Le bio, c'est bon, mangez en, mais avec modération
A la suite d'une petite assertion avec Mr plan montrant sa totale incompétence et à l'insistance d'hohun, j'anticipe un article sur le bio que je pensais faire un peu plus tard, après avoir dévoilé ce que je fais. Mon but n'est pas de dire que le bio, c'est de la merde, que tout est à jeter, mais plutôt de relativiser un peu ses avantages supposés.
Le bio, c'est bien, l'agriculture pas bio, c'est le mal, ça va détruire la planète et tuer vos enfants. En réalité, c'est bien sûr un peu plus compliqué.
Avant d'aller plus loin, un petit rappel de ce qu'est le bio est nécessaire. Les bases de l'agriculture biologique sont apparues dans les années 60 en réaction à l'agriculture dite chimique, avant de se développer progressivement à la suite de mai 68. Le crédo de ce type d'agriculture, c'est globalement, tout ce qui est d'origine naturel peut être utilisé, tout ce qui vient de l'industrie est nocif, dangereux et doit être banni. Les personnes adhérents à ce mode de production ont défini des règles, des cahiers des charges, et ont réussi à les transformer en labels. Toute personne voulant commercialiser des denrées sous le label "bio" doit se conformer aux règles définies par ces groupes.
Le problème, c'est que ces règles ont été définies par des gens qui rejetaient tout ce qui venait de l'industrie pour des raisons idéologiques. Ces règles sont donc idéologiques, et par conséquent arbitraires. On ne se pose pas la question de l'impact sanitaire et écologique des différentes substances. Si c'est d'origine naturelle, c'est utilisable, si c'est un produit de synthèse, c'est interdit. On oublie au passage qu'un produit naturel peut être toxique et dangereux.
Globalement, les avantages vantés par les tenants du bio sont de trois ordres
· Protège l'environnement et constitue une agriculture durable
· Meilleur pour la santé
· Meilleur au goût
En ce qui concerne la différence de goût, c'est simple, c'est du vent. Le goût d'un produit ne varie pas en fonction de son mode de production bio / pas bio
L'impact sur l'environnement est plus complexe. Le bio utilise des produits naturels et donc biodégradables. Il n'y a donc pas de pollution durable par les pesticides bio. Par contre, il y a très peu de fongicides labélisés bio. En fait, à part le cuivre et le souffre, il n'y a pas grand-chose. Le problème, c'est que le cuivre présente deux inconvénients. D'une part, il reste et s'accumule dans le sol, et d'autre part, il est toxique pour la vie microbienne du sol, ce qui est assez gênant puisque c'est justement cette vie qui donne sa fertilité au sol. Si on appliquait les critères pour les autres produits phyto, le cuivre serait interdit depuis belle lurette, mais comme il n'y a pas d'alternative il reste autorisé pour des raisons politiques.
Au final, le bio tel qu'il est pratiqué n'a rien de durable. Au contraire, il détruit les sols de manière durable pour les productions qui nécessite l'utilisation du cuivre
L'impact sur la santé est le plus complexe. Il y a moins de résidu de pesticides, mais il y a d'autres aspects sur lesquels on ne se pose pas trop de question. Le bio utilise moins de fongicide si bien qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait plus de champignons sur les produits bio. Le problème, c'est que certains champignons secrètent des toxines dont non seulement on ne sait pas grand-chose, mais en plus pénètre dans le produit. Si elles ont un certain degré de toxicité, on ne peut donc pas les enlever en lavant le produit.
L'autre aspect, c'est que l'agriculture dite conventionnelle repose sur un principe, on protège la plante pour qu'elle n'ait pas à se protéger toute seule, on essaie que la plante utilise toutes ses ressources pour produire ce qui nous intéresse, pas pour faire autre chose . Au contraire, le bio, on compte sur le végétal pour se protéger tout seul. A ce niveau, le problème, c'est que certains modes de protection consistent à sécréter des substances pesticides. Il ne faut pas oublier les plantes ont appris à se protéger des prédateurs depuis des millions d'années, et qu'elles sont en mesure de synthétiser des substances qui peuvent être très toxiques. Il n'y a pas de frontière nette entre les plantes toxiques et celles bonnes pour la santé.
Attention, je ne dis pas que le bio est toxique, ce que j'essaie d'expliquer, c'est que l'aspect sanitaire des produits bio pose des questions auxquelles aujourd'hui personne n'essaie de répondre. On fait beaucoup d'études sur les résidus de pesticides, mais il n'y a rien d'équivalent sur les mycotoxines ou les pesticides naturels présents dans les plantes. Aujourd'hui, dire que l'un est plus toxique que l'autre me parait plus être une assertion idéologique qu'autre chose
Le dernier problème concernant le bio, c'est que comme je le disais au début, le bio est une idéologie, mais en face, on a des intérêts économiques, ce qui est une autre forme d'idéologie. Généralement, dès que l'un parle de l'autre, l'autre camp crie à la désinformation si bien qu'il est très difficile d'avoir des données fiables et un débat posé
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