Ouais, mon titre
posté le 29 March 2007 à 20:19
Je suis passé l'autre jour chez Payot, histoire de. On m'en aura vu ressortir portant quelques kilos de métaphysique au bout du bras :
- Le bouquin de Ferry sur Kant (parce que je vais devoir potasser tout ça)
- L'enquête sur l'entendement humain de Hume (toujours à cause de Kant - very good stuff)
- Les "Pensées" de Pascal (oui je mets des guillements comme un vieux ragondin, je l'ai même pas encore commencé ce truc)
- Du néant de la vie et Esthétique et métaphysique, de Schopenhauer
- Le Gai savoir de Nietzsche §§
Haha Nietzsche... un sacré gaillard celui-là ! On en entend des vertes et des pas mûres à son sujet (pensée détestable, monstre nazi, tout ça), à croire que personne ne l'a lu (rien à voir avec Also sprach Zarathustra, qui est à 97% incompréhensible)...
Nietzsche est à la fois très lucide, passionné, désabusé, moqueur, joyeux... l'ironie est absolument partout, et c'est ce qui fait son intérêt... Sans compter que c'est un athée d'une qualité inégalable, alors forcément :)
Un extrait gratuit (en VF, pas fou !) :
"On appelle bonnes les vertus d'un homme, non en fonction des effets qu'elles ont pour lui, mais en fonction des effets que nous leur supposons pour nous et pour la société : - dans l'éloge de la vertu on a été, de tous temps, très peu "désintéressé", très peu "non égoïste" ! Sinon, on aurait dû remarquer que les vertus (comme le labeur, l'obéissance, la chasteté, la piété, la justice) sont généralement nuisibles à celui qui les possède, car elles règnent avec trop de violence et d'avidité, comme des instincts qui ne veulent à aucun prix se laisser tenir en bride par la raison, au même rang que les autres instincts. Posséder une vertu, une vertu véritable et entière (et non pas seulement le petit instinct d'une vert) - c'est en être la victime !
Voilà pourquoi elle est louée par le voisin. On loue le travailleur, bien que son zèle nuise à l'acuité de ses yeux, à l'originalité et à la fraîcheur de son esprit ; l'on vénère et l'on plaint le jeune homme qui s'est "éreinté au travail", en se disant : "Pour la société dans son ensemble la perte du meilleur individu n'est qu'un petit sacrifice ! Il est regrettable que ce sacrifice soit nécessaire ! Mais il serait, certes, bien plus regrettable que l'individu pensât autrement et qu'il accordât plus d'importance à sa conservation et à son développement propres qu'à son travail au service de la société.""
Contrairement à ce que je pensais (à ce qu'on m'avait dit), Nietzsche ne prône pas vraiment la "méchanceté" (par opposition à la bonté chrétienne, donc l'égoïsme plutôt que l'altruisme), il ne fait que la remettre à sa place : elle n'est pas ni meilleure ni pire que la bonté, car toutes les deux assurent la survie de l'espèce ; il conclut d'ailleurs (ô combien subtilement) que du même coup, les jugements ne tiennent plus, qu'on soit bon ou mauvais, dans l'absolu (Dieu étant mort), cela ne change rien. Bien entendu il tend plus vers la méchanceté que la bonté, d'abord parce qu'il n'aime pas les chrétiens, mais aussi parce ce que l'égoïsme fait certainement de plus grandes choses que l'altruisme : tous les génies, toutes les grandes oeuvres sont solitaires. En quelque sorte.
- Le bouquin de Ferry sur Kant (parce que je vais devoir potasser tout ça)
- L'enquête sur l'entendement humain de Hume (toujours à cause de Kant - very good stuff)
- Les "Pensées" de Pascal (oui je mets des guillements comme un vieux ragondin, je l'ai même pas encore commencé ce truc)
- Du néant de la vie et Esthétique et métaphysique, de Schopenhauer
- Le Gai savoir de Nietzsche §§
Haha Nietzsche... un sacré gaillard celui-là ! On en entend des vertes et des pas mûres à son sujet (pensée détestable, monstre nazi, tout ça), à croire que personne ne l'a lu (rien à voir avec Also sprach Zarathustra, qui est à 97% incompréhensible)...
Nietzsche est à la fois très lucide, passionné, désabusé, moqueur, joyeux... l'ironie est absolument partout, et c'est ce qui fait son intérêt... Sans compter que c'est un athée d'une qualité inégalable, alors forcément :)
Un extrait gratuit (en VF, pas fou !) :
"On appelle bonnes les vertus d'un homme, non en fonction des effets qu'elles ont pour lui, mais en fonction des effets que nous leur supposons pour nous et pour la société : - dans l'éloge de la vertu on a été, de tous temps, très peu "désintéressé", très peu "non égoïste" ! Sinon, on aurait dû remarquer que les vertus (comme le labeur, l'obéissance, la chasteté, la piété, la justice) sont généralement nuisibles à celui qui les possède, car elles règnent avec trop de violence et d'avidité, comme des instincts qui ne veulent à aucun prix se laisser tenir en bride par la raison, au même rang que les autres instincts. Posséder une vertu, une vertu véritable et entière (et non pas seulement le petit instinct d'une vert) - c'est en être la victime !
Voilà pourquoi elle est louée par le voisin. On loue le travailleur, bien que son zèle nuise à l'acuité de ses yeux, à l'originalité et à la fraîcheur de son esprit ; l'on vénère et l'on plaint le jeune homme qui s'est "éreinté au travail", en se disant : "Pour la société dans son ensemble la perte du meilleur individu n'est qu'un petit sacrifice ! Il est regrettable que ce sacrifice soit nécessaire ! Mais il serait, certes, bien plus regrettable que l'individu pensât autrement et qu'il accordât plus d'importance à sa conservation et à son développement propres qu'à son travail au service de la société.""
Contrairement à ce que je pensais (à ce qu'on m'avait dit), Nietzsche ne prône pas vraiment la "méchanceté" (par opposition à la bonté chrétienne, donc l'égoïsme plutôt que l'altruisme), il ne fait que la remettre à sa place : elle n'est pas ni meilleure ni pire que la bonté, car toutes les deux assurent la survie de l'espèce ; il conclut d'ailleurs (ô combien subtilement) que du même coup, les jugements ne tiennent plus, qu'on soit bon ou mauvais, dans l'absolu (Dieu étant mort), cela ne change rien. Bien entendu il tend plus vers la méchanceté que la bonté, d'abord parce qu'il n'aime pas les chrétiens, mais aussi parce ce que l'égoïsme fait certainement de plus grandes choses que l'altruisme : tous les génies, toutes les grandes oeuvres sont solitaires. En quelque sorte.
7 commentaires
Poster un commentaire
Invité
Vous souhaitez commenter immédiatement ce billet. Vous ne pourrez pas l'éditer une fois envoyé.
Membre
Vous êtes membre ou souhaitez vous créer un compte sur l'asile.fr
L'accueil de l'asile.fr
Les blogs sur l'asile.fr
S'abonner au flux RSS des articles