Chroniques d'une histoire annoncée (2/x)

posté le 22 September 2006 à 19:52
Le convoi se met en route, 8.000 selon les organisateurs pour notre seule fac. dont les registres comptent 6.000 inscrits dont un bon quart qu'on a plus vu depuis décembre et un autre qui ne souhaite pas vraiment s'impliquer dans cette fronde populaire.
Le trajet prévu est simple, descendre jusqu'a Rivoli au niveau de Chatelet pour rejoindre le gros de la manifestation qui vient de la bastille puis continuer sur la concorde et enfin faire un siting sur les champs et si on peut tirer vers l'Elysée.
Moi c'est ma première manif', j'aurais su et bah j'aurais venu plus souvent. On se ballade avec des potes, on tchatche, on gueule 2-3 trucs comme ça sans vraiment savoir trop quoi, la bibine coule à flots et les belettes sont déchainées. C'est juste con qu'il commence à cailler et que ça pue la merguez.

Dans une manif y'a quand même un truc marrant, c'est que si on se croit entre personnes ayant le meme objectif bah c'est raté. D'abord y'a les purs, c'est ceux qui sont "pas contents! pas contents! on veut pas de toi comme Président". Ensuite les profesionnels, les mercenaires du défilé, ils cavalent sur toute la longueur pour gueuler de resserer les rangs et lancer des slogans. Après viennent les syndicats qui pourraient scander "on est là, z'avez vu, on est venu" avec leurs banderolles de la taille de la pelouse du stade de France pour deux à quatre lettres. Puis les branleurs, qui n'avaient rien d'autre à foutre et qui trouvent ça marrant : on nous reconnait à trainer des pieds en discutant et à déformer les slogans en pouffant "les pouliches! les juments! on veut leur carrer notre gland". Suivent les casseurs, un peu en retard sur le gros de la troupe parce que ça prend du temps de dégommer les vitrines et que petit à petit ils sont quand même vachement chargés. Eux on les a perdus juste avant le Louvre, toutes façons sur les Champs les vitrines sont trop balèzes et entre le Louvre et les prochains magasins faut trop marcher. Les syndicats eux ont disparus un tout petit peu plus tard quand on a prevenu leurs antennes locales que les lois sur l'emploi seraient socialement renforcées, quand les étrangers seront dehors le gouvernement promet de se concentrer sur le bien être du travailleur français. Dernier groupuscule les "RG". Ce sont des gars en civil qui se mèlent au cortège mais appartiennent aux forces de l'ordre. Leur taff c'est de surveiller les têtes brulées et de les sortir rapidement. Si on connaissait pas le principe on a vite compris en se retrouvant entourés d'"étudiants" de 35 ans a la mine patibulaire. Bah ouais, la notoriété du MDTA avait un peu dépassé les murs de la fac.

En moins de temps qu'il n'en faut pour passer de l'éjaculation à "quand est ce qu'elle se barre", on avait tous les six été séparé les uns des autres et amenés mili manutari dans une rue adjacente. Là on a été cordialement boxés, rien de personnel mais faudrait pas qu'on nous revoit dans la rue. Souvent quand on se fait taper, avant même d'avoir mal, on dégueule, là un bon moment j'ai cru que mon estomac était barré avec le reste de la bouffe de midi. Le temps qu'on reprenne nos esprits et qu'on se remette en route vers les autres pour leur dire qu'on se tirait, la manif' avait été dispersée par une pluie de lacrymo. Nous on a jamais vraiment baigné dans le nuage mais même au bord c'était un putain de supplice : tu chiales, tu tousses et tu penses que ça va jamais s'arreter. Du coup on a pris la décision de rentrer à la fac et de squatter là bas ce soir, histoire de voir si on pouvait pas démonter un peu puis se tirer chez nos parents avant de morfler pour de vrai. On pouvait pas vraiment non plus se casser sans avoir fait une petite apparition. Ensuite, quand ça se serait tassé on aurait fait genre on avait rejoint des groupes plus actifs pour surfer la vague de "l'après-guerre" en quelque sorte.

