moi
Feu l'automne
Le temps passe très vite, c'est fou. Déjà la mi-novembre, et déjà un mois que je n'ai rien écrit ici. Il est temps d'y remédier : ce que cet article se propose d'accomplir, et cette introduction inutile d'introduire.
Grande nouveauté : je dispose désormais de plus d'heures par jour que la normale, ou alors c'est juste une illusion d'optique due à mon emploi du temps. En tout cas, je dors (encore) moins :
- membre de la GENEPI, qui va bientôt me réquisitionner une demi-journée par semaine pour aller en taule
- membre du Bureau des Arts de Centrale, et plus précisément de 7 secteurs du BdA sur 10 : Théâtre, Musique-Actu, Littérature, Jazz, Cinéma, Événementiel, Arrache-Coeur (festival de théâtre étudiant), ce qui, entre les réunions et l'organisation des événements (dont le prochain, la semaine des arts, Ap(art)és, a lieu début décembre), m'occupe, disons, pas mal.
- membre (souvent absent aux réunions) de la Nuit des Troubadours, qui organise une nuit de concerts et arts de rue le jeudi 10 décembre, à laquelle il est absolument indispensable que vous veniez, sous peine de le regretter toute ma vie.
- membre de BEST, la Board of European Students of Technology, histoire d'organiser en plus un concours d'ingénieurs à Centrale au printemps
- taxeur, c'est-à-dire élève chargé d'appeler les entreprises pour les encourager à verser la taxe d'apprentissage à l'École, qui en a besoin pour qu'on puisse bénéficier de tous les privilèges auxquels on a été habitués. Bah, ce ne sera que 6 ou 8 heures par semaine.
- élève de Viet Quyen Dao, un art martial vietnamien mâtiné de boxe anglaise (en théorie, 6 heures par semaine, mais dans la pratique c'est plutôt 4 ou 5 en moyenne), et aussi d'escrime (seulement une heure et demie)
Oh, et aussi, je donne des cours de maths (environ une heure par semaine), je vais au théâtre (deux fois cette semaine (1) ), à des concerts, à des conférences (2), au cinéma ... J'envisage aussi de m'inscrire au Club Ciné, qui projette des films le jeudi et dimanche soirs.
En plus de tout cela, il y a le Forum des Entreprises, les 24 et 25 novembre, où je serai correspondant de SAP BusinessObjects (fonction qui consiste à les accueillir sur le campus le matin, leur apporter le café et leur montrer les toilettes) ; Samoth, que je suis en train de recommencer (lentement, le temps de me refamiliariser avec le tout) ; et puis les cours, quand même. Il y en a, et si je compte partir en double diplôme la troisième année, mes notes doivent être assez hautes.
Le détail trop bien, c'est que je me traîne une sinusite depuis plus de 3 semaines, qui m'empêche de faire du sport, et me fatigue très vite.
(1) La Cantatrice Chauve, au Théâtre de l'Athénée : drôle et loufoque, dans un théâtre magnifique ; et Richard III, de Shakespeare, au Théâtre de la Piscine : une mise en scène plutôt moderne, mais qui demeure tout à fait dans le ton : la pièce est super.
(2) Dont une aujourd'hui : Besoin d'ordre, envie de désordre, et d'autres la semaine prochaine
Pour ma part, je n'ai jamais vu d'inconvénient à devenir une flaque.
"Les nuages avaient fini par conquérir la presque totalité du ciel et s'offraient, pour fêter cela, une bonne averse. Je la voyais, autour de moi, prendre d'assaut les caniveaux, et transformer les cheveux des passants imprudents en chiffons gorgés d'eau. Pour ma part, je n'ai jamais vu d'inconvénient à devenir une flaque."
Si j'avais écrit un roman, il aurait pu commencer comme ça. Il y aurait eu du sang, probablement, de l'humour, de la fumée de cigarette et de l'alcool. Et du noir, aussi. Tous les vêtements, noirs.
