"Overheard on the Titanic"

posté le 03 December 2013 à 02:49

© Austin Kleon (austinkleon.com)

Un newspaper blackout, d'Austin Kleon, et probablement la plus belle chose que j'ai vue ou lue depuis longtemps. Dieu, ce que j'aurais aimé en être l'auteur — ou la comprendre.


The Park — "I hurt myself today"

posté le 18 November 2013 à 21:34

NYRR 60K: 9 tours (intérieurs — ils nous épargnent le sud bondé, et la montée longue et abrupte du nord) de Central Park, après un petit "échauffement" de deux kilomètres.

What's one way to cure the post-Marathon blues? How about a loop around Central Park? How about nine? For some 500 runners, today's NYRR NYC 60K was the "ultra" remedy.
These hearty souls ran 37.2 miles in the ultimate test of mental toughness while family, friends, and a small army of 300+ volunteers cheered them on. Each lap started and ended at 90th Street, just around the corner from NYRR's brownstone headquarters and under the watchful eye of NYRR founder Fred Lebow's statue. The race is the only ultramarathon on NYRR's annual calendar and always brings out a slightly different breed of runner -- one more intent on challenging himself than his fellow competitors.

Il m'avait fallu 6:35:27 l'année dernière, en étant préparé — du moins, aussi bien préparé que possible : pas une goutte d'alcool le mois d'avant, quelques entraînements longue distance (1h, 1h30), repos la semaine précédente ... mais une migraine au sixième tour, faute d'hydratation suffisante, et impossible de courir tout du long — une heure de marche imposée pour ne pas finir par terre, la tête entre les mains (les jambes, c'était déjà fichu). Et la semaine suivante, des courbatures sévères, et un genou gauche qui a mis un mois à s'en remettre. J'avais testé mes limites, vu où elles étaient — trop proches, bien trop proches ! "Une fois, ça suffit."

Mais l'inconséquence, et la mémoire, ont ceci de bon que l'une est pernicieuse et l'autre lacunaire. On oublie la douleur et la souffrance et le désespoir et le découragement ; ne restent que la fierté et les mâchoires serrées et le dépassement de soi (ou des autres, s'ils sont vraiment lents). Les brûlures dues à la sueur et les muscles qui grincent et les cuisses en feu et la certitude qu'il reste 3 tours et qu'on ne peut pas et qu'on ne les fera pas et qu'il serait si facile de s'arrêter, là, tout de suite et s'assoir et se relever dans cinq heures, six heures, parce que même prendre le métro à ce moment précis semble insurmontable; ça, on oublie. Mais les cheveux dans le vent et les cris à l'arrivée, non.


Race Name Date Finisher
Name
Gender/
Age
City,
State
Team Distance
(miles)
Net
Time
Pace
per
Mile
Overall
Place
Gender
Place
Age
Place
NYRR 60K November 16, 2013 Canonne, Clement M24 New York, NY   37.3 5:55:27 9:34 69 60 2

 

Cette année, je suis sorti — un ami venait me rendre visite — du 31 octobre au 7; bu ... beaucoup, dormi peu, couru tous les matins de courtes durées trop vite et me suis brûlé le foie, les jambes et les ailes ce faisant. Peu importe, eh ! Pas de course en vue.

Et dimanche 10 évidemment, par internet et défaut, je me suis inscrit, idiot (mais sobre).

Clément Canonne November 10 near New York
NYRR NYC 60K — under-trained, unprepared, less than one week left, and a body currently composed of 60% ethanol. What could possibly go wrong?

J'ignore encore pourquoi — du moins, je ne suis pas certain. Bravade, c'est sûr ; entêtement, fierté ; envie de lancer un message, même si la personne à qui il est destiné ne le verra sans doute même pas. Insatisfaction, et ces fichues limites, ces limites à toucher du pied, à essayer de repousser.

Alors bon, je l'ai fait. Heureusement, un ami le courait aussi — parce qu'à 8h00 un samedi matin, sous la bruine après un réveil à 5h30, la perspective de courir 60 kilomètres sans avoir personne à qui parler — la musique, ça ne dure qu'un temps, après l'envie de piétiner le lecteur et ce casque si chaud prennent le dessus — m'auraient fichu d'emblée un coup au moral. Et même si s'est perdus de vue vers le cinquième tour, c'est déjà cinq tours qui sont passés un chouïa plus vite moins lentement.

