8 ans ça se fête

posté le 05 July 2006 à 23:55
Élections législatives au Cambodge. Le PPC ou Prachéachon (Parti du peuple cambodgien, avec Hun Sen) a remporté 41,42 % des voix, et obtenu 64 sièges sur les 122 qui composent l'Assemblée nationale. Le Funcinpec (Front uni pour un Cambodge neutre, pacifique et coopératif, du prince Norodom Ranariddh) a recueilli 31,70 % des voix, et obtient 43 sièges. Le PSR (Parti de Sam Rainsy), obtient 14,75 des voix et 15 sièges. Si le PPC détient la majorité absolue à l'Assemblée, un malencontreux article de la Constitution de 1993 oblige la formation du gouvernement à la majorité des deux-tiers, donc exige un gouvernement de coalition. Unie, l'opposition aurait été vainqueur. Vaincue, elle tient le vainqueur en otage.
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Commentaires

Def a dit :
posté le 06 July 2006 à 00:39
Oui, même que le gouvernement ne cesse d’affirmer, chiffres à l’appui, que le pluralisme de l’information est une réalité au Cambodge. Selon les statistiques officielles, le pays compte près de 280 titres de presse, 37 stations de radio et 43 chaînes de télévision, dont 21 accessibles par câble. Dans une interview accordée au quotidien francophone Cambodge Nouveau en mai 2003, Khieu Khanarith, secrétaire d’Etat à l’Information, a déclaré que "la liberté de la presse est totale au Cambodge". Selon lui, le gouvernement intervient le moins possible dans la gestion et le fonctionnement des médias et se limite à demander aux journalistes de rectifier leurs informations lorsqu’elles lui paraissent "inacceptables".
De l’aveu même du ministère de l’Information, la qualité de l’information laisse à désirer. Les journalistes manqueraient de professionnalisme et les six organisations professionnelles ne participeraient pas à améliorer le niveau de compétences des journalistes. Le 30 janvier, le secrétaire d’Etat à l’Information a déclaré : "Nous disons toujours que nous avons la presse la plus libre du monde parce qu’ici tout le monde a le droit de fabriquer les informations de toutes pièces." Mais le parti au pouvoir est le premier à contrôler et à manipuler les médias en sa faveur. Le Premier ministre et ses alliés contrôlent sept chaînes de télévision et radios. "Les stations ne s’occupent de politique que si elles sont payées pour cela", a précisé Khieu Khanarith. L’opposition est, quant à elle, présente dans la presse écrite. Le parti de Sam Rainsy possède les quotidiens Samleng Yuvachun Khmer (La voix de la jeunesse khmère) et Moneaksekar Khmer (Conscience khmère). Le mouvement royaliste Funcipec est notamment à la tête du journal Udom Katte Khmer (Idéologie khmère).
Dans les semaines qui ont suivi les émeutes antithaïes de fin janvier, les médias sont interrogés sur leur responsabilité dans ces incidents. Lors d’un débat au Club des journalistes cambodgiens, certains professionnels des médias ont rendu les politiciens responsables de cette crise. Pen Samithy, rédacteur du principal quotidien du pays, Rasmey Kampuchea, a déploré que les journalistes aient fait preuve d’un grave manque de professionnalisme. Certains participants ont réclamé un code éthique qui puisse servir de référence et permette de rappeler à l’ordre les journalistes.
En juin, lors de la campagne des élections législatives, les organismes de surveillance indépendants ont révélé que, dans certaines provinces, les Cambodgiens n’ont accès qu’à des médias contrôlés par le Parti du peuple cambodgien (PPC, au pouvoir). A l’approche des élections, les manœuvres d’intimidation se sont multipliées contre les publications d’opposition qui critiquaient le gouvernement du Premier ministre Hun Sen. Ainsi, la station royaliste, Radio Ta Pruhm, apparue sur la FM en janvier, a critiqué ouvertement la politique du chef du gouvernement. Ce dernier les a rappeleés à l’ordre. Quelques jours plus tard, l’un des présentateurs de Radio Ta Pruhm, Chou Chetharith, a été assassiné. C’est la première fois depuis 1997 qu’un journaliste est assassiné au Cambodge. La station indépendante Beehive FM 105 est également soumise aux pressions du PPC.

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