fantasy

le cinéma fantastique avec des morceaux d'enfants dedans.

posté le 29 October 2006 à 22:05


Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro s'affiche un peu partout en ville, sur internet ou à la téléfusion mais sort mercredi sur les grands écrans.

Un film qui a, semble-t-il, déjà conquis la critique (cf. les accroches de l’affiche) et dont le visuel, justement, semble accrocher terriblement.

groove_salad a écrit : Regardez Canal+ (en clair), c'est extraordinaire le reportage sur les effets spéciaux !.


La sortie de ce film est l'occasion de tenter d’évoquer le cinéma fantastique dans son côté féerique. C'est-à-dire l'incursion de l'imaginaire dans le réel (ou l’inverse). La découverte de mondes parallèles bizarres, étranges, que nous côtoyons sans y prêter une once d’attention... sauf peut-être dans une songerie, oubliée au réveil mais dont les draps se souviennent.







De l’autre côté du miroir.


Depuis la découverte d'Alice aux pays des Merveilles (Hamilton Luske et Wilfred Jackson pour Walt Disney), les métrages qui narrent les aventures extraordinaires d'enfants "ordinaires" seraient devenus légions. Aussi, seuls les films qui m'ont vraiment marqués dans ce genre seront évoqués ici.



Alice donc. Mais aussi Labyrinthe (J.Henson), L'Histoire sans fin (W.Petersen), le Voyage de Chihiro (H.Miyazaki), Bandits Bandits (T.Gilliam) et plus récemment Mirromask (D.McKean - thx Lazykiller).



Si d'ailleurs, vous connaissez d’autres titres, je suis preneur. Impasse notamment sur « Richard au pays des livres magiques » qui ne concerne que les illettrés.




En forçant un peu la sélection, Les Goonies (Richard Donner) pourrait aussi rentrer dans cette catégorie mais avec une certaine réserve néanmoins ; les phénomènes paranormaux y étant quasiment inexistants. Si ce n’est à travers l’omniprésence de Willy-le-borgne, le pirate qui hante la pellicule. Ne pas citer ce film aurait été une erreur car, pour moi, la magie fonctionne encore.



Dignes héritières des différentes mythologies qui ont fondé notre culture, des contes de Perrault ou d’Andersen..., ces histoires ont, le temps passant, perdu de leurs ressources sanguinolentes.
La Compagnie des Loups (Neil Jordan – thx carw), mettant en scène le sang comme un élément effrayant, semble être une exception. A la différence des autres, il s’agit là d’une histoire racontée par une grand-mère à sa petite fille. La dimension sexuelle et la puberté sont au cœur même de l’intrigue. La jeune fille, le sang, moi pas vous faire dessin.










Avec la Guerre pour contexte, Le Labyrinthe de Pan (pas encore sorti, donc pas encore visionné) semble emprunter les mêmes plates-bandes que Les Aventures du Baron de Munchausen, mais à une toute autre époque. La guerre vue à travers des yeux d’enfants. Le besoin de s’évader, de fuir dans leur imaginaire pour résister à l’horreur, le bruit, la fureur, qui les entourent.

Faut-il vraiment voir un film avant d’en parler ?

oui

Même pas peur ?!?!

La peur et la douleur demeurent très présentes dans ces univers virtuels. Les artistes en charge des projets parviennent à contourner la logique commerciale qui voudrait que l’imaginaire filmé soit aseptisé de toute pensée horrible... afin de préserver la santé mentale du jeune public. Certains prétendent qu’il est bon de les préparer au pire, mais graduellement.

(suis pas pressé d’avoir des gosses pour juger de ce qu’ils peuvent regarder ou ne pas)


Rêves et cauchemars, très intimement liés, se mélangent, s‘entremêlent afin de brouiller leur perception des choses. Le jeune héros (souvent une héroïne d’ailleurs) auquel doit s’identifier l’enfant-spectateur, part en quête de connaissances. Il est constamment en apprentissage.

A la recherche d’un objet magique ou d’un simple conseil, le p’tiot va évoluer, mûrir, au cours d’extraordinaires aventures au cours duquel il croisera certains personnages de la réalité qui trouveront ici un nouveau visage ou un rôle.

Avant la fin.

Quel est le but de ces aventures ? Bien souvent, il est question de régler un conflit qu'il doit affronter dans la réalité (maladie, déracinement, solitude ou perte d’un être proche).

C’est pourquoi le manichéisme a cette ampleur dans ces récits, ce qui irrite bien souvent le public adulte, qui trouve ça mignon. Sans plus. La notion de Bien et Mal devient une donnée importante de l’intrigue : insouciance ou dépression, la guérison ou la mort.

Ces jeunes protagonistes déambulent sur la frontière, de plus en plus ténue, séparant le Bien du Mal, s’aventurant d’un côté. Surtout de l’autre.
Et là, le Temps, l’Espace mais aussi les lois naturelles tels que la Gravité, se transforment, se métamorphosent devant leurs petits yeux ébahis, leur faisant perdre le sens commun qu’ils n’ont pas encore vraiment intégrés.



Ces environnements sont l’occasion de concrétiser les idées les plus farfelues. Il n’y a qu’à regarder les paysages, décros et bestiaires développés en conceptual design pour se rendre compte que ces artistes n’ont pas pris que de la drogue.



David Bowie en collants, fallait quand même oser.

Le monde est divisé en deux catégories.... non, 3... non...

Les êtres sages, les nenfants et les maychants.

Schéma narratif de base: Les créatures magiques douées de sagesse perdent de leur pouvoir, gangrenés par les forces maléfiques qui gagnent en puissance. Ces dernières menacent à présent de recouvrir la totalité du monde. La végétation dépérit. Les espèces s’éteignent les unes après les autres. Le Yang est en passe de dominer le Yin... et réciproquement.
Au moment de la découverte de l’univers en question par le môme, l’équilibre est généralement déjà rompu. C’est le dawa total quand il débarque là-dedans.

En général dans un monologue très long, l'Etre Supérieur annonce à l'enfant qu'il aura pour mission de rétablir l’ordre des choses.

Dans un environnement de plus en plus austère, trouver des alliés ils devront. Pour cela, les connaissances accumulées pour identifier amis ou ennemis, ils utiliseront. Au terme de l’odyssée fantastique, et de retour dans la réalité, le (ou la) gamin(e) aura ainsi effectuer des choix importants qui résonneront dans son adolescence... et dans sa vie future.


Ces dernières interprétations, censées apporter une certaine caution intelletchuelle, sont miennes.

Chacun des films précités a eu l’honneur de collaborations fructueuses et riches, mêlant les savoirs faire et le visuel de quelques artistes, écrivains, illustrateurs ou scénaristes de bande-dessinées, comics.








A noter la sortie récente d’un coffret de 3 DVD regroupant trois productions des Studios de Jim Henson, regroupant des films qui me paraissent indispensables pour tout amateur de fantastique : Dark Crystal, Labyrinth et Mirrormask.



Et ce dernier truc pour alimenter l’article en bidoche et en seske.