The Final Countdown

posté le 08 April 2008 à 19:39
Je suis en vacances !

Enfin, non. J'ai fini les cours, ce qui présente une subtile différence : devant moi, deux semaines sans aucune contrainte, exception faite des épreuves écrites qui se profilent, sournoises, à l'horizon. À commencer par le concours commun Mines/Ponts. Du coup, soyons fou : je m'autorise d'allumer mon ordinateur le soir, pour peu que j'aie travaillé au moins quatre heures dans la journée.

Bon dieu, que ça paraît loin, le lycée. Ça me manque un peu, même si je suis à peu près sûr que j'en ai un souvenir totalement idéalisé. D'un autre côté, ceci, avec un peu de chance, clôt une parenthèse de deux ans. Enfin, clora. Enfin, on verra.

Deux semaines, tic-tac. Je crois que j'ai vu un crocrodile.


Hammer song.

posté le 03 April 2008 à 17:53
Ta porte était fermée, muette, familière
C'est à coups de marteau qu'il m'a fallu l'ouvrir
Et tailler dans ce bois qui jadis m'aimait bien.
J'ai ouvert un chemin vers l'ombre et la poussière
Suffoqué quelque peu, crié beaucoup (en vain)
Enfin, quand je t'ai vue, j'ai lâché mon marteau
Dis, pourquoi tu es morte, et pourquoi sans rien dire ?

Ma porte était fermée, j'ai éteint la lumière
La lumière est de trop à l'heure de partir
J'ai taillé dans ce bras qui jadis était tien
Et regardé le sang couler dans la poussière
J'ai paniqué un peu, crié beaucoup (en vain)
Enfin, mon coeur s'est tu, j'ai lâché mon couteau
Tu comprendras, je crois, ce que j'ai voulu dire.
tags : poème

Au passage, elle attend toujours.

posté le 22 March 2008 à 17:28

La ville est sinistre, aujourd'hui. Le soleil, quand il paraît, n'a qu'une envie, celle de se faire la malle le plus tôt possible (probablement pour aller passer du bon temps ailleurs, ce qui est somme toute tout à fait naturel). D'ailleurs, il ne paraît même plus, c'est dire : les nuages ont gagné.
Ils n'ont pas l'air très heureux de leur victoire.

Cieux blafards,
que faites-vous ?
Nuages lourds
Couleur bourdon
Donne-cafard
Pourquoi ces tons ?


Il fait gris, donc, et sans une seule goutte d'alcool. Un temps à ne pas laisser un boulimique dans une chocolaterie. Mais tout va bien. Comment pourrait-il en être autrement, puisqu'il est de retour ? Elle l'attendait depuis des jours, depuis des mois. Elle l'attendait depuis toujours, elle serait prête à le jurer. Et si les nues se liguent, et si le ciel se voile, qu'importe ? Qu'importent la pluie sur les toits, et le froid sur les gens ! Dans quelques heures, quelques instants, il sera là, devant la porte.

Le ciel se moque, et pleure à peine. Il aurait pu faire un effort, libérer sa colère, illustrer son tourment à grands coups de tonnerre ! Non, quelques gouttes, et du gris à la pelle. Coeur brisé, tu es seul ; tu voudrais déchaîner tous les vents de la Terre, et Éole reste sourd. Lamente-toi, petit, sur ton sort : pleure tout ton soûl, mais ignoré. Tous n'ont pas la chance de voir leur joie mourir par un jour de tempête. Tous les narcisses n'ont pas la nature de leur côté.
Elle est partie, et tu pleures. Tu pleures et tu regrettes que tous ne fassent pas de même. Tu voudrais que le soleil s'éteigne et que le vent mugisse ? Contente-toi des nuages : ton chagrin ne valait pas mieux. Tu seras si fier, demain, de voir les sillons que les larmes ont tracés sur tes joues !

Il n'y a rien pour toi dehors que le froid. Cesse d'y penser. Cesse de penser. Concentre-toi. Sois un bon automate, fais ce qu'il faut. Une mécanique n'a pas d'états d'âme : les nuages n'ont pas de prise sur elle. Les nuages. Tu aimes les nuages ? Pense à elle, il n'est toujours pas là. Pense à lui, il n'a plus personne dans les yeux de qui se mirer. Pense à toi, qui rêvasse. Fatigué, ça t'arrange, et les nuages sont une excuse.

Le ciel est plein d'excuses, aujourd'hui. Le soleil, quand il paraît, en fait une bien moins bonne, c'est pour cela qu'il se retire aussitôt. Il a honte, le soleil, il ne fait pas le poids.


Et, en vrac, des nouvelles : plus que deux semaines et demie de cours, plus qu'un mois avant les écrits. J'essaie d'être raisonnable, ce qui signifie que, lorsque je ne travaille pas assez, la culpabilité me mine suffisamment pour m'ôter l'énergie qu'il me faudrait pour travailler. Tiens, encore une excuse.
J'ai découvert récemment que je manquais de fer (taux inférieur de soixante pourcents à la normale) : pour remédier à tout ça, j'ai tout plein de petites pilules à prendre, c'est amusant. Il n'empêche que ça m'a fait plaisir, c'était une excuse
médicale à mon état de fatigue permanente.
Je passe les écrits de Centrale à Lognes, ce qui assez fâcheux, vu que c'est loin, que c'est très long de s'y rendre, et que les hôtels à proximité sont bondés dans la période des concours.
Sinon, tout va bien. Mais il faut que j'aille bosser.


