Céphalée (5)
Marrant, ça : j'étais persuadé de l'avoir déjà postée il y a bien longtemps, cette partie-là.
L'eau était froide, encore plus qu'avant. Froide et affreusement mouillée, et la violence du courant n'arrangeait rien : je suis tétanisé, mes vêtements me gênent, je gèle et à tout moment j'ai peur de sentir quelque chose agripper ma cheville - agripper, dans le meilleur des cas. Comme si cela ne suffisait pas, je me dirige droit vers des rochers, et je me suis déjà cogné une douzaine de fois, ce qui serait gênant si une hémorragie externe n'était pas le dernier de mes soucis. Car, oui, je risque de mourir asphyxié, et ça, ça me préoccupe : ma dernière inspiration date de maintenant bien trop longtemps, et je ne vois pas la fin de ce tunnel sous-rivièrain. Mes poumons me font mal. Je commence à suffoquer. C'est vraiment trop bête ! Mourir sans avoir vu Venise ... De l'air, sauvé ! Oh, merci, merci, merci mon dieu, merci pour avoir inventé les grottes et l'oxygène, merci pour avoir prévu une contenance moyenne de la cage thoracique suffisante pour que je ne meure pas tout de suite ! Je suis sauvé, je verrai Venise ! Enfin, un jour. Quand je sortirai d'ici. L'avantage principal de cette grotte, c'est qu'elle semble complètement vide : plutôt grande, bien fournie en stalactites, eau courante. Une seule pièce, toutefois, et je ne suis pas totalement affirmatif en ce qui concerne la ligne téléphonique. On dirait qu'il y a une autre entrée, par là, assez haute pour que je puisse m'y faufiler ; et ça, qu'est-ce c'est ? Un tas ? Bizarre, de laisser ça ici ... ça ressemble à ... non, quand même pas ... Un tournevis. Une ponceuse. UNE PERCEUSE. Électroportative ! Hallelujah ! Une perceuse géante, et un blouson de cuir ! Fidèle revolver à court de munitions, dis bonjour à ton remplaçant.
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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