Recyclage : quid novi sub sole ?
Les livres, quand même, c'est fantastique. Incroyable. Observons d'ailleurs, je vous prie, une minute de silence afin de bien considérer ce qu'a de merveilleux et de profondément enthousiasmant l'idée de livre : dans un volume somme toute négligeable (quoi, quelques centaines de centimètres cube pour un poche !) est disponible tellement de choses, tellement de pensées et de tournures délicieuses. Toute l'histoire, toute la philosophie (mais en beaucoup de tomes, alors, ou bien il faut avoir les poches et les reins solides), toute la poésie, tout le théâtre, toute la critique littéraire et théâtrale (là, il commence à y avoir une mise en abyme assez déroutante) ... disponible là, pour deux euros, ici pour cinq, ici gratuitement sur le pas d'une porte avec un chien qui vient juste d'uriner dessus ; empruntable ici, récupérable ailleurs où la bibliothécaire ne vous refuse pas le prêt au prétexte que vous avez fichu du café sur l'intégrale de Goëtlib la dernière fois. Je pourrais continuer longtemps, mais ça risque de devenir très chiant.
Une minute de silence, donc, pour penser à tout ce qu'on peut tirer de ces précieuses pages que l'on peut lire partout, toutes ces réflexions que d'autres ont couchées sur papier et qui, bien que leurs auteurs soient morts depuis longtemps, leur accordent un peu d'immortalité quand vous les réutilisez platement au détour d'une conversation, sans même penser que les fiers êtres qui prirent la plume afin de leur léguer des textes impérissables pourrissent à présent, dévorés par les vers et les requins des sables. C'est absolument atroce.
Après une de ces conversations avec un ami, récemment, qui a quand même duré environ un quart d'heure (la conversation), j'ai dressé un bilan concis des arguments que j'avais déployés et des idées qui m'avaient servi de matière. Je crois bien qu'aucune n'était de moi. Glânées dans des livres, ou dans des articles, ou bien dans des podcasts ; j'ai soutenu une conversation entière sans dire un seul mot. Et le pire, c'est que ça n'est pas la première fois que ça m'arrive.
Ne penser jamais, assimiler toujours : j'ai l'impression d'avoir oublié de former mon esprit critique et d'avoir perfectionné ma capacité de paraphrase. Et, pis encore, je suis devenu très sensible lorsque d'autres le font : trop d'érudition affectée m'horripile - un peu comme dans cette scène de "Will Hunting", lorsque le personnage principal est confronté à un étudiant en économie transpirant la suffisance, qui tente de le rabaisser en citant Adam Smith et consorts. À ceci près que je ne suis pas Matt Damon, ni Will Hunting d'ailleurs. Enfin bon ; comme disait Saint Paul :
C'est vraiment trop la merde. (Épître aux Romains, 2,3)
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Quelques mots ...
Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.
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