La Country vaut bien plus qu’un penny !

posté le 19 July 2006 à 15:17
Est-elle un art à part entier ? de la propagande libertarienne ? Une manière d’exprimer l’enfant qui dort dans chaque français ? Doit-on en sourire ? Ou en pleurer ?



Cet article résiste aux multiples galéjades et trublionneries dont ce style de musique est trop souvent victime. Il est important de se rappeler que nombre d’artistes que nous vénérons aujourd’hui se sont imprégnés de ce genre musical à l’univers si particulier: Bob Dylan, Ben Harper, Neil Young et Jean Passe...

Rien ne vaut une approche téléréelle pour vous planter le décor.

Il est 17h ce samedi 15 juillet 2006.

Shteve, Pete et Gerhardt McDermott, 3 véritables Rednecks en vadrouille dans le 32 (Gers) enfilent leurs casquettes du dimanche pour arpenter la terre du plus prestigieux Festival de musique transatlantéenne du département, voire même de la Navarre tout entière.



Ondulant de leurs jambes exagérément arquées, les trois compères font tâche dans l’atmosphère pieuse qui domine ce lopin de terre, trouvant dans leur gobage de bière une excuse à leurs bruyants sarcasmes.

Jamais ils n’auraient imaginé leurs compatriotes capables d’un tel respect, d’une telle dévotion au Rêve Américain aussi élégamment mis en musique. Car il s’agit bien d’un rêve que vivent ces milliers (?) de visiteurs qui foulent la paille du Festival de Country Music de Mirande 2006.



Même dans ces contrées les plus reculées, voire hyper mal desservies par la SNCF, personne n’a oublié qu’après avoir fêté notre Nation, il est important de fêter aussi la Culture de ceux qui nous protègent de l’horreur foiegraso-religieuse qui nous menace chaque jour que Dieu fait.

Entre les stands de souvenirs, arcs, stetsons, et veste en pagaille qui garnissent la principale rue marchande de la ville, deux qui-sont-pas-vraiment-indiens s’essaient à la flûte de Pan accompagnés d’enregistrements synthétiques du plus mauvais effet.


Leur heure d’arrivée étant tardive, les 3 nuques-rouges ne purent assister au lâcher de montgolfières et au défilé de bikers... de rares moments envolés à jamais. Ils ronchonnent bruyamment, annonçant une soirée sous les plus bas auspices.

Cette semaine de Festival est la seule de l’année où adultes et enfants peuvent revêtir leurs costumes, fleurant bon la poussière des grands espaces de housses plastique fabriquées en Chine.

C’est la seule semaine où adultes et enfants peuvent jouer au cow-boy sans peur du ridicule.



Le temps d’une Line Dance enflammée, chacun peut fouetter librement le plancher de ses santiags amoureusement brossées et crottées, sans qu’on les assomme d’insultes ou de «sales adorateurs d’enculeurs d’irakiens en slip».

A la vue des têtes d’affiche du jour, Shteve, Pete et Gerhardt n’eurent qu’à s’incliner devant la noblesse de ces artistes français rigoureusement sélectionnés pour assurer la première partie du spectacle: The Shoepolishers (Celtics Rock), Country on the rock (country Rock), Armadillo (country Rock). Comme aux Stètss, un orage menace la suite des réjouissances. Mais il n'en fut rien. 1/2h suffiront avant que les artistes ne rebranchent leurs grattes.

Après ces quelques amuse-bouches sonores, que le public applaudit aussi mollement qu’ils l’auraient fait pour un soufflé raté, il commence peu à peu à sortit de sa torpeur estivale et se lève pour acclamer la véritable star du Jour : le parrain 2006, j’ai nommé... Judson Mills

(vous ne rêvez pas, il s’agit bien du Ranger Gage dans la série Walker Tegzas Ranger).

Celui-ci, excité comme un poney gavé de piment, gambade frénétiquement sur la scène, balayant l’espace d’une énergie communicative.



Judson Mills est THE STAR, et il le sait.

Les gentilles chorégraphies des Pom-Pom Girls ne font d’ailleurs pas oublier la fantastique prestation de l’acteur. Généreux comme pas deux le Judson, il offre un sourire BeGibb’s et un pouce levé à quiconque les réclament.

Il essaye juste d'être à la hauteur de ses illustres prédécesseurs.