Sixième tour, fin d'un marathon. J'ai réussi à maintenir un rythme correct jusque là, en brûlant beaucoup plus d'énergie que de raison; le marathon m'a pris un peu plus de 3h30 (vu qu'en termes de distance, c'est techniquement légèrement plus de 6 tours), mais au prix de ne pas être capable de courir l'intégralité des 3 tours suivants. Alors j'ai marché un demi-tour, le plus vite possible en croisant les doigts pour que mes cuisses et mollets récupèrent suffisamment; couru un demi-tour. Marché un tour entier puisque manifestement ça n'avait pas suffi; marché, donc, dans le but de pouvoir réellement courir le dernier tour — mes poumons, coeur et tête allaient bien, je pouvais ignorer mes pieds pour encore une heure — ils se vengeront plus tard, quoi qu'il arrive. Tout reposait (!) sur les jambes, qui à part se reposer n'étaient plus bonnes à rien. Fini le huitième tour en ~5h20; là, j'ai pu partir en courant à un rythme acceptable (13, 14 km/h ?). Pour 5mn, et pas plus. Et j'ai dû marcher de nouveau. Une minute. C'est bon, courir ! Une minute. Marcher. Minute par minute, j'ai couru/parcouru la dernière boucle, entre encouragements et applaudissements des volontaires et spectateurs (suivant la minute).

Jusqu'à la ligne droite finale, où ce qui me restait d'entêtement aidant (la volonté, elle, était partie, épuisée, depuis très longtemps), j'ai piqué un dernier sprint en sentant mes muscles m'insulter, couverts par la voix de Jack White, et, à grandes foulées, franchi la ligne d'arrivée comme si tout allait bien, merci madame. 5:55'27".

Et maintenant, descendre les escaliers est un cauchemar. Ça ira mieux demain.

 

All rights reserved for Jay Denson —  Runners Experience

All rights reserved for Jay Denson —  Runners Experience All rights reserved for Jay Denson —  Runners Experience

tags : course, race

Prayer

posté le 15 November 2013 à 14:01
Give me some hope,
Take all from me
I need to believe or despair
Remove my choices and my doubts

Remake me new, bright and shiny
Remove my heart
— Hammer it out
Tarnish me so that I can cope

Stronger and bold — never to err
Never hesitant, torn apart;
Indifferent — never to care
Nor feel the pain.

Give me some hope or take it all
Grant or destroy what I long for
To be certain!
— To cry no more.

 

tags : poem

Flawed

posté le 10 November 2013 à 19:47
For every day I start afresh
Shaving who I was off the skin
Yet old and new self are akin
— The weaknesses were in the flesh.
tags : poem

Statistically speaking...

posté le 24 October 2013 à 18:58

Comic strip

tags : comic strip

The Bronx — race issue

posté le 01 October 2013 à 01:35
Last Name First Name Sex/
Age
Bib City State Country Overall
Place
Gender
Place
Age
Place
Net
Time
5-Mile
Split
Pace
per
Mile
AG
Time
AG
Gender
Place
AG %
Canonne Clement M24 157 New York NY France 190 183 13 1:06:55 0:33:15 06:42 1:06:55 395 66.33%


6555 coureurs (ayant atteint la ligne d'arrivée). Par rapport à la même course l'année dernière, j'ai gagné 6 minutes (1:06:55 vs. 1:12:52), à 14.43 km/h de moyenne, et j'ai fini avec quatre pommes et deux bagels. Hurray!

En revanche, il y avait deux petites enflures de 14 ans qui ont fini respectivement 28 et 32èmes, en moins de 59:30. Jesus et Edras, qu'ils s'appellent. Plus de seize kilomètres en moins d'une heure. À 14 ans. Raclures, va.

Et puisqu'il y a des photos avec un si beau watermark en ligne, ne nous privons pas.

Ah.

Ah.

Ah ?

Ah ?

Ah.

Ah.

Ahahah.

Ahahah.

 


[Pontifiant] Espoir.

posté le 19 September 2013 à 15:17
Le vrai problème avec l'espoir, c'est qu'on finit par y croire. Par penser qu'il nous donne des droits.

