J'ai rejoué à Magic
Magic : L'assemblée est un jeu de cartes à collectionner paru en 1993. J'y ai joué au début, de la 3ème édition à l'extension Ère Glaciaire. En gros en 1995-1996, mes années lycée, avant que je m'intéresse à d'autres choses, comme les filles et la drogue (surtout la drogue). Il faut dire que malgré ses indéniables qualités ludiques et stratégiques, Magic est rapidement devenu une gigantesque pompe à fric. Au final, ça a fini par se jouer à celui qui avait le plus d'argent pour s'acheter les mega cartes de la mort qui tue. Bref, étant étudiant sans le sou (et Auvergnat de surcroit), j'ai arrêté.
En 2004, ça faisait déjà pas mal d'années que je ne jouais plus, mes cartes prenaient la poussière, alors j'ai tout vendu, non sans verser une petite larmichette en regardant une dernière fois les créatures les plus puissantes, qui m'avaient rendu de fiers services. L'an dernier, j'ai essayé le jeu de cartes World of Warcraft, j'ai même acheté quelques cartes. C'est sympa, mais le virus n'a pas vraiment pris. En revanche, je pourrais bien remettre le doigt dans l'engrenage Magic, car je viens de découvrir l'existence d'un système qui remet la stratégie au cœur du jeu : le draft. Ça n'intéresse probablement pas grand monde, mais voici comment ça fonctionne.
Dans un tournoi de draft, il faut trois boosters par participant, soit 45 cartes chacun. Pas plus. Ce qui nous fait la soirée à moins de 10 €, c'est tout à fait raisonnable, et surtout ça met tout le monde sur un pied d'égalité. Voici comment se déroule la distribution. Chaque personne ouvre un premier booster, regarde les cartes, en choisit une, et passe les 14 restantes à son voisin de gauche. On recommence, on fait tourner les 13 restantes, etc. Jusqu'à ce que toutes les cartes soient distribuées. On fait de même avec les deuxièmes et troisièmes boosters, en changeant de sens de rotation à chaque fois.
Ça prend un peu de temps, certes (comptez une heure en tout), mais c'est vraiment équitable. De plus, avant même de commencer à jouer, il y a déjà une dimension stratégique. Il faut évidemment avoir vite en tête le deck que l'on souhaite construire, en fonction des premières bonnes cartes choisies. Sachant qu'il risque d'y avoir de la concurrence sur les couleurs que vous voulez (il existe cinq couleurs de magie dans Magic : blanc, bleu, noir, rouge et vert). Pour ma première soirée, nous étions 6, on voit donc passer chaque booster 2-3 fois, ça donne une vague idée de ce que les autres ont pris.
Après cette phase, les matches peuvent commencer. Chaque joueur rencontre tous les autres (5 parties chacun dans notre cas donc). C'est l'occasion de tester le deck qu'on a construit, et de découvrir ce que les autres ont réussi à mitonner. Évidemment, il reste une part de chance dans la pioche, mais le jeu retrouve tout son sel puisque les matches sont vraiment équilibrés. Deux rencontres ont même du être arrêtées sur un nul à la fin du temps réglementaire (30 minutes + 5 tours). De mon côté, j'ai fait quelques erreurs grossières (normal, après 12 ans sans jouer...). Mais après 3 défaites consécutives, je gagne mes deux derniers matches et termine 4ème sur 6, pas si mal.
La place finale détermine d'ailleurs la répartition des rares. En effet, dans chaque booster, il y a une carte rare. Chaque participant repart avec les cartes communes et inhabituelles qu'il a sélectionné lors du draft (pour ma part, un jeu noir/rouge basé sur les morts-vivants et les dégâts directs), en revanche les rares sont toutes remises sur la table. Alors le premier en prend une, le second fait de même, et ainsi de suite jusqu'à ce que chacun reparte avec 3 rares. Là encore, équité, avec une petite prime aux gagnants quand même, c'est naturel et ça fait une motivation supplémentaire.
Au final, cette expérience fut très concluante. En découvrant cette méthode, j'ai retrouvé le plaisir de jouer. Le draft permet de s'amuser sans se prendre la tête et sans dépenser des fortunes. Bien sûr, dans ce type de matches on ne verra pas de deck super construit, architecturé autour de 40 cartes ultra puissantes et peaufiné à l'extrême. Les rencontres n'en restent pas moins intéressantes, et ça redonne de l'intérêt à de petites cartes qui d'ordinaire ne valent pas tripette, mais prennent un tout autre relief dans cette configuration. Bref, si comme moi vous aviez fini par être écœuré par Magic, c'est un truc à tenter.
Poster un commentaire
Vous souhaitez commenter immédiatement ce billet. Vous ne pourrez pas l'éditer une fois envoyé.
Vous êtes membre ou souhaitez vous créer un compte sur l'asile.fr