Sauf moi.
posté le 23 March 2006 à 21:23
Les dieux sont morts. Tous. Un à un, je les ai vus mourir, oubliés, poussiéreux. Thor lui-même, qui fracassait les montagnes, n'a rien pu faire. Loki, jamais à court de ruses, n'a pas trouvé celle qui le sauverait. Odin, Hell, Vali, Baldr. Morts, tous. Eux, que le monde entier craignait et révérait, eux que rien ne pouvait détrôner, ont fini par disparaître, impuissants, dans l'indifférence de tous. Tous morts.
Sauf moi.
Maudit entre tous, maudit mille fois, je suis encore là, cherchant refuge dans les quelques restes d'ombre qui peuplent encore la terre. Jadis, j'étais l'égal de ces dieux défunts, j'étais la Peur. Nul n'osait prononcer mon nom trop fort, moi que rien ne pouvait arrêter, moi qui apportait la mort et la souffrance. Je commandais aux enfers, et tous me haïssaient. J'étais le croc dans le noir, la menace inexprimée. Ils sont tous morts. Sauf moi.
Beaucoup ont essayé de m'occire. Parfois, ils ont réussi, mais on ne peut vraiment me tuer. Jamais tout à fait. Soumis au feu dévorant du soleil, je suis revenu. Blessé dans ma chair par cette eau qui me brûle, j'ai guéri. Marqué par le fer, la tête tranchée, je me suis relevé. Réclamant, chaque fois, vengeance, pour ces décennies à souffrir. Nul n'a jamais trouvé grâce à mes yeux, nul n'a jamais échappé à mes crocs. J'ai tué plus d'êtres que vous ne pourrez jamais imaginer, sans jamais hésiter. J'ai porté à mes lèvres plus de gorges innocentes qu'il n'en existe, j'ai bu à leurs veines le liquide de la vie, et je les ai aimées, l'espace d'un instant. Tout ce sang, si rouge, toutes ces victimes, si pâles.
J'ai tiré ma puissance de la crainte et du sang, j'ai fait trembler jusqu'aux plus braves. J'étais l'ombre dans l'ombre, la mort silencieuse et sans merci. J'étais le Vampire.
Ils sont tous morts, désormais. Sauf moi. Terré dans le trou qui me sert d'abri, je contemple cette ville, emplie de gens qui ne me craignent plus, et j'attends le jour. Je ne reviendrai pas, cette fois.
Sauf moi.
Maudit entre tous, maudit mille fois, je suis encore là, cherchant refuge dans les quelques restes d'ombre qui peuplent encore la terre. Jadis, j'étais l'égal de ces dieux défunts, j'étais la Peur. Nul n'osait prononcer mon nom trop fort, moi que rien ne pouvait arrêter, moi qui apportait la mort et la souffrance. Je commandais aux enfers, et tous me haïssaient. J'étais le croc dans le noir, la menace inexprimée. Ils sont tous morts. Sauf moi.
Beaucoup ont essayé de m'occire. Parfois, ils ont réussi, mais on ne peut vraiment me tuer. Jamais tout à fait. Soumis au feu dévorant du soleil, je suis revenu. Blessé dans ma chair par cette eau qui me brûle, j'ai guéri. Marqué par le fer, la tête tranchée, je me suis relevé. Réclamant, chaque fois, vengeance, pour ces décennies à souffrir. Nul n'a jamais trouvé grâce à mes yeux, nul n'a jamais échappé à mes crocs. J'ai tué plus d'êtres que vous ne pourrez jamais imaginer, sans jamais hésiter. J'ai porté à mes lèvres plus de gorges innocentes qu'il n'en existe, j'ai bu à leurs veines le liquide de la vie, et je les ai aimées, l'espace d'un instant. Tout ce sang, si rouge, toutes ces victimes, si pâles.
J'ai tiré ma puissance de la crainte et du sang, j'ai fait trembler jusqu'aux plus braves. J'étais l'ombre dans l'ombre, la mort silencieuse et sans merci. J'étais le Vampire.
Ils sont tous morts, désormais. Sauf moi. Terré dans le trou qui me sert d'abri, je contemple cette ville, emplie de gens qui ne me craignent plus, et j'attends le jour. Je ne reviendrai pas, cette fois.
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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