Le mieux, et l'ennemi du bien.
Une théorie scientifique nous dit quelque chose sur le monde,alors que les mathématiques nous disent quelque chose sur les mathématiques.Ivar Ekeland
Dans le rôle de critique littéraire, je n'appelle personne et je chourre le costume ; pour parler de livres qui ne sont même pas à classer dans la littérature proprement dite, qui plus est. Nous allons parler de vulgarisation (du latin "vulgus", signifiant "plouc", et "arisationere", signifiant que dalle).
En d'autres termes, il va être question de deux bouquins qui nous expliquent la science de manière simple, comme à des demeurés que nous sommes, surtout vous. L'un des deux est très bon, et l'autre très mauvais.
Commençons par le pire. Vous connaissez Stephen Hawking ? Considéré à juste titre comme l'un des plus grands physiciens de notre temps, il a notamment travaillé sur les trous noirs, le Big Bang, la relativité générale et le rapport entre les trois. Accessoirement, suite à une pneumonie et à une maladie neurologique dégénérative, il ne peut pas parler et est cloué dans un fauteuil roulant, communiquant via un synthétiseur vocal.
En 1989, il publie Une brève histoire du temps, chez Flammarion. Ca coûte une dizaine d'euros, et ça ressemble à ça :
L'intention est louable : "du Big Bang aux trous noirs", il aborde (ou tente d'aborder) de manière simple des concepts tels que la relativité, la mécanique quantique, le temps, et retrace l'évolution de la pensée scientifique entre Laplace, Einstein, Newton ... Louable, en effet ; mais l'ensemble est assez confus. Certains concepts sont introduits de manière floue, voire pas du tout introduits ; la simplicité du propos est parfois prétexte à une simplification outrancière, ou à une absence d'explication sur le pourquoi et l'intérêt de certaines notions - créant finalement un l'ensemble assez peu convainquant, que la traduction, assez maladroite, n'aide certainement pas.
Décevant, donc ; à éviter.
Et puis, il y a l'aîné. Cette fois, c'est Ivar Ekeland, un mathématicien français sorti d'ULM, qui s'y colle ; et s'y colle bien. Sans aucune des lourdeurs de style et de ton du précédent (avantage, peut-être, de se passer de traduction), il parvient à être clair et intéressant, complet et sobre. Ah, au fait, il s'agit cette fois de la théorie du chaos, ou comment un système déterministe peut néanmoins être totalement imprévisible : un vague rapport avec des papillons, pour les amateurs de cyclones. D'ailleurs, le titre est assez explicite : Le chaos.
Soyons francs : vous ne trouverez dans ces pages que très peu de "véritable" contenu scientifique (pas d'équations, ou à peine une) : il est plutôt question de la théorie du chaos d'un point de vue qualitatif, des rapports qu'entretiennent la réalité, les mathématiques et la physique ; de note perception du monde, et de l'illusion du déterminisme ... mais les mots coulent avec fluidité, et l'on comprend ce qui importe : non pas les théorèmes ou les résultats de cette branche mathématique, forcément arides ou abscons, mais à quoi elle sert, et ce qu'elle implique.
Oui, il est bien.
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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