Je n'ai jamais écrit de roman, c'est trop long, trop difficile, et mes mots s'essoufflent. J'aurais juste bien aimé.
J'aurai dix-huit ans en septembre, et je suis probablement l'être le plus déséquilibré que je connaisse. Je déteste la moitié de ce que je suis, m'enorgueillis de l'autre. Je suis complexé, par mon poids, par mon visage, par la culture des autres. Je me trouve veule, trop timide, ridicule. Je suis mal à l'aise dans mes mouvements, gauche. Comme beaucoup, je parle haut et fort pour masquer mon manque d'assurance.
J'aurai dix-huit ans en septembre, et je n'ai jamais eu de petite amie. Trop mal à l'aise et craintif pour parler à celles qui m'intéressent vraiment, trop fleur bleue pour flirter avec les autres.
J'aurai dix-huit ans en septembre, et je n'aime pas ce que je suis. Souvent, en voyant des gens, des amis, je voudrais devenir comme eux, devenir eux. Echanger ma place et la leur.
Mais il est tard, Monsieur ...
Je ne sais pas s'il existe des gens qui apprécient la rentrée des classes : cela me semble impossible. Mais si ce genre de personne existe, j'aimerais bien en faire partie.
En soi, que les vacances se terminent, ce n'est pas la mort : après tout, j'ai quand même passé deux semaines à skier, voyager, regarder des films, lire, rire. Je serais mal venu de me plaindre. Mais quand même, recommencer les cours avec quatre heures de physique, d'un bloc, puis quatre heures de maths, c'est plutôt douloureux. Et ce n'est qu'un avant-goût.
C'est ça, en fait, le vrai problème : c'est que ça n'est qu'un avant-goût. J'aime les mathématiques, oui. Mais j'aime énormément de choses, aussi : j'ai envie de sortir, aller à Beaubourg, aller au cinéma - voir 300, voir Grindhouse, voir ceci, voir cela ; j'ai envie de visionner tous les Woody Allen, tous les westerns, tous les films avec Bela Lugosi ; j'ai hâte de lire la série entière des Donjon, et Sin City, et la Bible, et ce livre d'Umberto Eco que je n'ai pas encore ouvert ; et Belle du Seigneur, et La Peur. Regarder à nouveau tous les Futurama, peindre un arbre en bleu, aller faire du vélo dans Paris, nager, m'inscrire à une bibliothèque, écouter l'intégrale de Léo Ferré et Gainsbourg, compter les feuilles restantes du jardin du Luxembourg. Me cultiver, programmer, rencontrer des gens, devenir leur ami, changer, regarder si sous les pavés, il y a vraiment la plage ; rester le même. Je n'ai que vingt-quatre heures par jour : j'ai besoin de ne pas dormir, je veux travailler toute la nuit, et la journée, et passer ces mêmes heures dehors, et connaître par coeur les deux cent livres et films que j'ai, et découvrir les autres ; et écrire, aussi, et regarder la Seine, et m'assoir sur un banc pour me moquer des passants pendant des heures.
Mais j'ai deux chapitres d'algèbre linéaire à ficher, et demain j'ai une colle sur l'électromagnétisme.
Je sais, c'est la prépa, deux années d'enfer, ensuite le soleil, et les palmiers, et les cocktails avec des petits parapluies pour masquer le fait qu'au fond, ce qu'il y a dans le verre, ce n'est pas très bon. Mais ce n'est pas l'enfer. Je ne travaille pas tant que ça, justement ; je pourrais passer des heures à m'abrutir dans mon cours, jusqu'à le connaître aussi bien que mon reflet dans le miroir. Je ne le fais pas, et je m'en veux encore plus pour cela. Je travaille juste assez pour sentir tout ce que je manque, et pas assez pour être persuadé que ça vaut le coup, qu'il y a une vie après l'amer. Mes parents s'en rendent compte, moi aussi : je ne sais pas vraiment quoi faire. La situation n'est pas catastrophique, loin de là, mais parfois, j'ai une impression de gâchis.
