Le Rock dans tous ses Etats

Le week end prochain, à Evreux (Normandie - France), se tiendra la 23è édition du festival Le Rock dans tous ses Etats.



J'ai une tendresse particulière pour ce festival.
Tout d'abord parce qu'il se passe chez moi. La où j'ai passé le plus grand nombre d'années de ma vie. C'est l'occasion de retrouver tout un tas de copains que je ne vois maintenant pratiquement plus qu'à cette occasion, de boire des bières assis dans l'herbe en plein soleil ou collés à l'une des scènes. Parce qu'à une heure de Paris, on trouve le premier vrai festival de l'été, en plein air, qui reste à taille humaine.

J'aime également l'organisation de ce festival. Deux scènes principales où les "gros" groupes peuvent alterner. Pendant qu'un groupe joue sur une scène, un autre fait ses balances sur la seconde, et peut commencer à jouer dès que le précédent a terminé son set. En parallèle, le Banana Club, une tente où passent des groupes plutôt électro. Et depuis peu, la Papamobile, scène ouverte aux groupes régionaux.

C'est ainsi que cette année, sur les deux jours, se dérouleront 45 concerts. Au programme, des têtes d'affiche comme Franz Ferdinand, Dionysos, Cali, dEUS ; des groupes montants dans le milieu pop-rock comme The Infadels, Art Brut, Dirty Pretty Things ; des groupes aux styles aussi variés que Marcel et son Orchestre, Adam Kesher, Jack the Ripper, Anna Ternheim, Nathan Fake ou Bumcello.

Si la météo est clémente, le week-end promet d'être beau !

Et malgré tout celà, c'est très probablement la dernière édition de ce festival. Pourquoi ? Parce que l'équipe organisatrice du RDTSE est également l'équipe qui gère l'Abordage, la salle de musiques actuelles d'Evreux. Parce que depuis maintenant plus de trois ans il est question de construire une nouvelle salle, l'Abordage n'étant plus tout à fait aux normes de sécurités. Parce que de promesses en dédits, le maire fait trainer les choses, ayant trouvé un lieu puis finalement n'acceptant plus la nouvelle implantation. Parce que le directeur Jean-Philippe Aplincourt en a assez qu'on le mène en bateau et a décidé d'aller voir ailleurs s'il y est.

On en peut pas dire qu'il prend les gens en traître. Si la saison 2004-2005 avait été pour lui une saison d'ultimatum, il avait quand même pris en charge la saison 2005-2006, d'abord jusqu'à Noël, puis jusqu'à la fin de l'année. Et pendant tout ce temps, rien n'est venu débloquer la situation de l'Abordage. Pas de lieu, pas de nouvelle salle, plus d'équipe. c'est sans doute vers Rouen qu'ils iront exercer leurs talents d'organisateurs, de découvreurs de groupes. Et Evreux va sans doute mourir un peu plus.

Sinon, je pense que cette année encore, un groupe représentant les intermittants du spectacle montera sur scène pour nous expliquer comment leur situation n'évolue pas.

C'est bien triste.