Z

posté le 18 April 2006 à 16:03



Entre deux rounds de BF2 et lorsque la trêve entre Asiles vous permet de souffler un peu, qu’il est doux de faire un Scrabble avec ses beaux-parents. Mais quand Belle-Maman vous latte la tête avec ses 150 points d’avance et que vous vous retrouvez avec 7 lettres über merdiques votre fierté d’homme moderne en prend un coup. Heureusement SOS-Scrabble est là pour vous et vous propose aujourd’hui un splendide mot en Z : La Zététique : Voilà un mot pratique pour virer ce fuckin’ Z qui vous ennuie tant au scrabble.


A part pour masteriser au Scrabble, la Zététique qu’est-ce c’est ?


Un peu d’étymologie : Le terme zététique vient du grec zêtein (« chercher »), et l'adjectif zététique trouve son équivalent dans l'adjectif grec zêtêtikos « qui aime chercher », « qui recherche ».

La Zététique se présente comme une méthode de recherche fondée sur le doute et la vérification des informations.

Enseignée dès l'Antiquité par le philosophe grec Pyrrhon (365 / 275 av. notre ère), elle est une attitude scientifique, fondée sur le refus de toute affirmation dogmatique, et qui emprunte aux Anciens Grecs leur posture « sceptique ». Dans la ligne droite du mot skepticos (« qui considère », « qui examine ») la Zététique préfère suspendre son jugement à l’endroit où la connaissance fait défaut et se donner les moyens d’en savoir plus que de croire n’importe quoi.

Peu usité jusque là, le terme « zététique » a été remis au goût du jour en 1975 par Marcello Truzzi pour exprimer ce scepticisme du doute, et se démarquer du terme de "scepticisme" accaparé selon lui par des sceptiques extrêmes (debunkers). Pour ces derniers, des affirmations extraordinaires requièrent des preuves extraordinaires.

En France c’est Henri Broch qui a introduit ce terme de zététique dès le début des années 1980 pour aboutir en 1998 à la fondation du Laboratoire de Zététique à l’Université Sofia-Antipolis de Nice. Aujourd’hui, les Zététiciens mettent en place des approches rigoureuses et scientifiques des phénomènes paranormaux, pour y voir un peu plus clair.

On notera toutefois que ces courants connaissent des variations en France par rapport à l'Outre-Atlantique. Par exemple, le Cercle Zététique ou le Laboratoire de Zététique sont souvent taxée de debunking. L'Observatoire Zététique est quant à lui considérée comme plus modéré.

Quoiqu’il en soit Henri Broch à publié un livre en 2002 avec Georges Charpak (Prix Nobel de Physique dont le sérieux scientifique peut difficilement être remis en doute) et le Laboratoire de Zététique compte parmi ses membres d’honneur Pierre-Gilles de Gennes (également Prix Nobel de Physique).

Pour Henri Broch, la zététique est « l'Art du doute ». C'est une démarche qui s'appuie sur une posture philosophique, le scepticisme, et qui utilise un outil, la « méthode scientifique » pour essayer d'appréhender efficacement le réel. Elle est, pour reprendre le mot du biologiste Jean Rostand, une « hygiène préventive du jugement ».

Entre autres illustrations de la démarche zététique, Henri Broch a organisé durant quinze ans, le Défi zététique international.




Le Défi Zététique International (1987-2002)


Le Défi zététique international a pour objet de mettre en évidence l'existence ou l'inexistence de phénomène(s) paranormal(aux).

Il a été lancé en 1987 et promettait un prix « pour la preuve d'un phénomène paranormal, quel qu'il soit, devant Henri Broch (physicien), Gérard Majax (illusioniste), Jacques Theodor (immunologue)». Il s'agissait de la version francophone du « Million Dollar Challenge » de James Randi.

Initialement de 500 000 francs, le prix a été porté à 1 000 000 francs en 1992, puis à 200 000 euros en 1999.

En février 2002, soit au terme de quinze années, le défi a été clos, le prix restant non attribué, tous les candidats ayant échoué à apporter la preuve d'un phénomène paranormal. Il a été mis un terme au défi en raison non du prix (qui n'a jamais pu être attribué), mais du coût en temps et en énergie de l'expérimentation, face à de trop nombreuses candidatures fantaisistes.

Les affirmations de phénomène paranormal étaient soumises à expérience, suivant un protocole agréé par les deux parties. L'expérience était contrôlée par deux scientifiques et un illusionniste. Les tests et enquêtes étaient réalisés au laboratoire de zététique de Nice, à l'Université de Nice - Sophia Antipolis.

Le « Million Dollar Challenge » existe toujours. Il est possible de s'y inscrire pour gagner un million de dollars sur le site de la « James Randi Educationnal Fondation » (JREF).


Quelques exemples de ‘Paranormal’ démontrés notamment dans le Livre ‘Devenez Sorciers, Devenez Savants’.


