friedkin

To Live and Die in L.A. (ou les années 80, j't'ai cassé o)

posté le 24 September 2007 à 00:45



appelé aussi "Police Fédérale Los Angeles" en version française dans le titre.



Thèse de l’article : ce polar fourre-tout est remarquable pour décrypter son époque.




1985 : date de sortie du film. après moult tractations, la télé accéde enfin à son trône, étendant un peu plus son voile sur la culture universelle. C’est l’âge d’or du film jetable. Hollywood tourne d’ailleurs ses premiers "direct-to-video" (films qui ne connaitront jamais le bonheur d'une projection). Les séries télé et téléfilms cheap sont de plus en plus nombreux. Nous en découvrirons une tripotée en France, grâce à la 5.






William Friedkin, un jeune réalisateur de 50 ans, a déjà deux gros films à son actif: "French Connection" et "L'exorciste". Il a réalisé aussi "the Sorcerer", un savant remake du "Salaire de la Peur" (que l'on a astucieusement renommé "Le Convoi de la Peur" en France pour être sûr que personne ne le confonde avec l'original mais un petit peu quand même).


Ce cinéaste est réputé intelligent, efficace et clairvoyant. Certaines personnes, probablement douillettes, prétendent qu'il torturerait ses acteurs pour obtenir les scènes les plus percutantes.


extrait du making of de "l'exorciste":

Helen Burstyn, actrice:

"Comment j'ai morflé".


il a pas une belle gueule d’enculé ? :D

p.i.: Son film "Cruising" avec Al pacino, (la Chasse (??!), une enquête sur les backrooms gays a fait polémique. le film est d'ailleurs toujours difficilement visible. Une légende urbaine voudrait qu'un plan subliminal de fistfucking ait été secrétement intégré au montage final.

Le style de mise en scène de Friedkin serait, selon ses plus ardents défenseurs, du niveau du documentaire. Il apporte toujours plus de vie, de mouvement à chacune de ses scènes. La poursuite du métro par Gene Hackman dans French Connection, pourtant sans musique, est un modèle d’intensité.

ici, la scène nature

la scène sur une musique d'Oasis

Sachant tout ça, quelle ne fut pas ma joie à l'idée de revoir "Police Fédérale Los Angeles", ce dernier m'ayant laissé un si bon souvenir. Un souvenir entretenu, il faut le dire, par un http://culte collectif cinéphilique certain .

Après une vingtaine de minutes, le doute m'assaille pourtant. De ce que j’entrevois, je me mets à penser qu'il compile tout ce que les années 80 ont conçu de pire: les néons fluos, peintures criardes, fringues moulantes, chorégraphies saccadées mais aussi boites à rythmes horripilantes et raccourcis scénaristiques faciles.

Pitch pour l’exemple: Richard Chance, c'est un impulsif du genre nerveux. Il aime bien les trucs risqués, porte des santiags, des jeans moulants et des vestes en cuir trop courtes pour bien qu'on voit son cul moulé. En dehors des trucs risqués du week-end, (il aime bien baiser avec son indic), il travaille aussi au F.B.I. avec Jim hart. Tous deux sont spécialisés dans le trafic de fausse monnaie et doivent empêcher quiconque veut pourrir le marché.

Mais ces cocos-là sont bien plus que des collègues... Richard et Jim sont potes depuis 7 longues années. (on dit qu’ils sont copotes)




Le problème, l’ombre au tableau de leur idylle professionnelle, c'est que Jim, il est vieux.
Il doit partir prochainement à la retraite mais il aimerait bien finir sa carrière sur un beau coup d'éclat. Et là, le Jim, il ne trouve rien de plus stupide à faire que de suivre la piste d'un individu dangereux. Tout seul. A trois mois de la retraite. Le con. Le plus horrible est à venir. C'est Richard, son pote, qui va retrouver son corps dans une poubelle de l’entrepôt de fabrication des faux.
Sous la douleur de 7 années d’amitié qui s’envolent, ce dernier jure de faire payer le faux monnayeur pour ce meurtre. Il est prêt à tout.

Pour l’aider dans sa tâche, Chance va s’adjoindre un blanc bec froussard et devra le dépuceler pour enfreindre sereinement les procédures policières.




Attention SPOILERS SUITE

Vous avez frémi en lisant ce résumé des 20 premières minutes ? (nan, c’est pas qu’à cause de mon style), il faut pourtant s’accrocher dans la vision car ça vaut le coup d’oeil. Ca vaut beaucoup plus en tout cas qu’un direct to video.



Tout ce qui vient après ces 20 mns va devenir de plus en plus jouissif pour tout non-amateur des années 80.
Pour exemple, Rick Masters, le méchant trafiquant de faux billets (Willem Dafoe) est un « copiste » hors pair et se porte en chantre du bon goût. Lui seul parait détenir un semblant de classe. Il a tellement bon goût qu’il brûle ses propres œuvres bien que les critiques d'art l’estiment talentueux. Mais il n’est pas dupe.


A mesure que l’histoire avance, ce ne sont plus les états d’âme du héros qui m’ont intéressé, mais de savoir jusqu’où le cinéaste allait bousculer les clichés du genre.
A coups de feu tirés en pleine face par ci, frôlant le ridicule sans presque jamais le toucher par là, passant d’une situation attendue à un revirement brutal et aride.

Pour se démarquer de sa poursuite de référence (citée plus haut), la scène spectaculaire sera une fuite. Avec de plus en plus de poursuivants qui jaillissent d’on ne sait où (non, ça c'est un vent). Et dont l’issue est de plus en plus incertaine et haletante.



En clair: Ce film est une petite entreprise de destruction des clichés, doublé d’une réflexion sur l’art. Les références étant nombreuses, seras tu assez malin pour les dénicher ?

A découvrir donc. Mais soyez prévenus, vous risquez de détester le début (et cette chanson d’entrée, AAAARRRRGGGGHHH).
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