Ralph Mustang et le Routard Cosmique (récit illustré)
posté le 16 June 2012 à 17:29
Alors qu'il est retenu captif dans les geôles du Baron Lucius, Ralph Mustang ne cesse de se remémorer que sa route croisa, un jour, celle d’un autre héros; d'un parfait altruiste, totalement dénué d'ego. Un vrai héros. Et cette pensée lui permit de supporter la souffrance de sa condition d’interné et des interminables séances de psycho-pompage.
Certes, il a été un peu déçu sur le moment de leur malencontreuse rencontre, car ce super-héros n’avait rien d’exceptionnel, rien de flamboyant... a priori.
Lors de cette brève rencontre, Ralph ne se priva pourtant pas de tester les pouvoirs de l’individu et découvrit assez vite que ce dernier était invulnérable. Que les coups ne l’atteignaient pas, les objets non plus d’ailleurs.
Il pouvait survivre à tous les accidents de voiture de la Création, ce qu’il fit à l’instant de sa rencontre avec Ralph.
Le pare-choc de la voiture avait plié devant l’homme.
Ralph, au volant du bolide qui ne lui appartenait pas, eut plus de mal que le surhomme. Même les insultes ricochaient sur ce dernier et repartaient aussitôt vers leur expéditeur, qui s’énervait tout seul, redoublant les coups qui ne touchaient jamais leur cible. Tous étant bien sûr destinés au piéton.

Alors qu’il continuait à avancer comme si de rien n’était, l’Etranger
se retourna alors.Et un geste de sa main suffit à guérir Ralph de sa colère du moment.
Si un lampadaire devait malencontreusement lui tomber dessus, le luminaire public s’arrangeait pour ne pas le toucher, décalant son point de chute d’un mètre ou deux. Le mur de béton qui s’effondrait, éclatait en mille morceaux et se rangeait en petits tas, bordant son passage, sans même le heurter. Les querelles, les rancoeurs se turent. Miliciens et brigands, virus et microbes, suspendaient leurs activités destructrices à sa proximité. Par pur respect.
L’étranger transformait angoisses, tristesse, pensées morbides en pure sérénité.
Car tel était le pouvoir de l’Etranger, aussi appelé le routard Cosmique : la diffusion d’un peu de sa pureté à tout ce qui l’entourait. Forcément, Ralph en fut éclaboussé. Et, le temps d’une journée, ses frustrations s’estompèrent.
L’inconnu agissait comme un diffuseur de tranquillité, de calme.

A cause de ça, il avait fait le tour de la Terre, des dizaines de fois depuis sa naissance. Et qu’il ne marchait jamais assez vite pour empêcher le monde de sombrer dans la dépression.
Il aurait expliqué aussi que trop de guerres s’allument en même temps. Et que lui, seul, ne pouvait les éteindre.
Quand Ralph imagina ces paroles qu’aurait pu prononcer l’homme, il perdit de sa vaillance, se recroquevilla. Ses forces, son envie de vivre de résister l’abandonnaient à nouveau.
C’est alors qu’il se redresse. Entendant des bruits de sandales de l’autre côté de la porte de sa geôle.
Des bruits de pas. Des bruits de pas qui lui redonnent confiance, qui le regonflent de courage. Qui lui firent repenser aux bienfaits de l’Etranger. Comme si, dans son interminable marche, l’Etranger eut prit le temps de faire un détour pour aider l’infortuné.
A l’avenir, à chaque fois qu’il entendrait des pas, Ralph devra repuiser dans ce souvenir.
Même si ces pas ne font que traverser le couloir.

17 commentaires
Poster un commentaire
Invité
Vous souhaitez commenter immédiatement ce billet. Vous ne pourrez pas l'éditer une fois envoyé.
Membre
Vous êtes membre ou souhaitez vous créer un compte sur l'asile.fr
L'accueil de l'asile.fr
Les blogs sur l'asile.fr
S'abonner au flux RSS des articles
Rechercher
Derniers messages
- Pourquoi ce silabsence ? CECI N'EST PAS UN SPAM
- Ralph Mustang et le Routard Cosmique (récit illustré)
- Ah, c'était pas tout naze ? Bénin, j'te dis, c'était bien (suite et fin)
- pas obligés d'aimer
- Lunettes de soudeur non fournies
- Alors, alors, c'était tout naze, hein ? Bénin, c'était bien.
- viendez-boire-vite-et-beaucoup-sur-paris : peux pas cause Bénin (suite)
- Chômage (again)
- Histoire de rafraîchir
- Boule & Bulle