La petite voix qui avait raison

Il y a des jours -comme aujourd'hui- ou certaines choses vont mal. Pas tout, mais certaines seulement.
Tout à commencé par cette dissert' d'histoire contemporaine "Le rôle de l'Assemblée nationale sous les IVe et Ve Républiques", pas vraiment aisé comme sujet, sans doute aurais-je moins été dans la merde si j'avais pris plus le temps de réviser, m'enfin... Ce n’est pas tant la difficulté du sujet que le manque de temps qui m’a gêné. La prof note sévèrement, j'aurais p’tet 9-10 (j'espère pas moins, ce serait la plus mauvais note de ma licence).
Après ce cours, on enchaîne sur un cour magistral de Contemporaine, tout va bien. Et à la fin dudit cours, c'est le drame.
Moi: "Euh, vous allez en romaine"
Elles : "non, trop marre des cours, c'est les vacances, en plus il fait beau là, cette prof elle pue"
Moi : "aller, ça sert à rien de sécher le dernier cours !"
Elles : "pfffiou marre de la fac"

Ma petite voix :"Aller laisse toi tenter, casse toi, ce cours il pue la merde"
Mon autre petite voix : "C'est pas dans tes habitudes de sécher, tu vas pas t'y mettre maintenant"

Moi: "Bon ben salut bonnes vacances..."

Direction : la salle de romaine.
Déjà 3 élèves qui attendent le cours, puis nous sommes rejoints par deux autres. La prof arrive, on rentre en cours. Et la, cette connasse, elle décide que bon elle fera pas cours pour pas pénaliser les absents (WTF ??), ils sont à l'AG (WTF !! un seul sur 15 est à l'AG, ils sont en vacances FFS §§§§). La prof va chercher un texte dans son bureau, et le commente pendant deux heures. Deux heures de romanisation de l'Espagne, c'est chiant. Vers la fin du cours la prof qui n'à plus rien à dire et se fait chier elle-même décide de nous lâcher 10 minutes avant.
10 minutes, j'aurais le train de 15h35, je gagnerai 30 minutes, supaire. Petit trajet vers le bus qui me ramène paisiblement à la gare.
15h27, plus que quelques minutes avant mon train, la gare est en vue, pas de soucis.
15h31, me voila sur le quai, tiens il est plutôt blindé me dis-je alors. Je me dirige vers les TV sncefeu pour y lire un message somme toute assez étonnant : "En raison de manifestants sur les voies à Paris Nord le trafic des trains est totalement interrompu sur toutes les lignes". Hummm, je commence à croire que j'aurais du partir à 13h30 mais j'ai encore largement espoir. Tout le monde tire la gueule sur le quai, je vais m'asseoir et empoigne mon téléphone pour appeler ma chère et tendre et la prévenir de mon retard. Un fois l'appel passé, la bonne femme assise à côté de moi commence à me parler, forcément elle à entendu la conversation et comme on est dans la même merde...
Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué mais dans nos sociétés occidentales particulièrement individualistes, dès qu'il y a un problème SNCF (ça doit être pareil pour la RATP) il se développe une sorte de solidarité exceptionnelle entre nos concitoyens. Alors qu'ils peuvent monter dans le même wagon tous les matins pendant 10 ans et s'asseoir à la même place en faisant semblant de calculer personne, dès qu'il y à un problème (grève, retard longue durée, catastrophe naturelle...) on se rapproche. Tout le monde parle avec tout le monde et s'insère dans les conversations des autres. Etrange, la SNCF arrive à créer malgré elle du lien social. Alors que depuis des années des sociologues se cassent les dents dessus, la SNCF fait ça facilement plusieurs fois par mois.
Revenons au sujet, je termine très vite la conversation avec la bonne femme puis je me lève pour être bien sur de ne pas en avoir d'autres. Des conversations au sujet des retards SNCF ne volent jamais bien haut.
Je me dis qu'il doit bien y avoir quelqu'un que je connais sur ce putain de quai, quand je vois Francis. Il est sympa, il ne cause pas beaucoup mais c'est mieux que rien. Je passe une heure en sa présence sur le quai quand soudain nous vîmes arriver à l’autre bout du quai des colonies de gens. Tous porteurs du même message, ils étaient descendus du train stoppé en rase campagne près de St Denis pendant 45 minutes, plus les 45 minutes de marche pour arriver à Villetaneuse (je connais toutes ces informations grâce à la solidarité SNCF). Ah ouais, c’était un peu la merde. Mais je comprends pas pourquoi les train ne pouvaient pas circuler dans notre sens c’est à dire vers la campagne. Un mystère SNCF qui ne sera jamais résolu sans doute.
Une heure plus tard, on attend toujours désespérément un train qui finit par pointer le bout de son nez vers 17h30. Le train arrive lentement en gare, le chauffeur lâche un coup de klaxon tandis qu'un autre gars dans la cabine passe sa tête à la fenêtre.
Une scène irréelle, je me suis vu 60 ans en arrière, à la libération, ce mec était un américain qui passait la tête hors de son char et moi une petite normande émerveillée devant mon sauveur.
Pendant que ce train arrive des annonces SNCF fusent pour dire qu'il ne prend pas de voyageurs, tandis que les chauffeurs disent qu'il va partir. On monte dedans au cas où, il finit par partir au bout de 10 minutes alors que la gonzesse de la SNCF continuer à crier dans son micro que le train ne prendrait pas de voyageurs. J’arrive dans mon bled, je marche jusqu’à chez moi, c’est les vacances !

Moralité, j’aurais du sécher un cours de gay j’aurais été en vacances à 14heures au lieu de 18heures.