Scene de vie.

Cette histoire n'est que fiction ...

"INTER les gars !" nous crie le chef.
Ce moment dans nos vies est souvent celui qui fait monter l'adrénaline, nous avons été formé pour ça; et lorsqu'il s'agit de foncer il ne faut pas réfléchir, c'est que certainement des vies sont en jeu.

Nous entrons dans notre véhicule et fonçons vers l'endroit qui nous a été désigné , il s'agirait d'un accident, la circulation se fait de plus en plus dense au fur à mesure que nous approchons la gorge devient de plus serrée, y a t il des morts ? Les pompiers sont ils déjà arrivés ? A priori oui et il semblerait que ce n’est pas beau à voir selon les anciens. La c'est le blanc, généralement un accident qui n'est pas beau a voir, c'est qu'il y a du sang et sûrement un ou plusieurs morts. Comment vais je réagir ? Qu'est ce qu'il faudra faire ? Je repense à ma famille, Je regarde autour de moi toute l'équipe est blême. Chacun fait son examen de conscience, chacun se dit que ça va aller que ça doit pas être si grave finalement, ils n'ont appelé que nous, si c'était plus grave les moyens devraient être plus conséquent.

"Ca y est on arrive !" s'exclame le chef.
Le camion des pompiers est positionné de façon à bloquer une bonne partie de la route.
"C'est mauvais signe" marmonne un de mes camarades; en effet a chaque fois ou les véhicules essayent de cacher l'accident c'est que ...

"Allez débarquez, allons voir ce qui se passe!"
Nous passons le camion des pompiers et remarquons que ceux ci travaillent de l'autre coté de la rambarde de sécurité, ils ont même arrêté la circulation. La c'est le début des nausées, le chef voyant que nous n’allons pas tenir le coup nous demande de rester en retrait; il faut dire qu'une traînée de sang de 15 mètres de long n'est pas quelque chose que nous voyons fréquemment. Ensuite vient "cette odeur" de pneus et de chair brûlée. Je sens comme une première remontée au fond de mon estomac, putain c'est glauque. A coté de nous un scooter en bon état mais du mauvais coté de la barrière, il a du taper sur la barrière et passer de l autre coté vers les voitures qui venaient dans l'autre sens... Cela fait que 15 secondes que nous marchons mais le temps semble être suspendu, comme un cauchemar éveillé, une angoisse, quelque chose d'oppressant...

A une dizaine de mètres ce qui semble être le corps a été recouvert d'une toile en plastique noire. Les pompiers viennent nous dire bonjours et nous explique la situation. J'écoute d'une oreille attentive. La tête du conducteur du scooter a été réduite en miette, il nous montre du doigt près du camion le casque ensanglanté. La tout le monde se pose la même question : Pourquoi ce putain de casque est encore la ?

La réponse fut comme un choc : "la tête est encore dedans, et nous savons qu'il faut toucher le moins de choses pour l'enquête".
Merde encore un moment de blanc...Ma vue ne devient pas obscure, mais plutôt plus claire, un sacré effet lumineux comme une lueur aveuglante. C'est à ce moment là que l'on entend une voiture freiner, et la portière s'ouvrir. Un homme d'age mur sort de la voiture et va vers le scooter d'un pas rapide, nous courrons vers lui .Celui ci se tourne vers nous et hurle :

"C'est le scooter de mon fils !"
Nom de Dieu ! C’est quoi cette sensation ? Un grand coup de barre, mes épaules sont lourdes, merde, il faut, il faut... il faut aller voir cette personne. L'homme continue de hurler : "Je veux voir si c'est mon fils, laissez moi passer !" On ne peut pas, puis on ne sait pas qui est la personne sous le voile noir. "Calmez vous monsieur, on ne connait pas l'identité de cette personne, alors arrêtez de vous mettre dans cet état." Ce n'est pas suffisant, car tout le monde le sait, si un père de famille réagis comme ça , c'est qu'il y a 99% de chance pour que cela soit vrai, il a du reconnaître le casque, il a vu le scooter , le sang , il ne faut pas qu'il se rapproche encore plus.

Car plus vous voyait de détails plus vous devenez fou. Le père de famille devient fou de rage, il faudra être une dizaine pour l’arrêter, les pompiers voyant comment se passaient les choses nous prêtent mains forte et avec l'aide du docteur sur place donne un calment par injection au père.
Tout redevient "calme", il faut maintenant éviter de trop faire durer le bouchon ou certains conducteurs de la voie qui n'est pas coupé vont finir par descendre derrière la voiture du père qui a tout bloqué. Nous faisons donc la circulation en évitant que les voitures ne s'arrêtent, car lorsqu'on voit du sang n'importe quelle personne s'arrête. Les "experts" arrivent prennent des photos, des mesures ...

Notre intervention est terminée, je ne pourrai plus dormir cette semaine, trop de choses sont passés, l'appétit ne reviendra pas non plus avant un bon moment...
Fin.