Il a suffi d'une fois

posté le 15 March 2008 à 16:02

Il a suffi d'une fois, et déjà, je ne crois plus aux élections. Ni, de fait, au processus démocratique en général : les gens ne m'inspirent aucune confiance, aucun respect, dès qu'on en vient à leur demander leur avis.
Qu'on ne s'y méprenne pas : je suis profondément pour la démocratie : le pouvoir doit revenir aux citoyens, un autre régime est, au mieux, une erreur, au pire une aberration.
Le pouvoir aux citoyens, certes, mais pas au peuple. Pour être franc, l'opinion du peuple, je la méprise, profondément, et j'en ai à peu près autant pour le peuple en général. Un peuple, ce n'est jamais qu'une foule d'intérêts privés, petits, de "moi je". Et ça vote, un peuple, ça vote comme ça pense : pour lui. La démocratie suppose que l'électeur dépasse son individualité, regarde un peu plus loin que son si joli nombril, et fasse un choix en considérant non pas ce qu'il veut pour lui, pour que sa vie soit plus facile, plus agréable, plus douce, mais ce qu'il estime être meilleur pour tous. Un citoyen, c'est un être humain qui, après réflexion, choisit ce qu'il pense être favorable à la société entière.
Et pas quelqu'un qui macule son bulletin de tous ses désirs les plus égoïstes, de tous les préjugés et opinions ramassés dans le caniveau, du haut de sa clairvoyance durement forgée en regardant TF1.

Il faudrait, en fait, que les gens se dépouillent d'eux-mêmes avant d'aller voter. Et si quelqu'un pouvait en profiter pour se débarrasser de toute la fange qui s'accumulerait alors devant les isoloirs, ça n'en serait que mieux. Et peut-être qu'alors, le vote aurait un sens.



C'était bien, avant

posté le 09 March 2008 à 16:01
tags : !, photo

Pas facile d'être misanthrope : il m'a fallu bien des années.

posté le 23 February 2008 à 21:56

La belle au bois dormant a perdu sa chaussure ;
Le monde entier la hait.
S'en tenir à son rôle n'est pourtant pas si dur
Il faut croir' qu'elle a oublié
Que les gens n'ont d'oreille que pour ce qu'ils connaissent
C'est-à-dire pas grand chose
Et que les gens n'ont d'yeux que pour ce qui est laid
Ça leur est familier.
Le pire qui puisse, au fond, jamais nous arriver
C'est que la laideur disparaisse
Nul n'aime vraiment la beauté,
Tous aiment les miroirs.
(Pourtant, ils réfléchissent, eux)


J'avais aussi écrit une petite comptine dont on m'a dit le plus grand bien (i.e, qu'elle pourrait, je cite, "servir de pièce à charge si jamais on voulait m'interner"), où il était question de loups ; malheureusement, je l'ai oubliée en salle de cours. Si je la retrouve, un jour, peut-être, qui sait ...
La chose ci-dessus, elle, vient d'une heure passée, assis, au bord de la Seine, ce soir. C'est très joli, la Seine, le soir.
tags : poème

Je n'ai pas de titre.

posté le 16 February 2008 à 17:00
Je n'ai pas d'article, non plus. Il ne se passe pas grand chose, en dehors de la routine : un quotidien assez peu enthousiasmant, et certainement pas de cette matière dont on fait les récits.
En tant de temps, je n'ai lu qu'un livre, Voyage au bout de la Nuit ; et il m'en a fallu, des jours. Bon livre, style agréable ; mais pas très diversifié. Dans toute situation, à chaque page, dans chaque pays, à tout âge, l'auteur, à travers son personnage, crache sur l'humanité. Rien de raciste, à peine misogyne : tout le monde en prend également pour son grade, qu'il soit noir, blanc, juif, prêtre, homme, femme ou vieux. Les enfants sont un peu moins insultés, parce qu'il reste un vague espoir en eux : ils n'ont pas encore montré à quel point ils étaient sales et pourris. J'ai vu des films, aussi.
Et puis j'ai couru ; ce dernier mois, une grande partie du temps que je ne passe plus à l'ordinateur, je cours. Deux heures, trois heures par semaine en moyenne. Et puis, j'attends : pour les Chrétiens, le Royaume de Dieu viendra, voyant paix et bonheur s'établir sur Terre. Marx, après la dictature du prolétariat, le proclame, on aura l'équivalent, l'âge d'or de l'humanité, à tout jamais, la perfection atteinte, Dieu en séculier.
Mon âge d'or, quant à moi, je l'espère dans six mois. En attendant, le monde suit son cours, et je suis les miens, malheureusement.
tags : bocal., poisson

Ce triste sire

posté le 02 February 2008 à 19:28

Parlons de quelqu'un d'autre, un inconnu parfait ; quelqu'un qui ne serait ni moi, ni toi, ni vous.
quelqu'un dont on pourrait, sans nulle conséquence,
disséquer les passions,
moquer, honnir, dire un mal fou ; ou bien applaudir à outrance.
Quelqu'un, ni toi, ni moi, ni vous.