Maman, des machins blancs me tombent dessus !
Il n'y avait pas beaucoup d'arbres, mais de la neige, si. Résultat : on a beaucoup ri, beaucoup joué au tarot, beaucoup skié, beaucoup regardé le pas-ami-mais-ami-d'un-ami tenter de conquérir la soeur d'un ami, qui n'en pouvait plus, libérez-moi je vous en prie, ou au moins donnez-moi un couteau qu'on en finisse.
Marrant.
J'ai découvert pas mal de choses : bien que je sois capable de descendre à peu près tout, sans trop avoir peur, je n'avais pas de technique. Désormais, mes virages se font en planter de bâton, et j'ai assimilé les bases de carving.
Les deux techniques sont simples : le planter de bâton, ça consiste à, au moment de prendre un virage, propulser une sorte de pic en carbone dans la neige, à l'endroit précis où devrait aller le ski, afin d'initier le mouvement et de bloquer latrajectoire du ski, qui, dès lors, s'en va tout seul dans une direction étrange en vous laissant glisser sur la neige à plat ventre.
Quant au carving, il s'agit d'une méthode très élégante afin de faire des virages sinusoïdaux sans perte de vitesse : tout d'abord, comme il faut de la place, il est nécessaire d'attendre que tout les gens qui encombrent la piste et auraient pu vous aider en cas de chute s'en aillent. Dès lors, après une phase d'accélération absolument indispensable, il suffit de se pencher en avant en pliant les genoux et de reporter ses appuis sur l'un des skis afin de tourner automatiquement, le poids se trouvant appliqué sur les carres.
La beauté de ce procédé réside dans le fait qu'au moindre faux mouvement, à la moindre hésitation, l'un des skis, suivant sa courbe naturelle, va inexorablement se décider à atteindre le stade d'émancipation finale, et se barrer de son côté, vous laissant, encore une fois, embrasser la neige de tout votre corps.
Et cela, sans parler de l'incroyable technique dite de "je prends le champ de bosses en schuss, s'il vous plaît, vous auriez une petite cuillère pour ramasser mon bras ?", ni même de l'ami qui s'entraîne à faire les plus gros nuages de neige en s'arrêtant. Tiens, tu étais en dessous ?
Marrant.
Et demain, je pars à Malte avec le CIC.
Oui, ski.
En attendant, si vous êtes intéressés, une nouvelle version de démo de Samoth est sortie.
Il y a même une vidéo montrant l'attaque par un PNJ, l'utilisation de téléporteur, la console d'info (en haut à gauche), les effets de particule et l'affichage d'éléments de débugging.
Un nénuphar dans la poitrine.
À part ça, ma vie suit son chemin et j'essaie de ne pas la perdre de vue. Je trouve le temps de sortir - plutôt pas mal de temps, d'ailleurs. Cinéma, surtout. Et vélo, après : Paris n'est vraiment agréable qu'entre vingt et vingt et une heure, quand la nuit est tombée mais que la ville vit encore.
Oh, et pour conclure, j'hésitais entre dire quelque chose d'intéressant et poster une photo de moi. Finalement, j'ai décidé d'être réaliste.

Prises devant le studio Galande, où j'ai été voir le Rocky Horror Picture Show hier soir. Un très bon moment : blagues potaches, riz, eau ... J'ai d'ailleurs été désigné comme victime des exactions des comédiens, c'était assez amusant.
De la perte de toute intégrité.
Mes parents m'ont rendu visite, avec ma 'rande soeur, le week-end dernier. Résultat, j'ai pu les revoir, et ma 'tite soeur et moi disposons désormais d'une jolie plaque de cuisson, de stores, et d'un appartement plein de poussière que j'ai dû nettoyer avec joie et aspirateur. Mais la question n'est pas là.
