Kro nique

1 an avant de se faire sucer l'engin par tous les journalistes du monde libre avec un Angel of Distress mélodiquement masturbatoire , sans toutefois provoquer le retour du messie; 4 ans avant de se faire vilipender l'oignon par tous les journalistes du monde libre sur l'unique base des mérites passés, avec un Illusion's Play somme toute sympathique; bien après la tristement célèbre invention de la phrase d'introduction imbitable, Shape of Despair nous gratifiais de Shades of..., un album que je qualifierais avec une fougue évidente de funeral classique deluxe sans option for the masses.

Classique parce qu'il a acquis ce titre de par les qualités énoncées ci-après.
Deluxe parce que c'est du bien bel ouvrage finement éxécuté.
Sans options parce qu'il ne révolutionnera pas le genre avec son funeral très...classique.
For the masses parce qu'il constitue de par les qualités énoncées ci-dessus une fort belle introduction au genre. Quand bien même il se trouvera toujours un pharisien (pharisiens sacs à foutre !) sur vôtre prohètique route, qui soit assez indigne de parole pour proferer des âneries de type: "c'est chiant et techniquement je préfère dream theater"; et bien il n'en reste pas moins que Shades of... est relativement facile d'accès et s'adresse à tout le monde. Idéal donc pour commencer à apprecier le funeral (car c'est un genre qu'on "commence" à apprecier), avant de, pourquoi pas, verser comme votre serviteur dans d'infectes droneries à l'usage de marginaux mentaux.

Ceci dit pour rentrer dans le vif du sujet et parce que ça commence à bien faire, j'aimerais vous décrire par le menu la nature de la musique de Shades of.... Bizarrement je l'ai dans le baba; cet album est pour une raison qui echappe à mes facultés dantesque, très dur à bien retranscrire sans user de métaphores.
Si je vous disais voix raw - voix claire toutes deux traitrai graves et avec juste ce qu'il faut d'intensité dramatique, voix féminine tellement aérienne qu'on la croirait sortie d'un synthé, guitares lourdes mais relativement éffacées face au clavier, batteur narcoleptique, flute ?
Bien, passons aux métaphores.
A défaut d'avoir peu d'imagination, d'être con, on sera tôt ou tard saisi par la representation mentale d'un cortège funéraire (kilucrulustucru?), avec tout ce que cela implique: lenteur, majesté, fatalité, mélancolie et deuil. Je ne saurai mieux décrire Shades Of... que par l'archétype de ces termes.
D'aucun dirait: "hey patate, tu métonnes: c'est du doom." J'y rétorquerais bien dans le fond des yeux que tout les albums de doom ne dispensent pas ces sentiments et que mes termes sont comme de toujours admirablement choisis.
Bonustrack: la prod. est tip top.

9,86493/10 et je le pense.



...In the mist