Les guérisseurs philippins, La marche sur les charbons ardents...Avec ce bouquin amusez la galerie en tordant votre cuillère, en devenant télépathe, en marchant sur des braises, en faisant griller des ampoules chez vos voisins, en révisant les lois de probabilité pour jouer les voyants, etc. !

Georges Charpak et Henri Broch, Devenez sorciers, devenez savants, Éditions Odile Jacob, Paris, 2002, ISBN 2738110932

Liens

L’Observatoire de Zététique

La Zététique sur Wikipédia

Le Poids d’Une Ame

L'impression de Déjà-Vu

Out of Body Experience

En parlant de charlatanisme, un bonus:

Homéopathie 1

Homéopathie 2





La semaine prochaine SOS-Scrabble vous parlera de la lettre W
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Le Cycle de Mes Couilles

posté le 13 April 2006 à 19:54



Comme l’ambiance sur l’asile est à la chierie, je vais vous passionner avec de l’art contemporain (aargh).

Pour ceux dont le bagage en art se limite à l’achat de ‘La terre vue du ciel’ par Arthus-Bertrand ou encore la visite d’Euro-Disneyland en classe de 4ème, un bref rappel , et je cite Jean-Pierre Lihou, artiste peintre-sculpteur à Mougins :

« L'Art est un ensemble de conduites, différentes et complémentaires des conduites scientifiques et philosophiques, par lesquelles une société en marche vers son humanité exprime, communique et enrichit ses interprétations et sa compréhension du monde. La dimension interprétative de cette définition est depuis longtemps largement admise par la plupart des philosophes et historiens de l'art. »

Pour faire simple, le terme contemporain désigne à la fois une période dans l'histoire, grosso modo le 20e siècle et un type d'art particulier, l'art abstrait, dont on présume qu'il caractérise notre époque comme l'impressionnisme a caractérisé l'époque antérieure.

Bon en fait ça en s'en fout un peu, ce n’est pas ce qui est le plus important (c’est surtout pour tester votre résistance à des discours superfétatoires (cf. Lapin)).

J’ai eu envie de vous parler d’un artiste dit contemporain qui m’a particulièrement marqué à l’occasion de la visite d’une exposition il y a 3 ou 4 ans au Palais de Tokyo (à Paris, pas au Japon). Il s’agit de Matthew Barney, artiste new-yorkais accessoirement mari de Björk (Gala inside).



Matthew Barney (ci dessus posant pour le Dauphiné Libéré) à développé un univers vraiment spécifique (à ma connaissance) basé à la fois sur le dessin, la photographie, le film, les installations vidéos et la sculpture autour de thèmes dont l'interprétation lui est propre.

L’expo en question se tenait à l’occasion de la sortie du dernier des 5 films de son cycle Cremaster réalisés de 1994 à 2002, dans lesquels il met en scène pêle-mêle des danseuses, le Chrysler Building, des pilotes automobiles, des femme-guépard, de la vaseline, un serial-killer, une ruche…Dans les cinq films on trouve régulièrement des matières malléables comme le plastique, la résine, la cire.

Ce qui m’a vraiment interpellé dans cette expo, en dehors de la mise en scène assez étrange des 5 salles (un bar en vaseline, une demi voiture défoncée, une selle de rodéo incrustée de strass) c’est la particulière beauté des images, l’ambiguïté des thèmes (entre autre la non-différenciation des sexes, une humanité mutante, la déstructuration du corps, l'utilisation de motifs récurrents…).

Pour info, Cremaster est le nom du muscle qui, contractant les testicules sous l’effet du froid ou de la peur, protège les spermatozoïdes des variations de température et garantie ainsi la survie de l’espèce.

Je ne vais pas me lancer dans une analyse fumeuse, libre à vous d’interpréter et/ou d’apprécier les images suivantes. Et puis, les goûts et les couleurs, tout ça…

Le site du Cycle
















Pour conclure, si son travail vous intéresse ou vous interpelle, ou vous débecte, (« l’art » c’est fait pour ça aussi), Barney vient de sortir un film nommé Drawing Restraint 9, dont la bande originale est composée Björk.

Le pitch : « A bord d'un baleinier japonais dans la baie de Nagasaki, une énigmatique sculpture de vaseline est tenue par des barrières pour en préserver la forme. Deux occidentaux sont accueillis à bord du navire, sont traités avec le plus grand soin, revêtus d'habits de fourrure inspirés des tenues de mariage de la tradition Shinto. Le vaisseau est pris dans un orage. Dans l'agitation, la sculpture perd sa forme et la vaseline se répand… »

En prime, parce que vous avez été gentils, une image du film:



Merci d’être resté jusqu’au bout, la prochaine fois je vous parlerai de mon épilation totale.
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Dans le chat tout est bon

posté le 28 March 2006 à 23:33



Je ne suis pas un grand ami des chats. Je me suis posé la question de leur utilité; et j'ai trouvé. La seule fonction du chat est de finir testeur de cosmétiques dans les laboratoires secrets de l'Oréal en Argentine ou bien dans un plat de cuisine asiatique:

Ingrédients pour 8 personnes:
Un chat adulte (demander à votre traiteur asiatique de vous le préparer),
un petit poulet,
500g de chataîgnes d'eau (variété trapa natans),
2 grosses cuillères à soupe de sucre de canne,
1 tubercule de gingembre frais,
un bouquet garni asiatique (persil plat, feuilles de coriandre...)
sel, poivre


-Coupez la viande d'un chat adulte en cubes,
-Coupez la viande de poulet en petits cubes,
-Faites les cuire à la vapeur pour les morceaux de viandes pour bien les attendrir (ha ha ha),
-Placer les cubes de viande dans un wok
-Ajoutez les chataignes d'eau , les morceaux de sucre de canne, les racines de gingembre frais et le bouquet garni,
-Ajouter le sel et le poivre
-Recouvrir
-Faire cuire 6h environ à feu doux



Comme la viande de chien, la viande de chat peut également être sautée ou fumée.

Vous vous apprêtez à déguster un excellent Chin tsen mao zo, to zo; enjoy!
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Miso Soup

posté le 21 March 2006 à 16:46



Tu l’as appris en DS de français, les citations ça fait classe et ça meuble. Et comme sur l’Asile il faut meubler pour éviter que tout le monde ne se rende compte que c’était mieux avant, alors meublons :


« La littérature consiste à traduire les cris et les chuchotements de ceux qui suffoquent, privés de mots…En écrivant ce roman je me suis senti dans la position de celui qui se voit confier le soin de traiter seul les ordures »


Celui qui fait l’éboueur c’est Murakami Ryu. Et question ordures, il en connaît un rayon.

Sa première benne il l’a déchargé avec Bleu presque transparent en 1976. Ça collait bien avec l’air du temps : Une descente dans le rectum d’un Tokyo décadent entre sexe moite, drogues mutilantes et rock’n roll enivrant. On est en plein No Future glauque et sans issue. Dans ce bouquin tu es tout seul à regarder les autres tomber, et ils tombent bas, très bas. Pas de fioritures, pas d’élégance dans la chute, c’est sale, ça sent mauvais, comme Tokyo. Eux, c’est une bande de jeunes qui se défoncent et s’abîment avec un certain acharnement, parce que de toute façon ils ne savent pas ce qu’ils font là et qu’il n’y a personne pour les aider. Ce n’est pas le fait d’être ensemble qui leur plaît, ils se retrouvent pour le côté pratique : le cul et la drogue reviennent tout de suit moins cher (un peu comme les AsileCon). Ils aimeraient bien une petite bouffée d’air pas trop vicié à respirer de temps en temps, mais il n’y a rien.


Murakami Ryu je l’ai découvert sur les conseils d’un ami qui cherche à cultiver une certaine idée esthétisante de la contre-culture décadente. Une fois refermé le bouquin, la tête bien sonnée et une légère odeur de soufre dans les narines, j’ai eu envie de poursuivre ma balade sauvage dans cette société japonaise post-hiroshima dépeinte par Murakami.
Je l’avoue volontiers, il y a sûrement un côté voyeur à regarder les hommes tomber, tranquillement assis chez soi, entre une bière de mauvaise qualité et deux riffs de Hendrix.


Le second roman que j’ai arpenté porte le doux nom de Les bébés de la consigne automatique.
530 pages, interligne 0.5, presbytes interdits.
En fait de roman, on se rapproche plutôt de la saga manga comico-tragique où l’on suit en parallèle le destin de deux enfants abandonnés par leurs indignes de mères dans une consigne de gare (d’où le titre). Deux vies qui se font écho où, l’un dans la réussite et l’autre dans l’échec (et vice-versa), ils essaient de survivre dans un monde agonisant, passant tour à tour du statut de victime à celui de bourreau. Salué à la sortie de la traduction anglaise par des réalisateurs comme Roger Corman ou Quentin Tarentino pour la qualité de son écriture, et pour son style très visuel, ‘Les Bébés de la consigne automatique’,est un huis-clos mental, insalubre et flamboyant que je vous recommande chaudement.


Miso Soup: Le dernier livre de Murakami dont je vous parlerai raconte l’histoire d’un jeune japonais de vingt ans qui gâgne sa croûte en guidant les touristes en mal de sensations dans LE quartier louche de Tokyo, le Kabukichô. Cette fois ci il s’occupe de Franck, un américain qui le paie grassement. Frank est bizarre et Frank a vraiment l’attitude de l’assassin pervers de prostitués. Pendant trois nuits et trois jours ils vont jouer au chat et à la souris dans les bouges et les karaokés de Tokyo. Comme les précédents, un livre très bien écrit, scotchant de la première à la dernière page, qui nous emmène renifler la cuvette de notre modernité. Plus léger : 270 pages.
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