Ouais sauf que quand on est arrivé, bien après les autres, nous en plus des yeux de lapins russes on était couvert de sang. Du coup certains ont pensé qu'on s'était battu là où la majorité avait couru. La rumeur s'est répandue comme une trainée de poudre et l'arrivée dans l'amphi 14 se fit dans un silence impressionnant toutes les têtes tournées vers nous. Puis ça a explosé, en deux groupes. D'un côté on entendait les borborygmes dégoutés de la reine de Glace et de ses sbires et de l'autre presque aussi nombreux, les vivats des gars qui esperaient nous rejoindre au MDTA, en fond sonore le staccato humide des explosions de foufounes. Je suis prêt à parier que pas un string n'était sec, les pommettes rouges, les abricots juteux et comme des stakanovistes agriculteurs nous étions requinqués par la perspective d'une bonne récolte.
Ce jour là on a gagné l'amphi 14, on était les rois du pétrole... La compagnie des Glaces, menée par la reine en personne quitta les lieux pour prendre posséssion de l'amphi le plus éloigné possible. La reine des Glaces c'est Linda, une pure bombasse qui veut qu'on la reconnaisse pour ses capacités plus que pour son physique explosif. Du coup elle se la joue garce et reigne sur une bande de tocards qui espèrent se la taper. La légende dit que le vît qui la transperce sort gelé de sa caverne et que d'un seul coup de son genou elle le brise, que son souffle sur un penis crée des engelures et que sa morsure paralyse le membre le plus vigoureux. Moins théatral, ceux qui on résussi à la serrer parlent d'une frigidité cadavérique qui regarde le plafond muscles tendus en annonçant "prête !" a voix haute.

Mais ce soir rien à péter de la vierge du grand nord, on était les nabaabs et après nous être enfilés les kekabs gentiment apporté par nos nouveaux serviteurs consentants, les aspirants MDTA, nous déclarions ouverte la chasse à la pétasse. Moi qui avait toute mon adolescence ressenti l'impression d'être né 40 ans trop tard ce soir là j'eus mon Woodstock, les poils en moins. L'alcool coulait à flot, la musique déchirait les tympans et la drogue suintait de tous les pores de nos peaux. Si l'on voyait quelques vétements ils habillaient les sièges des gradins, dans la fosse ce n'était que sueur, cyprine et foutre dans des proportions telles que les plus défoncés menaçaient de construire une arche pour sauver quelques spécimens. Spécimens qui ne manquaient pas de plier sur les coups de butoir de leurs Noés dans les minutes suivantes, dans les hauteurs ou simplement là s'ils avaient glissé sur le parquet détrempé.

Le matin nous surpris nauséeux, encore raides, avec des courbatures dues autant au passage à tabac qu'au passage à la casserole et surtout avec de nouveaux blases pour les têtes du mouvement. D'abord y'avais Casto, le démerdard du groupe, le seul gars capable de te trouver un panini à 5 heures du mat' ou une boîte de vitesse pour ton Piaggio un dimanche. Puis Shaman, l'adepte de la lévitation aux champignon. Crypto, le petit génie de l'informatique et des systèmes communistes qui s'était retrouvé en éco en écoutant papa et maman. Swat, qui connaissait par coeur les 500 derniers numéros de Soldier of fortune et capable de reconnaitre un fusil à la forme du système de ré-emprunt des gaz. Ensuite venait Trotsky, notre commissaire politique, le seul qui croyait un peu au "combat" et nous poussait à rester dans la course. De toute manière, après une nuit comme ça nous on en voulait plus, c'est le problème avec le stupre, une fois le doigt dedans on veut aussi y mettre la bite. Et enfin y'avait moi, Wesealrider, le queutard, le "Futé" de la bande, mais surtout l'initiateur machiavélique du groupuscule. Et moi, chef spirituel j'ai dit :"Bon on marche aujourd'hui ou quoi ?"




tags : droite, sextrem

Commentaires

hohun a dit :
posté le 22 September 2006 à 22:02
Dans le prochain épisode, tu expliques comment tu as chopé le sida en baisant une greluche gauchiste défoncée ?

Anonyme a dit :
posté le 22 September 2006 à 22:18
J'adore !

Curare a dit :
posté le 22 September 2006 à 23:34
très bon !

pololefou a dit :
posté le 23 September 2006 à 00:06
Je remercie l'auteur d'avoir été à la hauteur.

jerrr a dit :
posté le 24 September 2006 à 10:37
zlol

SimOOn a dit :
posté le 24 September 2006 à 22:25
J'aime beaucoup encore une fois :D.

AlbertE a dit :
posté le 25 September 2006 à 14:16
Très bon.

posté le 26 September 2006 à 04:19
Cay fnu car meme quand je fais des compliments a quelqu'un, une sous-pute illetree s'acharne a masquer mes commentaires.

Dableuf a dit :
posté le 26 September 2006 à 13:33
Phalien_Duredebois a écrit :

quand je fais des compliments

tas de chiotte c'est un compliment?

kaplan a dit :
posté le 26 September 2006 à 19:05
Dableuf a écrit :
tas de chiotte c'est un compliment?


C'est comme ça que les djeunz parlent maintenant, tu sais.
Enfin surtout cette sous-pute illetree d'Imax.

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