Un penseur au service de la grandeur de la France

posté le 25 February 2006 à 00:38
En première année j'ai réalisé une fiche de lecture comparative de deux biographies de Vauban. Je suis tombé récemment sur l'exposé en faisant du rangement dans mes cours et je me suis dit que cela pourrait être sympa de vous proposer une ou deux sous-parties.

Le titre de la sous partie fait un peu pompeux, mais il colle tellement au personnage...

Un penseur au service de la grandeur de la France

Vauban rédigera durant toute sa vie de nombreux traités touchant à des domaines divers des sciences, de l’économie, de l’agriculture et de la stratégie. En décembre 1689, Vauban rédige son mémoire pour le rappel des Huguenots. C’est dans le droit-fil de ses préoccupations défensives qu’il met tant d’ardeur et d’obstination à proposer au roi le retour pur et simple de l’édit de Nantes. En effet, Vauban pense aux conséquences économiques désastreuses de la révocation de l’édit en France. Il estime que 80 000 à 100 000 hommes se sont enfuis vers les pays européens protestants limitrophes de la France. Environ 10 000 matelots, autant de soldats, 600 officiers des armées du roi et surtout la fuite des Capitaux : Il regrette l’abaissement des manufactures françaises. Il souligne aussi l’importance pour l’opinion publique européenne des « bonnes plumes » qui ont « déserté le royaume et se sont cruellement déchaînés contre la France et contre le roi. »
Vauban a réalisé des enquêtes et dénombrements, ancêtres de la statistique moderne, fils de son époque il utilise tous les moyens qui sont à sa disposition, c’est d’ailleurs un utilisateur génial qui affine et perfectionne les outils dont il se sert.
En 1696, la description de l’élection de Vézelay comporte un travail de recensement statistique très moderne dans ses méthodes. Partant de solides bases chiffrées, il réfléchit à la manière de rendre le royaume plus riche. S’il est bon que la France soit le plus peuplée possible, il faut accroître les richesses en proportion et même d’avantage. Dans son traité de la cochonnerie, il propose d’accroître le nombre de porcs pour mieux alimenter les populations. Mais en revanche, le commissaire général ne s’occupe pas de savoir comment seront nourries ces bêtes ainsi multipliées. C’est donc quelque peu irréaliste.
Dans son mémoire pour la navigation des rivières, Vauban propose de créer un réseau cohérent de rivières et de canaux innervant la presque totalité du royaume. Permettant ainsi de favoriser le commerce. Il cherche encore d’autres moyens d’enrichir le roi et se penche sur les colonies. Il applique sa méthode de recensement à la population du Canada et fera des projections. Il crédite la colonie de près de 26 Millions d’habitants en 1970 et 51 Millions en 2000.
Poursuivant ses réflexions, il rédige un traité prévoyant la création d’un nouvel impôt qui remplacerait tous ceux existants : la dîme royale. La dîme royale, est à la fois le dernier mémoire de Vauban et le seul à avoir été imprimé de son vivant. Ce travail d’économie politique vise à rendre l’impôt royal plus équitable, mieux réparti et, si possible, plus productif.
Dès 1700, le manuscrit de la dîme est quasiment prêt, mais ce n’est qu’en 1706 que Vauban se décide à faire imprimer l’ouvrage.
Le livre est censuré par un arrêt du 14 février 1707 pour deux raisons :
-Le fait d’avoir été publié sans autorisation
-Le fait de contenir des choses contraires à l’ordre et à l’usage du royaume
Le mercredi 30 mars 1707, le maréchal de Vauban décède et contrairement à ce que laisse entendre la légende, il n’est pas mort de chagrin après la condamnation de son livre, car Anne Blanchard s’attarde bien à démontrer que les conséquences de la condamnation de la dîme l’ont à peine touché.
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