C'est une idée jolie, réconfortante — personne ne l'admettra, bien entendu, nul ne veut avoir l'espoir égoïste. Mais montrez-moi une seule personne qui ne se sentira pas spoliée quand ses espérances se révéleront vaines ; un seul être qui peut dire "qui sait ?" sans penser "il m'est dû"; je verrai un dieu, un chien, ou un menteur.

Dans la vie, David se fait démolir par Goliath, et une chance sur un million n'a rien d'une victoire assurée. Et oui, c'est tentant de penser que si j'entretiens cette petite lueur au fond de moi, garde les braises chaudes, l'Univers — implicitement — a une dette envers moi ; que ce n'est que justice. Malheureusement, personne n'a prévenu l'Univers, personne ne compte les points, personne ne distribue les récompenses.
Alors du coup, on se sent lésé, forcément.

Justice !
tags : aleatoire

N'a plus Facebook.

posté le 26 August 2013 à 00:26

(désactivé, on verra pour combien de temps avant que, junkie en manque de sucre roux, je ne finisse par baver devant des pouces levés)

tags : ras

My wooden leg.

posté le 18 May 2013 à 20:24

Le semestre se conclut : avec lui, ma première année de PhD, ma première année à New York, et ma vie d'éudiant Français — je viens de recevoir, à Paris, mon diplôme de Centralien ; Châtenay n'est plus qu'un souvenir, et Chevaleret un arrêt sur la lointaine ligne 6.

Première année qui s'est bien déroulée, globalement — quelques déceptions, et j'aurais pu travailler plus à mon goût; j'attends la suite avec impatience. (En particulier, Messieurs de chez FOCS, si vous pouviez accepter notre article le 1er juillet, ce serait fantastique. Gros poutous.) J'ai désormais une page web deuxpointzéro comme tout chercheur qui se respecte, avec du texte, des titres en gras et des points noirs pour faire des listes ; accompli mes deux unités de TA (~ chargé de TD) requises, et en referai une en automne ; validé un peu plus de la moitié du cursus obligatoire ; et survécu à la machine à café.

Cet été, je vais être visiting researcher (ou similaire) au MIT pour deux mois, découvrant Boston, Cambridge et plongeant plus avant dans les bonheurs du property testing* auprès d'un professeur qui m'accueille en juin et juillet ; je pars mardi. Je suis empli de joie, attentes et anxiété. Et de café, mais c'est à cause du brunch de ce midi.

Ça va être fantastique, je le sens. Boston ! D'où le titre de ce billet de blog, pour ceux que ça titillait.

Et sinon, ce matin, je me suis réveillé à 4h01, pris le métro avec une amie, suis sorti à Prospect Park, attendu un bout de temps, couru 21 km, dont la moitié sur l'équivalent d'une départementale aussi charmante que les opinions de Claude Guéant sur la mixité sociale, et fini 1:28"02' plus tard à moitié mort et totalement épuisé à Coney Island, où l'on m'a remis trois pommes et une médaille.

Brooklyn Half Marathon, qu'ils appellent ça.


La médaille, c'est juste celle que les ~15000 personnes à atteindre la ligne d'arrivée ont eue.

* Je peux (re)définir ou donner plus de détails, si quelqu'un est intéressé. Hein.

tags : piece of life

Cuir/Moustache, moins le cuir.

posté le 08 April 2013 à 22:09

Pari idiot, encore 15 jours à tenir. On m'a même dit que je ressemblais à James Franco comme ça — je suis désolé, James Franco.

La Course la Moins Sexy #1 La Course la Moins Sexy #2

En direct de la Course-la-Moins-Sexy-du-Monde : The Tenth Annual Colon Cancer Challenge. Yep : 15 km dans Central Park, et — dieu merci — pas de colonoscopie à l'arrivée.

(1:02'13", moyenne d'environ 14.5 km/h ; et des photos à $25 l'unité sur lesquelles je ressemble à un pervers qui vient de remarquer sa voisine)

 

Et hop, on évite l'obstacle.
Qui a fichu un ralentisseur sur la ligne d'arrivée ?


Page : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 36 37
L'accueil de l'asile.fr Les blogs sur l'asile.fr S'abonner au flux RSS des articles

Rechercher

Quelques mots ...

Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

Articles importants