Parlons un peu de lui, dressons-en le portrait,
un peu veule, plutôt lâche, qui vit comme on respire
sans trop savoir pourquoi
quelqu'un d'assez banal
comme toi, comme moi
comme vous

Voyez ce triste sire
écoutez son histoire - il en a une, c'est de son âge
il est maussade
on peut l'entendre geindre
mais c'est qu'il ne rit plus, l'animal !
Lui qui avant était si gai.

Bah, ça lui passera
après tout, il est seul à blâmer
pourquoi le plaindre ? amoureux, quelle idée !
il se croit le premier à se sentir tout chose
le premier à aimer
il la regarde, veut lui parler
il ne sait pas vraiment par quel bout commencer
Son coeur bat la chamade
et le voilà morose.

Et il faudrait le plaindre ?
il n'avait qu'à oser
cet être sans courage.


Sweeney Todd

posté le 26 January 2008 à 17:40
Le désespoir, l'ombre, la poussière et la suie sont séduisants, tellement séduisants ! La misère ? Pain béni pour un esthète. Bien entendu, il ne s'agit pas de la vulgaire pauvreté, du sale commun. Non, non : l'homme n'est sublime que lorsqu'il est bien au-delà de l'horreur. Torturé, cynique, amer, prêt à tout. Les monstres sont beaux, lorsque Burton les filme.

Ce Londres de l'ombre est si bien rendu, à lui seul il vaudrait le détour. Et évidemment, il n'est pas seul : Johnny Depp est absolument convainquant, parfait : sombre à souhait. Helena Bonham Carter ? Tout autant. L'histoire n'est pas vraiment complexe, mais elle fait mouche ; les dialogues (chantés, ce qui déstabilise un peu au début, mais on s'y fait très vite) sont chargés d'émotion : qu'ils soient tragiques, tristes, guillerets ou même comiques.

Moi qui avais été plutôt déçu par "Charlie et la Chocolaterie", me voilà rassuré : Burton sait encore faire des merveilles avec des acteurs de chair et de sang. Surtout de sang, au passage.

En un mot comme en cent, c'est un film à voir, sur grand écran de préférence. Les flots n'en seront que plus rouges.
tags : cinéma.

So far, so far.

posté le 12 January 2008 à 18:20
Pas grand chose à dire : pour le moment, je tiens ma résolution. Je suis assez fier de ma semaine : non pas que j'aie travaillé beaucoup plus - seulement un peu plus, ce qui est déjà un bon début, ni que je puisse m'enorgueillir de quoi que ce soit d'exceptionnel, tant sur le plan privé que sur l'autre ; mais je me couche tôt, fais un minimum de sport, suis en cours (rien de neuf). La prépa touche à sa fin, et je me sens encore à peu près normal, ce qui signifie que mon échelle de valeurs a probablement été profondément massacrée.

J'ai fini de lire Macbeth en version originale : je ne le conseille pas à ceux qui, comme moi, ont un niveau correct en anglais sans être exceptionnel. Soit on se contente de comprendre l'intrigue en perdant toute les subtilités de style et la richesse de la langue, soit on déchiffre péniblement et l'on perd tout le rythme et l'immersion. Dommage, parce que c'est quand même agréable à lire, malgré ces légers inconvénients. Beaucoup de meurtres, du sang et des pleurs ; et Macbeth, qui est éminemment sympathique, même lorsqu'il s'en va poignarder son roi et s'en fout plein les mains. Yet who would have thought the old man to have had so much blood in him ?

Là, je me suis plongé dans un livre d'Erik Orsenna (auteur de La grammaire est une chanson douce), Voyage aux pays du coton : petit précis de mondialisation ; pour le moment, ce n'est pas de la grande littérature, mais ça a le mérite d'être intéressant et bien écrit. La mondialisation me laisse un peu froid - le monde, c'est tellement loin ! ; aussi, j'avais peur de m'ennuyer assez méchamment. Eh bien non.

Bref, le moral est bon : plus que quatre mois, et plus que trois mois encore !
Oui, le moral est bon, mangez-en.

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Lecteur, avant toute chose, je me dois de t'avertir du contenu de cet encart. Je ne vais pas m'y étendre sur ce que je suis ou ne suis pas. Non pas pour ne pas t'ennuyer, c'est le cadet de mes soucis pour le moment, et puis ça arrivera tôt ou tard ; mais pour ne pas trop en dévoiler. Ce blog est le mien, et en tant que tel m'est dédié de long en large : me dépeindre — ou tenter de le faire — en quelques mots serait, plus qu'une erreur, un mauvais calcul. Et je déteste faire de mauvais calculs, ça me frustre.

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