Le léchage des verres plastique de leur 3e bière (payées en dollars mirandais=1euro) n’empêche ni Shteve, ni Pete et encore moins Gerhardt de rejoindre leur tablée. Ils ont réservé leurs places la veille afin de se remplir la panse, suffisamment bien placés pour glisser l’œil en coin et admirer les prestations des groupes phares de la soirée.



Après avoir partagé quelques aimables propos-coups-de-coude-clins-d’oeil avec leurs voisins de table, ils élisent enfin leur menu. De préférence le plus exotique possible : terrine de foie gras aux figues, Pavé de bœuf grillé aux aromates et Poire Belle-Hélène.

Shteve, de retour de sa vidange horaire, profita d’une absence du service de sécurité pour approcher Judson.



Charmé par les quelques rudiments d’anglais que le nuque-rouge lui adresse, l’acteur lui dédicace aussi sec son propre Menu, s’appliquant à mal écrire chacune des lettres de son nom.

Un sourire narquois au coin des lèvres, Shteve rejoignit ses camarades. Gerhardt eut l’honneur de se voir offrir ce Saint-Graal, ce qui le mit d’humeur charmante.



La suite des festivités auditives :

La canadienne Jodi Lyn Hawkshaw qui ressemble à s'y méprendre à Evelyne Thomas, la Oprah Winfrey française (New Country) et "le grand frère américain" pour le final : Jesse Dayton (qui joue de la Tegzas Country comme chacun sait). Une sacrée affiche quand même.

Les bières, vins et whisky ingurgités les mettent en état de transe connerienne.

Après avoir beuglé comme des ânes pendant le concert, avoir tenté de pénétrer la magie des coulisses du Festival et s’en être faits poliment jetés... Shteve, Pete et Gerhardt sortent avec le reste du troupeau.



Ils s’amusent comme des gosses, s’empoignent, se projetant mutuellement, disparaissant brutalement dans les fourrés, sous les rires des passants qui applaudissent la cascade.

Pete, autoproclamé capitaine de soirée tente de ramener ses congénères jusqu’à la demeure parentale. La baston se poursuivant à l’arrière du véhicule jusqu’à épuisement total des participants.

Un pet fumé plus tard, la soirée se termine dans un champ, à écouter du Magma, du Pink Floyd... et v’là que ça pense... et que ça ronfle en rythme.

Mais, après tout, ces péquenauds qu’est-ce qu’ils y connaissent à la vraie musique ?

En direct de l'Asile,

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Commentaires

Conikafik a dit :
posté le 19 July 2006 à 15:31
Après avoir beuglé comme des ânes pendant le concert, avoir tenté de pénétrer la magie des coulisses du Festival et s’en être faits poliment jetés...

Damn it, je m'en rappelle pas du tout de ça. On a vraiment essayé d'aller bacstage ?

KtuLulu a dit :
posté le 19 July 2006 à 15:35
oué et y'a un gros monsieur habillé en noir du style biker-gitan, qui nous a alpagué et dirigé vers la vraie direction de la sortie !

AHAHAH? et tu te rappelles pas quand les flics nous ont chanté la tyrolienne ?

Conikafik a dit :
posté le 19 July 2006 à 16:36
Non. Mais j'ai oublié plein de trucs hein, le coup de la flaque d'eau, en fait plein de trucs à partir du moment où on a quitté le restau. :/

gwendal a dit :
posté le 19 July 2006 à 16:38
Il manque de la blonde à gros seins

KtuLulu a dit :
posté le 19 July 2006 à 16:45
Dolly n'a pu être de la partie cette année :\

kaplan a dit :
posté le 19 July 2006 à 18:59
Il me semble qu'il y avait eu un reportage excellent sur ce festival l'année dernière dans Charlie.
Vous aviez combien d'alcool dans le sang pour faire des photos aussi floues ?

gwendal a dit :
posté le 19 July 2006 à 19:20
Elle est bonne dolly, j'aime ce coté naturel

KtuLulu a dit :
posté le 19 July 2006 à 19:36
kaplan a écrit :
Vous aviez combien d'alcool dans le sang pour faire des photos aussi floues ?

héhéhé... le seul appareil photo disponible n'en était pas un... mais un cellphone !

kaplan a dit :
posté le 19 July 2006 à 20:01
Ca, c'est du journalisme total :P

Dableuf a dit :
posté le 20 July 2006 à 09:34
gwendal a écrit :

Elle est bonne dolly, j'aime ce coté naturel

me demande ou il est caché ce coté là, la photo ne nous montre pas toutes les facettes

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