Je suis un loup pour l'homme.
posté le 09 May 2006 à 19:43
Chacun sait que les monstres n'existent pas. Il est cependant déplorable que personne n'ait songé à les prévenir, eux. Nous.
Je me rétablis d'un mouvement souple sur le rebord de la fenêtre, dans l'ombre. J'entends distinctement leurs pas, maintenant, je pourrais presque entendre battre leur coeur. Ils approchent. Je sens leur odeur, je les vois à présent. Un jeune couple. Ils rient, ils discutent. Je saute.
Lui n'a même pas le temps de me voir qu'il est par terre, que mes dents fouillent sa chair. Son cou craque quand je l'achève. Son sang emplit ma bouche. Elle, elle me regarde en tremblant, les yeux écarquillés. La lune se reflète sur ses cheveux, sa peau, ses yeux. Elle est belle. Elle commence à crier. Elle n'aurait pas dû. Je ne dois pas être découvert ici. Je n'ai plus le choix. Elle s'effondre lentement, la gorge tranchée et les yeux emplis de terreur. Dommage.
La nuit touche à son terme, et je n'ai plus faim. Il faut que je rentre.
Personne n'a jamais prouvé l'existence des vampires, des loups-garou, ou des croque-mitaines. Ce qui est amusant, c'est que cela vous rassure : tout ce que ça signifie, en fait, c'est que tous ceux qui nous ont vu ne sont jamais revenus pour le prouver. Vous pouvez dormir tranquilles.
Avant d'entrer chez moi, je m'arrête pour humer l'air. L'odeur du sang qui imprègne mes narines m'empêche de bien tout discerner, mais je sens que quelque chose cloche. Quelque chose d'inhabituel est passé ici, et je ne sais pas quoi. Je sens mes poils se hérisser, je recule prudemment, peu à peu. Ne pas rester au milieu de la ruelle. Danger.
Sans faire de bruit, retenant mon souffle, je m'adosse au mur et je tourne graduellement la tête. C'est à ce moment précis qu'il choisit de me tomber dessus. Je le vois glisser silencieusement dans les airs, comme au ralenti, la cape déployée. Merde, il s'était planqué sur les toits. Je n'ai pas vraiment envie de le laisser finir son joli vol plané, alors je sors mes griffes, bande mes muscles. Et bondis.
L'impact a lieu à environ trois mètres du sol. Un tourbillon de cape, de griffes et de crocs. Il est rapide, très rapide, il esquive mes crocs sans difficulté. Mais moi, je suis une masse de cent vingt kilogrammes de muscle, je suis en colère, et j'ai récupéré des forces tout à l'heure. Il ne pare pas tous mes coups. Pas celui-ci. Je l'envoie voler contre l'angle du mur avec un bruit sourd, et atterris avec grâce, avant de lui bondir à la gorge. Il parvient presque à bloquer ma mâchoire. Presque. Je le regarde mourir avec joie.
Ah, non, il n'est pas mort. Bordel, je déteste les vampires. Il va falloir que je lui coupe la tête, et je vais encore m'en mettre partout.
Ce n'est pas toujours facile d'être un loup-garou, vous savez. Enfin, lycanthrope. D'abord, il y a le problème du besoin irrépressible de sauter sur les gens pour les réduire en pièces, chaque fois que la lune paraît. C'est un léger handicap, socialement parlant. Manger ses petites amies, tout ça, je veux dire.
Non, le véritable problème, c'est que chaque nuit, je reviens avec des habits en lambeaux. Je crois que je suis l'être ayant le plus gros budget chemises annuel du monde.
Heureusement que j'ai des repas gratuits, pour compenser.
Je me rétablis d'un mouvement souple sur le rebord de la fenêtre, dans l'ombre. J'entends distinctement leurs pas, maintenant, je pourrais presque entendre battre leur coeur. Ils approchent. Je sens leur odeur, je les vois à présent. Un jeune couple. Ils rient, ils discutent. Je saute.
Lui n'a même pas le temps de me voir qu'il est par terre, que mes dents fouillent sa chair. Son cou craque quand je l'achève. Son sang emplit ma bouche. Elle, elle me regarde en tremblant, les yeux écarquillés. La lune se reflète sur ses cheveux, sa peau, ses yeux. Elle est belle. Elle commence à crier. Elle n'aurait pas dû. Je ne dois pas être découvert ici. Je n'ai plus le choix. Elle s'effondre lentement, la gorge tranchée et les yeux emplis de terreur. Dommage.
La nuit touche à son terme, et je n'ai plus faim. Il faut que je rentre.
Personne n'a jamais prouvé l'existence des vampires, des loups-garou, ou des croque-mitaines. Ce qui est amusant, c'est que cela vous rassure : tout ce que ça signifie, en fait, c'est que tous ceux qui nous ont vu ne sont jamais revenus pour le prouver. Vous pouvez dormir tranquilles.
Avant d'entrer chez moi, je m'arrête pour humer l'air. L'odeur du sang qui imprègne mes narines m'empêche de bien tout discerner, mais je sens que quelque chose cloche. Quelque chose d'inhabituel est passé ici, et je ne sais pas quoi. Je sens mes poils se hérisser, je recule prudemment, peu à peu. Ne pas rester au milieu de la ruelle. Danger.
Sans faire de bruit, retenant mon souffle, je m'adosse au mur et je tourne graduellement la tête. C'est à ce moment précis qu'il choisit de me tomber dessus. Je le vois glisser silencieusement dans les airs, comme au ralenti, la cape déployée. Merde, il s'était planqué sur les toits. Je n'ai pas vraiment envie de le laisser finir son joli vol plané, alors je sors mes griffes, bande mes muscles. Et bondis.
L'impact a lieu à environ trois mètres du sol. Un tourbillon de cape, de griffes et de crocs. Il est rapide, très rapide, il esquive mes crocs sans difficulté. Mais moi, je suis une masse de cent vingt kilogrammes de muscle, je suis en colère, et j'ai récupéré des forces tout à l'heure. Il ne pare pas tous mes coups. Pas celui-ci. Je l'envoie voler contre l'angle du mur avec un bruit sourd, et atterris avec grâce, avant de lui bondir à la gorge. Il parvient presque à bloquer ma mâchoire. Presque. Je le regarde mourir avec joie.
Ah, non, il n'est pas mort. Bordel, je déteste les vampires. Il va falloir que je lui coupe la tête, et je vais encore m'en mettre partout.
Ce n'est pas toujours facile d'être un loup-garou, vous savez. Enfin, lycanthrope. D'abord, il y a le problème du besoin irrépressible de sauter sur les gens pour les réduire en pièces, chaque fois que la lune paraît. C'est un léger handicap, socialement parlant. Manger ses petites amies, tout ça, je veux dire.
Non, le véritable problème, c'est que chaque nuit, je reviens avec des habits en lambeaux. Je crois que je suis l'être ayant le plus gros budget chemises annuel du monde.
Heureusement que j'ai des repas gratuits, pour compenser.
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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