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Être né sous le signe de l'Hexagone ...

posté le 23 April 2012 à 17:37

Hier, j'ai assisté aux résultats du premier tour en prenant un brunch à Opia, dans un quartier somme toute assez huppé de Manhattan, tenu par un Français. Dans la salle, sans trop de surprise, uniquement des Français, aux tendances plutôt bleues que rouge vif. Quelqu'un a même applaudi l'allocution de Marine le Pen, sans doute en oubliant que le principe d'être expat' dans un pays étranger reposait légèrement sur l'immigration.

Je ne sais pas dans votre cas, mais j'imaginais déjà Mélenchon en troisième homme, Marine le Pen reléguée dans les poubelles de la non-démocratie avec un score à un chiffre, et le Front National voué à imploser d'ici les législatives sous la pression des luttes intestines.
N'oublions pas que les intestins sont les organes transformant nos déchets et rebuts en merde.

Je ne vais pas me lancer dans une analyse à la mord-moi-le-noeud de ce qui ressort du scrutin, je n'ai pas la compétence pour cela ni l'envie de dire des énormités en me flattant de lucidité. J'aurais aimé éviter de voir Guéant s'en charger en direct, par ailleurs. Pour l'anecdote, j'ai beaucoup aimé la réaction de Mélenchon, et son discours, et son appel à voter "contre Sarkozy, en utilisant le seul bulletin à notre disposition", "sans rien demander en échange". Non, pas un appel à voter pour Hollande.

Mais tout de même, Marine Le Pen, 18% ?! 18% des votants (donc, vu le peu d'absention, environ 15% des Français en âge de voter) votent, en tant de crise, contre l'autre, contre les autres. Pour faire deux poids et deux mesures, pour la discrimination ; pour le droit au confort, au nombrilisme. Pour le droit de naissance - parce que, quand on naît un peu ailleurs, il devient juste, défendable de n'avoir pas les mêmes droits, et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, après tout, alors pourquoi essayer ? 15% des Français votent, en toute âme et conscience (parce que, arrêtons de nous leurrer, c'est un vote idéologique, pas uniquement de crise. Un vote de crise, ça peut s'exprimer sans voter pour la haine ; le mépris de l'autre, ça ne vient pas dans un paquet-bonus avec la détresse, la déception et le rejet d'un système), en toute connaissance de cause, pour quelqu'un qui s'affiche avec des néo-nazis et des fascistes purs et durs en  Autriche et Italie. 15% des Français sont prêts à fermer frontières, coeur et yeux pourvus qu'on leur promette des lendemains qui ne déchantent pas.

Je vomis Guéant, je hais la politique d'immigration du gouvernement actuel, et je ne comprends pas comment on peut la défendre. J'étais persuadé que les Français ne pouvaient pas manquer de rejeter tout ce qui, ces cinq dernières années (et même davantage, en tout état de cause) a mené à des quotas d'expulsion, des stigmatisations à tout va, des débats nationalistes aux relents d'égoût, une xénophobie et une peur de l'autre diffuses et de plus ou plus assumées. Et voilà que plus d'un Français sur sept en redemande, et plus fort, et plus loin s'il vous plaît !

Et je ne comprends pas comment on a pu en arriver là, et je ne comprends pas pourquoi, et je ne comprends pas si je me suis leurré sur mon pays depuis le début, ou si mon pays a changé pendant que je regardais ailleurs, convaincu qu'après 2002, qu'après un quinquennat comme celui qui vient de s'écouler, qu'après tout ce que l'on se vante d'être et d'avoir été, en tant que nation, pays, peuple, on ne pouvait qu'espérer.

La France ne croit plus à la politique, n'a plus confiance dans le système ? C'est compréhensible. Mais pourquoi, en cas de crise de foi, choisir les urnes pour aller vomir ?

 


Ce bulletin vous sera facturé 0.38€ la minute.

posté le 16 December 2006 à 16:55

Pour l'anarchiste à qui tu donnes
Les deux couleurs de ton pays
Le rouge pour naître à Barcelone
Le noir pour mourir à Paris
Thank you, Satan.


Triste destin que celui des mots, quand même. "Amour", galvaudé. "Génial", dilué. "Politique", risible. Tu es tombée bien bas, mon cher. Tu nous avais habitué à mieux. Aujourd'hui, les voix se gagnent à l'image, et on échange ses affirmations d'hier pour dix sièges à la Chambre de demain. Quelques effets de manche, et l'on oublie le fond ; de toute manière, le fond est simple, il n'y en a pas.
La gauche, la droite, c'est un peu pareil puisqu'il paraît que les extrêmes se rejoignent. "Être de gauche", si j'ai bien compris, c'est vouloir bénéficier des mêmes avantages que tout les autres ; "être de droite", rien à voir : c'est chercher à conserver ce qu'on a. La belle affaire.
La révolution est morte, n'est-ce pas ? Ou alors, elle a trop bien fonctionné. La France a une période de révolution de cinq ans.

Elle m'avait bien plu, cette photographie. Vraiment.



Grande déception : Gavroche est vraiment mort. Là, on fête juste la Coupe du Monde. Grande nouvelle, messieurs : le peuple n'a plus besoin de pain. Qu'il oublie la brioche.

Brioche, gâteau, galette, fève ... Et si l'on revenait à la politique, un peu ? Tant qu'à faire, ça me paraît être un bon moment. Il y a peut-être même moyen d'en discuter un peu à la télévision, entre deux épisodes du grand feuilleton 2007 de TF1.

"Et toi, tu es de gauche ou de droite ?
- Apolitique."

Ma soeur et mon père sont inscrits à l'UMP, mon frère est anarchiste, mon autre soeur vaguement socialiste. Moi, doucement neutre. Je pourrais justifier cela en parlant de technique de survie, mais même pas.
Je ne me suis pas vraiment documenté sur les différents personnages de la scène politique, je n'ai que des échos. Ils ne me plaisent pas, d'ailleurs, mais ce n'est pas le problème. Le problème : ce n'est même pas le mot "scène", quoi qu'à la réflexion, il semble un peu déplacé ; non, c'est personnage. Je refuse de voter pour quelqu'un. À la base, le vote, ça n'avait pas un certain rapport avec des idées ?

Moi, j'ai pas signé pour désigner Highlander en envoyant un texto.


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Quelques mots ...

Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

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