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Verre de Sirop et Idées Rouges

posté le 03 April 2007 à 01:10
- Merde Fix, t'es un génie, mets-toi à bosser et ponds-nous une oeuvre majeure et surpuissante !

Ca, c'est la voix de la raison : une analyse subtile, posée et réfléchie de la situation, de la psychologie des personnages (moi), toute en impartialité et en conclusions à la fois simples et bouleversantes. La voix de la raison a toujours été la petite préférée des scientifiques et autres froids géants de l'intellect, qui ne pouvaient s'empêcher de modérer leurs ardeurs et laisser faire leur cerveau. Mais ils sont bien les seuls.

- Baaah fait chier, ça sert à rien la vie, et puis on est tellement mieux quand on glande... Allez va sur bashfr, ça te fera rire un coup et on oubliera tout ça !

Celle-ci, on la reconnaît, c'est la voix de ce grand vice qu'est la paresse. Bien malheureux l'homme qui y succombe ! De n'importe quelle âme imparfaite le travail peut avoir raison, tant qu'il est motivé par une bonne volonté. Mais lorsque c'est la volonté même qui vient à manquer, où trouver la volonté d'avoir la volonté ! Je vous le demande ! Je suis dépourvu de l'essence même qui ferait de moi un artiste génial : pas le talent, pas l'intelligence, pas le perfectionnisme, mes très chers lecteurs, mais le moteur de tout cela (quand je parlais d'essence ! la langue française est tout de même merveilleuse), une volonté inébranlable ! Ou au moins existante...

- Mais bien sûr, t'es un génie tout ça... pauvre gosse, il croit qu'il va faire quelque chose de bien de sa vie ! S'il continue comme ça il est bon pour le chômage, et encore...

Elle, c'est la voix du défaitisme, qui s'accorde très bien avec la paresse : à elles deux, elles peuvent entraîner le plus sage des hommes dans une spirale de laquelle il ne sortira pas indemne, s'il en vient à sortir un jour ! Paresse ! Donc sentiment d'inaccomplissement ! Donc tristesse ! Donc manque de volonté ! Donc paresse ! Dieu que ce monde est compliqué !

- Bon, on se suicide ?

La voilà, l'irrémédiable conclusion, qui n'est la voix de personne, mais un mélange de toutes les autres. La raison raisonne : l'homme est fini, tout ce qu'il fait est vain et inutile, dans l'absolu. Ca ne serait même pas si grave que ça, s'il n'avait cette hideuse faculté de relativisation, qui ne lui permet jamais d'être heureux toujours, mais d'alterner entre un peu de souffrance et un peu de jouissance. La mort, elle, fait figure de calme néant. Pas d'homme, pas de problèmes, pas de questions. Ah ! Pas de questions ! Le nirvana.
La paresse, dans sa constante inaction qui constitue tout son caractère, se fiche bien de ce que la raison pense. Pas de volonté donc pour contrecarrer ses plans. Le défaitisme, quant à lui, ne peut s'empêcher de rendre tout ça dramatique à souhait, alors qu'au fond, ça n'est ni dramatique ni positif. Ca n'est rien !
Le voilà, l'homme : tout ce qu'il fait n'intéresse que lui. Et comme il meurt et change, ce qu'il fait n'a pas d'intérêt.
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