J'ai aussi découvert les joies de faire les magasins avec trois filles (une mère, deux soeurs, il faut suivre) dans le Marais. Très intéressant, mais il y a bien trop d'échoppes dédiées à la gent féminine, c'est déloyal. J'ai quand même eu une magnifique veste, grâce à mon père : oui, moi, je suis le roi des vestes.
Et aujourd'hui, j'y suis retourné. Faire les soldes. Cent trente euros de moins, c'est douloureux, et je viens de réaliser toutes les conséquences de mes actes. J'ai changé.
Chroniques d'une vie passionnante.
Il avait l'air gentil, très aimable, poli. Quasiment le gendre idéal, pour peu qu'on ait une fille et un idéal. D'ailleurs, tout le monde le disait : on lui aurait donné le bon Dieu sans confession.
La première fois que je l'ai vu, il m'a regardé pendant trente bonne secondes. Ensuite, il a souri, un grand, un lumineux sourire, du genre qui met de bonne humeur pendant toute la journée. Et il m'a annoncé, posément, calmement, qu'il allait me casser la gueule. Ce qu'il a fait.
Je sais, ce n'est pas fini, ce n'est même pas à proprement parlé, mais j'avais envie d'écrire cela. J'envisageais aussi de raconter l'histoire d'un écrivain qui compose un chef d'oeuvre en y mettant tout son coeur : au fur et à mesure que les pages se succèdent, il perd graduellement intelligence, esprit et mémoire. Un mélange de Faust et du portrait de Dorian Gray, mais en moins bien et en plus court.
Malheureusement, je n'ai pas le temps. Je manque de sommeil, je ne fais rien de bon. En revanche, je sais désormais qu'un joint de cardan simple n'est pas homocinétique. Vous étiez au courant ?
C'est pas bientôt fini, oui ?!
Cela signifie qu'il existe désormais deux épreuves pour les élèves de MPSI/MP : celle orientée informatique, et celle du tronc commun qui porte désormais également sur le programme d'informatique. Pas d'autre. En d'autres termes, choisir l'option SI (Sciences de l'Ingénieur) et pas l'option informatique, c'est se tirer une balle dans le pied si l'on vise l'ENS.
Maintenant, réfléchissons un peu : que vont faire ceux qui, parmi les meilleurs élèves de ma classe, veulent passer le concours de l'ENS dans un an et demi mais envisageaient de choisir SI ? Réfléchissons. Ce n'est pas difficile.
Ah, au fait : il y a moins de quinze places disponibles pour l'option informatique par classe, et ce sont traditionnellement les meilleurs en maths qui les ont. Je veux absolument choisir cette option, mais suis vraiment à la limite. Cette réforme m'emmerde.
En sortant du lycée, démoralisé, il pleuvait. Genre beaucoup. Évidemment, j'étais en vélo : j'ai découvert comment me faire passer pour une flaque. Arrivé dans le hall, pour changer,l'un des deux ascenseurs était en panne (parce que, bien que j'habite au premier étage, l'immeuble est conçu de telle sorte qu'il est impossible de remonter les escaliers : ils ne sont pas accessible du rez-de-chaussée). L'autre, comme il fallait s'y attendre, s'amusait du côté du 18e étage.
Et pour finir, j'apprends que notre douche fuit, et que, par conséquent, nous sommes priés de ne plus l'utiliser, mais plutôt d'aller au 27e dans la douche commune.
Bordel, Conikafik, c'est pas bientôt fini ?!
Checklist.
Tenir jusqu'aux vacances de la Toussaint
Changer mon billet de train pour rentrer au Pouliguen ce soir
Savoir si la lune, sous son faux air de thune, a un côté pointu
Me faire renverser par un taxi en allant au lycée
Aller voir Last Kiss et Dans Paris
Récupérer mon sommeil en retard (environ deux siècles)
Acheter un bouquin sur la programmation avec Ogre
Établir la preuve irréfutable que les chats sont des suppôts de Satan
Élever un éléphant bonsaï
Acquérir la certitude que la vie n'existe que dans les films
Envoyer le formulaire de sélection pour le concours Prologin
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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