuie sur la détente tout en criant : « ORDURE DE COMMUNISTE DE MERDEEEEE »

Taroskine ne peut éviter le coup, la boule le touche suivie d’un magnifique arc électrique, il en tombe derrière la pile de palettes, à côté du cadavre de Steven.

Taroskine est toujours vivant, mais il ne peut plus bouger, son corps engourdi par la décharge.
Il me fixe, il me dit « pitié ! » les yeux plein de larmes, le regard de ceux qui ont perdu le combat, qui doivent payer le prix des perdants !

Je fous le feu à sa barbe et hop ! une torche humaine ! il se relève à cause de la douleur !

Tiens ! mais pourquoi cet idiot court vers ces bidons d’essen…

BOUM !!!

Oh je me sens si bien, je ne ressens plus rien maintenant...